A l’origine, le destinataire de l’Encyclopédie était « le Peuple », et pourtant les souscripteurs étaient des gens cultivés, ecclésiastiques, nobles et parlementaires
L’histoire aura rectifié l’objectif : le Peuple est maintenant présent et lit.
Il connaît ses défauts, les assume pour partager la connaissance, échanger les idées, recevoir le savoir qu’on lui transmet.
« Ce qui nous menace davantage, alors que nous nous disons libres de penser et de croire en toute indépendance, c’est le confort de la vie moderne et l’apathie intellectuelle qui rongent et étiolent ce qui fut la préoccupation majeure des hommes des Lumières : le souci du bien collectif. »
Ne pas trop charger la bourrique, on aurait pu tomber sur un vieux canasson bon aryen.
un excellent dico portatif tel qu’en auraient rêvé les encyclopédistes des Lumières.
Mais il faudra du temps pour en sourire, car une majorité le lit actuellement au 1er degré. Sachant cela, on est tenté de répondre par média interposé à la critique officialisée. Quiproquo, attaque aveugle pour certains, expression libre pour d’autres.
Puisque vous le permettez ici, un internaute va vous répondre.
Il est toujours surprenant pour les simples internautes de voir comment vous recevez leurs commentaires. Vous centrez les remarques sur votre profession ou sur le contenu de l’article publié. Vous ne détenez là qu’une infime part de la vérité. Vous appartenez à une sphère , et vous le savez, qui inspire de la méfiance et de l’hostilité à bon nombre de lecteurs : dans les médias actuels, mensonges, manipulations, tout est bon pour diriger les consciences individuelles. Vous n’y pouvez rien, ce soupçon vous accompagnera longtemps comme une deuxième peau, car ce site est jeune et n’a pas encore fait ses preuves d’honnêteté et de moralité dans la profession.
Il faut à ce propos révéler une autre part de vérité : les lecteurs qui viennent vous lire sur ce site espèrent trouver une part de liberté ailleurs refusée. Liberté des idées à lire et à partager, avec le temps de la réflexion. Et vous voilà victime d’une autre réalité : certains internautes arrivent ici à vif, déjà bien éprouvés par la désinformation ambiante, la propagande officielle le désignant comme un parasite de la société. N’ayant, de surcroît, aucune représentation médiatique pour répondre à cette critique, aucun contre pouvoir, et que peu de moyens pour retrouver des données non manipulées, ils se sentent parfois agressés à nouveau dans cet espace. Une fois de plus on les aurait trompés, ici aussi les idées seraient faussées pour servir les intérêts de certains. Ils se demandent comment on peut se réclamer d’une éthique citoyenne quand leur pensée n’est pas représentée ou fidèlement exprimée.
Sur ce point intervient une troisième réalité : ces citoyens savent que leur vie est juste et estimable, respectueuse des valeurs fondant la société, et que leur avenir dépend en partie de leur capacité à réagir au reniement de ces valeurs. Tout est maintenant exacerbé, chaque mot est par avance engagé dans une lutte sans neutralité. Peut-être alors comprenez-vous que la tristesse et l’amertume sont ici le reflet de la vie au jour le jour : l’actualité comme l’avenir ont la couleur des écrits. Car les individus sont fragiles dans cette réalité : un décret, une, lois peuvent les priver, eux et le groupe qu’ils assistent, d’une prospérité programmée jugée bien méritée. Et la colère s’installe quand les lecteurs comprennent que leur vie ici est sacrifiée pour des idées, car elle n’est pas représentée.
Là s’ajoute un autre fait que vous soupçonnez : les lecteurs ne maitrisent pas toujours les moyens d’exposer leurs arguments. Cette ressource là, ils viennent la puiser ici, inspectant et pesant les mots écrits, les idées argumentées, articulées, confrontées, les idées plurielles, les comparant aux leurs et à la propagande officielle. Et ils s’en nourrissent, en parlent autour de lui, et reviennent obligatoirement à une pensée figée, seuls à vouloir quitter ce grand troupeau. Alors, voyez-vous, votre place n’est que très mineure, juste un détonateur. L’absence de commentaires de votre part importe peu, pourvu que d’autres apportent des points de vue différents.
Encore une précision pour apaiser le climat internaute : cessez de décrypter les mots, le style, de les classer selon des critères qui vous coupent de ceux pour qui vous écrivez. Une vie en vaut une autre et ne peut être jugée. Bouseux par le style et les idées, ils vous regardent étonnés rejoindre le troupeau que vous venez de dénoncer. Les insultes et le mépris sont régulièrement leur lot dans les médias. Dressés à ces agressions et à ce rapport de force depuis longtemps, rien ne les décourage. Entre une dignité qu’on leur retire et la liberté de parler et de penser, ils ont choisi. C’est ce qui les pousse à rester ici.
Pour terminer, on va tenter de vous complaire avec une évidence qui porte à sourire : Les journalistes comme vous, tout éclairés et fidèles qu’ils soient à leur éthique, perçoivent quand même la réalité par le filtre de leurs préjugés : un commentateur se déclare femme et distille sa vérité au fil des ses interventions. Elle connaît assez les données de la société à ce sujet. Et voilà que tout renie leurs beaux principes d’esprits libres : aveuglés qu’ils sont par les données publicitaires et médiatiques, ils refont l’image de cette internaute à l’image des modèles proposés. Et là, si vous le permettez, l’internaute sourit. Pour revenir à plus sérieux, on se demande si les préjugés ne l’emportent pas ailleurs. Et dans la quête de l’essentiel, on est parfois, simple internaute, poussé à tester.