Si l’ordre de grandeur des victimes de Tchernobyl est qq dizaines de milliers (Charpak : 20 à 30000 p.ex.), 10000 fois ça nous conduit aux centaines de millions, dans les 10 % de la population mondiale.
Pour un changement climatique majeur, ça me semble un minimum : canicules, famines, crise économique mondiale, épidémies, guerres de migration, de prédation des ressources restantes ou de diversion pour des dirigeants dépassés...
Pour les surfaces perdues, entre désertification et recul des côtes (sur plusieurs siècles, il est vrai) on arrivera bien au même rapport avec la zone interdite de Tchernobyl.
Pour éviter et la peste et le choléra, je vous conseille l’émigration en Antarctique : il y reste de quoi vous rafraîchir les idées un bon bout de temps et on n’y trouve pas (pas encore ?) d’installation nucléaire.
Il y a des projets de réacteurs GIV d’autres types, sans sodium : à sels de thorium fondus, à neutrons rapides à caloporteur gaz etc... Pour plus de détails, partir du site du CEA.
1. Regardez les rejets de CO2/hab de la Suède et de la Suisse, vous verrez que le froid hivernal n’a rien à voir dans les rejets plus élevés du Danemark et de l’Allemagne. Sans compter la clim, en plus, pour les pays plus chauds.
2. Il n’y a plus de réacteur en activité à Tchernobyl, et tous les liquidateurs ne sont pas morts.
Ces quelques faits rectifiés, sur le fond l’économisme de Stern m’importe peu pour l’instant, pourvu que son rapport soit efficace et que ça se bouge enfin côté politiques. Son mérite est d’exploser le dernier argument des immobilistes : « touche pas à ma croissance ! »
N’ayant pas fini de lire les 700 pages, qu’on peut télécharger depuis le site du gouvernement britannique, je n’en dis rien de plus pour l’instant.
Notre système économique tel qu’il est ne verra pas la fin de ce siècle, ni même probablement le milieu : le bouleversement climatique va le mettre par terre (et des centaines de millions de personnes avec).
Le vice technique fondamental qui nous a conduit là est l’absence de prise en compte comptable des ressources naturelles : air, eau, combustibles, capacité d’épuration des déchets etc... Combien de temps durerait une entreprise qui ne ferait ni provisions ni amortissements, refuserait de payer la moindre prime d’assurance et ne tiendrait qu’un vague compte d’exploitation (nommé PIB) sans bilan ?
Ou bien « on » (qui, au fait ?)fait l’effort de corriger cette contradiction essentielle (un système dont un des rouages fondamentaux, les prix, est substantiellement faux), ou bien adios !
Je ne sous-estime pas la difficulté de la fixation des prix de ces services naturels, ni les difficultés d’éviter une crise économique lors de leur mise en place. La hausse des coûts de transport, p. ex., entraînerait une réorganisation drastique des échanges de biens matériels et du tourisme.
Mais c’est ça ou la 6ème extinction de masse, dont l’enclenchement est probable aux environs de 1000 ppmv de CO2eq dans l’atmosphère (on est déjà presque à la moitié).