Parisien. Diplômé de Sciences économiques.
Incorrigible voyageur. Passionné de géopolitique particulièrement celle de l'Europe slave. En contact permanent avec des observateurs locaux d'Europe de L'Est.
L’auteur résume « l’effondrement » de l’Occident à un indice statistique, celui de la production industrielle. Il fallait bien un prétexte...
Cependant, les BRICS, tout BRICS qu’ils sont, ne bénéficient pas du même avantage comparatif lorsqu’il est fait référence à d’autres indicateurs économiques tout aussi pertinents....Education, nouvelles technologie, solidité et puissance financière ou encore soft-power...
C’est un peu court pour nous convaincre, d’autant plus que l’indice de production industrielle est naturellement et logiquement plus élevé dans une économie en voie de développement que dans une économie développée... Une économie développée est condamnée à se tourner vers les productions post-industrielles pour pérenniser son développement et donc dégager des perspectives d’avenir.
En outre, l’indice de production industrielle souffre de faire référence, aujourd’hui encore, à des productions traditionnelles sans intégrer les nouvelles industries, c’est à dire les nouvelles productions en série...
A titre d’exemple, on citera la production de voitures électriques, nouvelle et en plein boom, quasi absente de l’offre des pays émergents...
Un dernier détail, la production industrielle des BRICS n’est souvent que celle des usines occidentales délocalisées...
Alors que le philosophe de la Côte d’Azur explique tout ça par le « caractère exogène » des autochtones de quartiers, Daniel Martin résume le problème à des considérations urbanistiques et au mal- logement. Forcément plus vertueux mais pas forcément plus vrai...
La violence et la délinquance sont-elles réellement filles de grands ensembles et de barres d’immeubles ?
Cette causalité simpliste trouve peut-être sa source, aussi simplement d’ailleurs, dans ces images de barres d’immeubles, toutes semblables les unes aux autres, qui illustrent systématiquement les reportages sur les faits de délinquance... cependant que des images du Panier, à Marseille, auraient été tout autant adéquates à évoquer le sujet...
Les vieux quartiers de nos bonnes vieilles villes de France, aujourd’hui « nettoyés » et pour ainsi dire « gentrifiés », n’ont pas toujours eu bonne réputation quand on leur prête aujourd’hui la vertu d’être des havres de sociabilité et de chaleur humaine...
Outre le Panier à Marseille, il y eut l’Ilôt Chanon à Paris mais aussi Saint-Blaise dans le XXème où fut tourné, qui l’eût cru, « Au_bon_beurre », Saint Michel à Bordeaux et aujourd’hui encore, La Guillotière à Lyon... La Guillotière qui fût populairement et vertueusement lyonnaise avant de devenir, ces dernières années, l’épine au pied des maires de Lyon... La Guillotière qui n’a rien d’une erreur d’urbanisme et tout d’un quartier lyonnais traditionnel...
Avant de réviser notre urbanisme, révisons notre compréhension des phénomènes de violence et de délinquance...
Souvenons-nous des débuts d’Orelsan... Lui aussi s’était rendu « coupable » de quelques écarts de langage. Aujourd’hui, c’est réparé et le garçon a pignon sur opinion... Si les propos sont condamnables, l’artiste ne l’est pas pour autant... La violence verbale, la subversion ou l’outrance ne font que trahir le ressenti de l’artiste... Elles ne sont en rien des marques d’adhésion et de promotion et ne font en rien l’opinion condamnable... Il y a la maladresse, aussi... mais ça, c’est autre chose... d’autant plus que certains savent être habilement maladroits...
Un éminent sociologue déclarait hier encore sur Inter que « nous voulons tous avoir toujours une opinion... mais que nous n’en sommes pas tous capables... » Un truisme peut-être, en tout cas un mauvais réflexe qui explique que nous sommes portés à la polémique, la polémique permanente... et pas seulement ceux que nous appelons nos gouvernants...
Personne n’est en mesure de juger de tout, tout de suite et à chaque instant. Mais le besoin d’avoir et d’exprimer une opinion immédiate sur chaque sujet ou chaque événement porte chacun à verser dans la polémique. Ce, avant même qu’elle est lieu d’être !
La polémique au moindre prétexte à ceci d’intéressant, pour celui qui l’engendre et qui la nourrit, de le rassurer sur sa capacité à tout savoir, à comprendre rapidement et à se positionner fièrement et souverainement, le positionnement faisant l’opinion...