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  • Coquille 12 juin 2008 12:24

    @ l’auteur,

    Vous rapportez :

    "C’est donc ce paradoxe que souligne ce travail scientifique, soit un seuil de tolérance aux violences sexuelles qui s’affaisse, mais qui ne se traduit pas par une augmentation des plaintes devant nos instances pénales. Comment expliquer cela, les auteurs ne nous éclairent pas plus quant à l’interprétation possible de ce phénomène, si ce n’est par l’évocation d’une certaine dépendance matérielles et financière des victimes à l’égard de leur tortionnaire"

    Il y a pourtant bien des explications à cet apparent paradoxe. Si les auteurs avaient demandé aux victimes ce qu’elles ressentent, ils auraient trouvé d’autres réponses que cette histoire de dépendance matérielle...

    - En France, l’immense majorité des victimes de violences sexuelles commencent par se sentir coupables et honteuses... même si beaucoup savent que ce sentiment n’a rien de légitime. Or, poursuivre son agresseur implique de "prouver" que l’on est victime. Le plaignant est placé dans une position où la réalité du préjudice et de la contrainte seront mis en doute. Perspective particulièrement angoissante pour une victime constamment en proie au doute et rongée par la honte.

    - Les auteurs de l’enquête de manquent pas de relever que la plupart des violences sont commises par des proches. Les victimes se trouvent alors dans une position ambivalente vis à vis de leur agresseur, qui est aussi un "proche". C’est lourd pour quelqu’un de se dire qu’il va peut-être envoyer son père, son frère ou autre en prison... même si celui-ci l’a violé.

    - La justice attend des preuves. Or, ici il n’y a aucune la plupart du temps, ce sera la parole de l’un contre celle de l’autre. En cas de doutes sur la culpabilité de l’accusé, il sera acquitté, relaxé, ou même pas poursuivi après instruction. Nombres de victimes estiment -à raison- qu’elles n’ont aucune chance, et préfèrent s’épargner la deuxième blessure de voir leur préjudice publiquement nié.

    - Il y a aussi la crainte des conditions d’accueil et d’écoute par la police judiciaire et la justice. Sans doute se sont-elles améliorées. Mais il serait naïf de croire que toutes les victimes de violences sexuelles sont reçues et écoutées de façon respectueuse. C’est assez décourageant.

    - Plus concrètement encore : le délai de prescription. Nombres de victimes se trouvent psychologiquement en mesure de porter plainte une fois passé ce délai.

     

     

     

     

     

     



  • Coquille 8 avril 2008 14:42

    Oups. Je vois que je n’ai pas placé mon commentaire précédent à la suite de la discussion comme je le voulais, étant destiné à tous.

    Je poursuis ici pour répondre au commentaire de Thierry

    @Thierry,

    Je rejoins Kieser dans ses réponses.

    J’ajoute les remarques suivantes :

    Vous dites : reconnu coupable..." Soit. Mais est-ce pour autant la preuve définitive de la chose, et sur quoi un tel jugement a-t-il été prononcé ? Les éléments habituels, ragots, réputation, témoignages d’enfants, "intime conviction des jurés" ?
    Plus loin : Ce qui laisse toujours une impression de malaise dans ces cas-là, c’est que ces "jugements" ressemblent plus à des opérations d’exorcismes et à des sacrifices humains que l’on offrirait dans l’urgence à "l’ opinion publique", incarnée par les médias, qu’à une justice sereine rendue par des cours respectables, compétentes, et irréprochables...

    Je m’interroge : comment qualifiez-vous les cas où l’accusé bénéficie d’un non lieu (pas de procès), est relaxé (correctionnel) ou acquitté (assises), faute de preuves jugées suffisantes par la cour ou les jurés ? Ces cas là vous laissent-ils une impression de malaise ?

    Parlez-vous de sacrifice humain du plaignant dont la parole a été niée, qui est parfois poursuivi en diffamation ? D’opération d’exorcisme pour la procédure judiciaire ? Ou considérez-vous que le jugement est dans ce cas digne de votre foi et correspond à la réalité : "l’accusé est innocent" ? Vous posez-vous seulement la question dans ces cas là ou réagissez-vous uniquement lorsque l’accusé est reconnu coupable ?

    Pourtant, en vertu de ce que l’on nomme "présomption d’innoncence", un accusé est reconnu coupable seulement si sa culpabilité a été établie par des preuves jugées tangibles par les juges ou les jurés. A l’inverse, il sera relaxé ou acquitté. Je ne nie pas l’existence d’erreurs judiciaires (au passage, je me demande souvent : pourquoi avoir attendu Outreau pour s’en indigner ?) . Toutefois, n’êtes-vous pas d’accord pour dire qu’un jugement rendu sur la base "d’absence de preuves de culpabilité suffisantes" laisse planer plus de doutes sur la réalité qu’un jugement rendu sur la base de "culpabilité établie par la cour, au vu des éléments de l’enquête et de l’éventuelle instruction" ? N’est-ce pas justement dans cette idée que réside la justification de la présomption d’innocence ?

    Vous déplorez un manque d’information précise dans "ce genre de média dont la vocation est plus d’offrir un spectacle à des clients que des informations réelles à des citoyens éclairés."
    Je vous invite à vous éclairer un minimum sur le fonctionnement de la justice pour commencer :
    l’accusé a été ici jugé au tribunal correctionnel (tribunal compétent pour les délits). Il n’y pas de juré en correctionnel. Les jurés sont appelés aux assises (tribunal compétent pour les crimes). 

    Quant au "spectacle donné aux clients", qui alimente selon vous  des réactions passionnelles jusqu’à l’hystérie, ne voyez-vous pas que vous sautez les deux pieds joints dans ce que vous pensez devoir dénoncer en qualifiant "d’opération d’exorcisme" et de "sacrifice humain" la condamnation d’un accusé ayant reconnu les faits pour lesquels il était poursuivi ?

    Vous répondez alors à Kieser :

    "Mais celà, à condition de garder la tête froide, d’utiliser un argumentaire rationnel [...] D’abord, l’aspect passionnel dont je parlais plus haut, qui est très sensible dans le ton que vous utilisez ; vous vous situez vous-même clairement du côté des victimes. C’est une position assurément fort respectable, mais partiale, qui vous interdit de juger à propos d’éventuelle culpabilité : on ne saurait être légitimement juge et partie."

    En somme, vous lui reprochez de rappeler que l’accusé a été jugé coupable par le tribunal, aveux de l’accusé à l’appui, alors qu’il se situe clairement du côté des victimes ce qui devrait selon vous lui interdire tout jugement. Mais de quel jugement parlez-vous ? Prenez-vous Kieser pour l’un des juges ayant condamné M. Meyer ?

    Vous posez une interdiction de juger quand on se place du côté des victimes (et vous dites bien victimes, et non plaignants), mais n’est-ce pas un parti pris de défense des citoyens qui est censé animer la justice ?

    Vu le ton enflammé que vous prenez pour dénoncer une "hystérie populaire" à l’occasion d’un jugement appuyé par l’aveu de culpabilité de l’intéressé, vos propos sont loin d’être dénués de passion. Mais alors, si je vous suis dans les méandres de votre argumentation, je ne peux qu’en venir à me demander de quel côté vous vous situez puisqu’à l’évidence, vous ne faites pas preuve de la froide rationalité à laquelle vous exhortez autrui.



  • Coquille 8 avril 2008 13:18

    Je trouve certaines réactions surprenantes !

    Résumons : le principal d’un collège a été poursuivi pour exhibitionnisme devant des fillettes de 6 à 11 ans, il a reconnu les faits reprochés et a été condamné par le tribunal correctionnel à 15 mois de prison ferme et 9 mois avec sursis. Et voilà que certains dénoncent le jugement rendu en le qualifiant de "sacrifice humain", d’exemple de l’infâme "chasse aux sorcières/traque au pédophile" qui secouerait notre pays, et j’en passe.

    A vrai dire, je ne suis pas étonnée de lire ce genre de propos. Ils me sont familiers.

    Ce qui me surprend davantage ici, c’est de voir qu’ils surgissent en commentaire à la condamnation d’un accusé ayant reconnu les faits. En général, je les lis plutôt à la suite de récits de fausses accusations ou d’analyses du procès d’Outreau ; à l’occasion d’affaires pouvant logiquement être utilisées comme preuves de la dite "chasse". Or ici, c’est tout le contraire.

    Cela dit, je n’ai pas attendu de lire cet article sur Agoravox pour remarquer que les contradictions n’embarrassaient pas le déni.

    Je m’adresse ici à ceux qui ont formulé ces commentaires : dois-je en conclure que dès que vous avez vent d’une condamnation pour actes pédosexuels, vous vous sentez investis du devoir citoyen de crier à l’hystérie collective ?

    Je suis toujours un peu amusée en lisant que ceux qui tiennent ce discours croient pour la plupart sortir du lot, avoir un avis éclairé sur la question, original et contraire à celui de tous ces "pauvres moutons" qui verraient des pédosexuels partout sans faire preuve du moindre discernement, abrutis qu’ils seraient par des "médias nous prenant tous pour des idiots". Amusée de les voir ainsi se valoriser sans percevoir combien leur discours est en fait commun, "tendance" pour reprendre le terme de Dup.


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