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Bonjour,
Je dois être un peu simplette, mais je ne vois pas où se tient la différence fondamentale entre le racisme et ce soi-disant "paternalisme" qui ne s’interroge même pas sur la légitimité de la suprématie des uns sur les autres.
En lisant ledit article du Monde, je relève entre autres la mention faite à l’union pour la Méditérranée. Et je me souviens des mots de l’allocution de Sarkozy en Tunisie :
"J’ai fait un rêve, c’est que les peuples de la Méditerranée du Nord comme du Sud soient aussi imaginatifs et courageux que ceux de l’Europe contientale". "Vous avez une main d’oeuvre qui ne demande qu’à être formée , nous avons beaucoup d’intelligence et beaucoup de formation".
C’est cela l’avenir "ensemble" ?
L’impression d’entendre Michel Sardou "Au temps béni des colonies"... :
Y a pas d’café, pas de coton, pas d’essence
En France, mais des idées, ça on en a.
Nous on pense,
On pense encore à toi, oh Bwana.
Dis-nous ce que t’as pas, on en a.
( Pour le vomi intégral, voir : http://www.paroles.net/chanson/22451.1)
Je m’interroge en outre sur ce choix de revenir sur son discours à la date anniversaire.
J’ai peur : le 26 Juillet va-til devenir la Saint Guaino en Sarkofrance ? La fête de son idéologie nauséabonde ?
Petit manuel de la rhétorique captieuse :
Leçon numéro 1 : Ellipse de la critique : "Comment rendre un discours inepte sans aborder le sujet auquel il renvoit "
1. Exposez la proposition à critiquer mais évitez de l’attaquer directement. Tout au plus pourrez-vous glisser une ou deux affirmations péremptoires.
2. Prêtez à vos opposants des idées ou intentions stupides, fausses, extrêmes, risibles si possible. ll importe ici de présenter la proposition intiale comme une condition suffisante du flot d’inepties dont vous vous faites le valeureux rapporteur. N’hésitez pas à donner dans l’exagération : c’est en fait cette attitude qui vous assurera le crédit attendu, comme expliqué en 3.
3. Débutez ou concluez ce prétendu discours par la phrase clé : "c’est ce qu’ils pensent sans oser le dire". Une telle affirmation permet de réveiller la suspicion du lecteur et vous assure du crédit, en tant qu’honnête débusqueur de l’hypocrisie.
4. Il ne vous reste plus qu’à attaquer les propos que vous venez de tenir . Le lien de condition suffisante entre la proposition initiale et votre envolée délirante assurera la transitivité de vos critiques et jugements. Vous avez ici l’embarras du choix :
- attaquer le discours sur le fond : l’argumentation fallacieuse si vous avez exposé des raisonnements, la véracité s’il s’agit de prétendus faits, le danger qu’il représente si vous avez imaginé des décisions, attitudes, comportements.
- tourner la forme en ridicule. Si si ! Ca a l’air énorme dit comme ça, mais n’oubliez pas le pouvoir de "c’est ce qu’ils n’osent pas dire" ! .
- insister sur la démesure des propos.
5. Vous pouvez conclure par votre position sur le sujet, si toutefois vous avez une plus élaborée que "la peur irrationnelle suscitée en vous par le point de vue de l’autre". (1). Si ce n’est pas le cas, contentez-vous de dire qu’une position plus modérée que le fanatisme que vous avez "rapporté" serait attendue/nécessaire/souhaitable etc.
Un exemple : attaquer la position "Le colonialisme fut une infamie, la France doit reconnaître ses crimes"
1. Le passé colonial français est en accusation. Les procureurs somment la France d’entrer en repentance. [...] Ce quasi-silence n’a pas désarmé ceux qui ne trouvent dans l’aventure coloniale que des motifs de honte, oubliant tout ce qu’elle a eu de fécond, de généreux et de grand.
2. Allons au bout de la réflexion ; dépassons l’émotion, le bon sentiment, la pitié devient dangereuse et la rhétorique prend le caractère infernal de toutes les idéologies dès lors qu’elle se radicalise. (2) Si ces gens-là avaient le pouvoir de faire ce qu’ils disent, on pourrait imaginer qu’un prochain président de la République fasse sien ce programme :
"La langue française est, bien sûr, le vecteur le plus pernicieux et insidieux de notre influence"
"Nous allons arrêter cette exportation du français et les Africains vont réapprendre à penser, parler, écrire, dans les langues vernaculaires qui étaient les leurs avant notre invasion. Pour cela nous fermerons nos collèges, nos lycées, nos centres culturels, les Alliances françaises où nous continuons, très hypocritement, de coloniser les esprits. Par ce moyen, les Africains retrouveront leurs racines, leurs croyances, l’art de vivre de leurs ancêtres et une civilisation qui ne demande qu’à resplendir de nouveau."
"L’effort de décolonisation s’opérera dans tous les domaines. La France, le français, les Français vont redevenir pour l’Afrique et les Africains ce qu’ils étaient avant la colonisation : des inconnus."
"Tout ce qui rappelle le souvenir de la France doit disparaître : églises, bâtiments, ambassades, monuments, les liaisons aériennes, maritimes, la radio, la télévision. Plus aucun échange ne doit avoir lieu."
3. Voilà le discours inscrit en filigrane chez ceux qui voient dans la colonisation l’abomination des abominations.
4. Le discours est ambigu car il pourrait être tenu par les deux extrêmes : une ultragauche qui, pour la pureté du dogme n’hésite jamais à faire le bonheur des peuples, malgré eux, même au prix du malheur – le passé récent et lointain les a vus à l’œuvre et on connaît le bilan – et une ultradroite s’en satisferait aussi bien pour des raisons opposées, mais dans une connivence là encore classique : couper les ponts signifierait que l’Afrique abandonne la France, cette ultradroite jugeant qu’une néo-colonisation du pays est en cours par les Africains qui n’apportent que leur misère et leur désordre.
5 . On voit que décolonisation est un mot dangereux, à manier avec précaution et que l’Afrique francophone, en ne le reprenant pas à son compte, montre une sagesse dont devraient s’inspirer certains fanatiques.
(1) : Nous vous suggérons toutefois d’utiliser d’autres procédés si vous n’êtes pas ce cas.
(2) : Appréciez ici la mauvaise foi avec laquelle vous pouvez jouer sur le sentiment de peur du lecteur (peur de l’extrémisme idéologique) en insistant sur les bienfaits de votre attitude prétendument rationnelle. A titre d’exemple, nous pouvons pousser le cynisme jusqu’à affirmer que le fanatisme se nourrit du sens moral de l’Homme. Pour ce faire, il suffit de qualifier tout sentiment humain d’émotion irrationelle et démeusurée.
Je vous propose le lien suivant :
Vidéo du tube de coupé décalé : "gantanamo". A ce que j’en sais, gros succès il y a quelques mois.
http://youtube.com/watch?v=BgNOyPROYq0
Une autre forme d’humour sur le sujet, d’un autre point de vue, d’un autre continent.
Si ça peut alimenter le débat propagande/humour/indécence/dénonciation...
Plus bas, ma réponse différée pour le développement de mon "croyez-moi" quant à l’existence d’un contraire à cette description.
Il me parait utile d’apporter à ce débat mon témoignage de dépôt de plainte, ainsi que quelques éléments d’autres témoignages que j’ai pu lire sur le sujet.
Désolée pour la longueur.
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Sur un forum d’échange entre victimes auquel je participe, l’animatrice a lancé la semaine dernière un sondage sur les conditions de dépôt de plainte. Trois réponses possibles à la question du "comment votre plainte s’est-elle déroulée ?" : 1. le mieux possible. 2. difficilement par manque de connaissance du personnel chargé de vous entendre. 3. difficilement car on vous a volontairement mis des bâtons dans les roues. 14 votes et témoignages pour le moment : six ont voté 1, cinq ont voté 2 et trois ont voté 3. Je prétends pas en faire une statistique mais je trouve l’aperçu instantanné de la semaine assez inquiétant pour le souligner.
Parmi les personnes ayant voté 1, trois rapportent des témoignages alarmants sur le déroulement de leur procédure. Une s’est entendue dire dans le hall d’entrée : "je vous sens pas sûre là, il faut être prête, ça va couter de l’argent et du temps alors faut tout me dire maintenant...". Une autre a voté 1 car la déposition s’est bien déroulée, mais l’expert psy de l’instruction l’a démolie : Il a conclu en 20 minutes qu’elle était psychotique en lui assénant des propos choquants et dégradants. Suite à quoi l’affaire a été classée. Elle était suivie et n’a jamais été diagnostiquée comme telle. Plus grave : une psychotique ne peut pas être victime ? Une psychotique ne peut demander justice ? Elle n’a plus de droits ? Enfin une troisième s’est vue ensuite "proposer le choix de la correctionnalisation" par le procureur (la semaine dernière). En cours.
Pour ce qui est des autres témoignages : une internaute rapporte qu’elle a porté plainte pour une première agression, accompagnée par sa mère. Cette dernière était hospitalisée au moment de faits. Pour cette raison, l’opj lui a dit qu’elle était responsable, devant sa fille. La victime explique qu’elle a ensuite été abusée par un autre agresseur et n’a jamais osé le dire à qui que ce soit, surtout pas sa mère ! Une autre s’offusque d’avoir été soumises à une expertise psy, et pas son agresseur. Son affaire a été classée sans suite. Elle commente "c’était en pleine affaire Outreau". Elle rapporte que son agresseur a continué à la harceler dans la rue.
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