DW, l’inventeur de la « Déconstruction a-Ecrite », fut le premier à appliquer à la « belle mécanique » de la langue française un processus de déconstruction implacablement systématique et tout à la fois monstrueusement aléatoire.
Pionnier, d’un courage exemplaire contre toutes les convenances héritées, il fit fi du traditionnel thèse-antithèse-synthèse, par trop exigeant en idées et conceptualisations, lourdement technocratique et pour tout dire daté, donc démodé - ô crime suprême ! Rejetta la flamboyante rhétorique des tribuns, malséante pour qui manque de coffre et de convictions - où en trouver à notre époque ? Exécuta l’art poétique, d’un formalisme exagérément contraignant pour l’intelligence paresseuse et dangereusement avide de sensibilité pour qui en est dépourvu.
Non, en explorateur radical, il choisit d’entraîner ses lecteurs dans un ailleurs linguistique, ces « vastes déserts arides de la forme et du fond », et de leur faire vivre sans relâche l’expérience désastreuse de l’antimatière de l’expression.
Véritable monument de la langue française, il fut le premier artiste contemporain à démolir avec jubilation les carcans de la grammaire, de la syntaxe et du vocabulaire. Injustement méconnu, ce grand artiste « lexicolologue » - comme il aimait se surnommer - souffla le haut vent du renouveau textuel et dénoua benoîtement ces corsets trop rigides dans lesquels s’enserrèrent désespérement, faute d’imagination et d’esprit, tant de littérateurs désormais oubliés.
Sa devise vibre encore haut dans notre panthéon : « Vernissi, Verbeusi, Verbiageusi ». A lire et relire avec délice et cilice voire calice à la lie.
Tout le monde se souvient que M. Sarkozy s’est fait l’apôtre du « moi, je fais ce que je dis, et je dis ce que je fais » (en regardant le journaliste dans les yeux pour l’intimider). Phrase répétée à l’envi.
L’intérêt de ce très bon article n’est pas le scoop matrimonial.
Mais d’apporter une nouvelle preuve qu’il n’est au fond qu’un énorme menteur et manipulateur. Et, ce qui est pire, sans aucune pudeur ni la moindre décence.