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Darkhaiker

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Sans aucun élitisme, aller, toujours au mieux, vers un éclatement des modèles de représentation conforme, pour nourrir une réflexion originale ou authentique, sur des réalités qui ne trouvent pas d'écho dans des registres culturels dénaturés. Par la voie vivante et difficile, la plus désencodée possible, d'une parole poétique, citoyenne du monde, de haute fidélité et de haut vol, face à et par delà la complexité préméditée et négatrice d'une représentation avilissante de ce monde.
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  • Premier article le 21/03/2013
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Derniers commentaires



  • Darkhaiker Darkhaiker 6 juillet 2014 18:27



    Ce n’est pas la fin du religieux ni une déchristianisation complète qui est escomptée, mais une sécularisation totale qui est visée, comme d’ailleurs vous le montrez remarquablement bien, et dont on ne peut que vous remercier en saluant votre courage de « sortie » dans l’arène, une arènes si proche de celle des premiers chrétiens, comme si les temps modernes ne faisaient finalement que parachever le travail, après récupération totale de la vitalité et de l’énergie (au sens non-bergsonnien du terme) du fait religieux universel et éternel – pour quelques temps comptés encore.


    L’objectif est bien, comme vous le dites à votre façon, de récupérer le bébé sans l’eau matricielle du bain, cette sorte de salissure biologique du croyant brut de décoffrage, et de blanchir un peu sa foi du charbonnier pour un commerce effectivement pas très ragoûtant.


    Mais il est à douter que ce soit là la première tentative ou occasion de récupération et de remplacement, la religion chrétienne étant tellement plastique dès qu’on la dépouille de sa maigreur musclée d’origine en l’engraissant aux idées modernes des lupanars intellectuels de toutes obédiences depuis les romains « constantins », très constants en effet.


    L’indignation fidèle doit partir des vérités qui font mal : Bernanos, par exemple, en ramena quelques unes dans ses filets, sans pour autant, dans sa terrible lucidité, absoudre totalement Luther dans son apocalyptique révolte au nom d’un retour aux sources sans doute machiavélique ment téléguidé, déjà, en coulisses, contre le Christianisme de l’Évangile, puisque le libre arbitre indigné d’un moine en colère ne pouvait aboutir qu’à la pire des défaites d’un Évangile inévitablement amalgamé et assimilé par la suite aux pire corruptions du pouvoir pontifical et clérical, aujourd’hui bourgeois « fonctionnaire de Dieu » .


    Comme vous le dites encore très bien, il était très rentable de tout récupérer pour tout usage marchand, discret d’abord, puis de plus en plus sûr de lui – par ses œuvres remarquables, ses avancées saluées par tous ou presque, finissant, dans ce Noël sur terre pour les élus d’une si céleste et réservée cité terrestre, par une science moderne dont les vertus théologales étonneront les plus incrédules, les plus athées et les plus matérialistes.


    La fin de l’histoire religieuse fut programmée dès le XIXème siècles, nous sommes « enfin » parvenu, depuis la Guerre de Trente Ans, au stade des essais et des expérimentations de masse sur un plan mondial – au nom d’un Christ si ouvert au mal qu’il accepterait le Diable lui-même comme treizième apôtre à sa table, ou mieux comme sa doublure de remplacement pour son retour annoncé. Encore quelque réglages et l’opération, dans le silence génocidaire requis, pourra commencer, avec l’accord de tous, à commencer par les premiers « crustacés » concernés. Mais on sait que le Christ lui-même avait annoncé les temps qui nous arrivent avec une si infernale douceur. Patience dans l’azur.


    Contre cette mort sous morphine perfusée, une nouvelle chevalerie de l’esprit doit se lever, sans haine ni sentiment de supériorité, et avancer uniquement par l’épée de vérité, qu’aucune goutte de sang ne doit salir, dans une non-violence où la barbarie moderne ne peut que se noyer. Le sable et le soleil du désert ont toujours été une limite, que ce soit pour les machines ou pour les cerveaux – même climatisés.


    Une chevalerie errante et virtuelle de moines laïcs, invisibles comme une certaine Église – celle qui fait les saints et les justes ordinaires – animés le seul respect du vrai et de la mesure de ce vrai, en toute humilité, en toute conscience de la fin qui vient et de l’enfance qui se lève, très loin de l’intellect pur des propagandes parfaites. Une chevalerie posthume, insaisissable, invendable, transparente et instinctive, « informe » comme le furent les premiers à affronter les fauves romains, avec cette seule force de la foi, celle qui fait entrer droit dans les yeux de la mort immortelle et douce la flamme des cœurs purs, chrétiens ou pas, depuis le début.



  • Darkhaiker Darkhaiker 3 juillet 2014 12:00


    Merci pour votre texte courageux et questionneur : de ce genre, ils sont trop rares pour ne pas être salués comme « sortie » en soi. On aimerait les transformer en « sorties » hors de soi, en « sortie

    culturelle » de la dernière chance. Le siège n’a que trop duré : même les enfants n’ont plus aucune chance. Une chevalerie doit se lever, mais nettoyée de ses pestes et de ses poux. Merci en tout cas pour votre geste résume bien votre titre d’article. Toute vérité mène à un minimum de noblesse d’esprit.


    « S’émanciper, selon Jacques Rancière, c’est se désassujettir du mode de pensée et de parole auquel nous assignent les institutions dominantes. » Certainement, mais encore faut-il montrer la nécessité véritable ou vraie de ce désassujettissement : si le pouvoir est mauvais par nature, la réponse doit d’abord apporter une alternative bonne avant opération de remplacement. Le remplacement vient du bien et le mieux du vrai. Une institution dominante n’est pas mauvaise parce qu’elle domine, ou alors il faut se désassujétir de toute autorité. Et là on est dans un domaine beaucoup moins simple : après l’autorité, il faut se débarrasser de ce qui la fonde : le sens, qui nous fait, c’est vrai, nous tourner vers une certaine science et les moyens qu’elle utilise pour fonder son autorité, qui, à l’analyse, sont les mêmes que pour toute autorité : peur, inconnu, besoin de repères et d’explication, raison et vérité en lesquels « croire », plutôt que comme alibis théoriques invérifiables, comme cela « s’universalise » de plus en plus, si l’on inclut le relativisme absolu comme l’un de ces alibis.


    Donc si l’on ne sait pas bien ce que l’on fait, on risque de s’émanciper de l’une des dernières vérités encore vivante (non construite) pour conquérir un nouveau mensonge. Mieux vaut le pire immobilisme – comme plus grande vertu ! Tout en mesurant bien la racine négative fabriquée d’un tel immobilisme « positif » : un bien issu du moindre mal, ou pire : construit à partir et sur lui. Rien ne remplace la vérité – la première comme la dernière (comme fruit positif du devenir).


    « L’émancipation consiste donc à conquérir, à vaincre, à abolir ces résistances, essentiellement sémantiques. (…) « La seule perspective effectivement émancipatrice est donc une conquête sémantique. »


    La vraie émancipation découle de l’abandon du non-sens plutôt que de la conquête de résistances définies à partir d’un non-sens. Qu’est-ce que le « sémantique » sinon la théorie d’un sens construit à partir du non-sens scientifique nihiliste décrit plus bas ?


    « Dans la logique rationnelle on tente au contraire de fixer le sens sous forme de vérités réfutables (...) » Une logique qui tente de fixer le sens n’est pas une logique, c’est une absurdité logique, un suicide, un nihilisme : c’est le sens qui nous fixe et nous bouge. Le sens est ondulatoire, ni fixe ni dynamique mais il est centré à partir d’une fixité supérieure qui définit la raison de ce sens et non l’inverse (la raison définissant le sens).


    (…) parce que l’instinct de sécurité est universel chez l’homme que la logique rationnelle est devenue universelle (l’instinct de sécurité est plus fort que celui d’émancipation, c’est ce qui fait la servitude des masses) (…)  »


    L’instinct de sécurité est universel chez l’homme parce que la sécurité est un besoin fondamental de l’homme et que ce besoin n’est nulle part satisfait – même au minimum : au contraire nous sommes au milieu de conflits culturels insaisissables et de nettoyages par le vide enclenchés depuis plusieurs décennies, à l’intérieur de notre propre culture à partir d’autres concurrents pour la domination globale matérielle, donc rationnelle. Cette désécurisation est un déracinement qui permet l’affaiblissent de base de toute pensée vraie et libre, donc « irrationnelle ».


    « (…) nous croyons à ce qui masque le vide, et ce qui le masque aujourd’hui, il faut bien le dire, c’est le billet de banque. (…) dans un vide moral généré par la raison exclusive. »


    Le nettoyage par le vide opéré n’est pas un résultat, c’est un objectif stratégique de type scientifique effectivement nihiliste. Mai il est naïf de croire que derrière ce nihilisme il n’y a rien ni personne : nous y sommes tous, par l’instinct de sécurité cité plus haut, embarqués de force pour une expédition sans retour, et nous le savons mais ne le croyons pas suffisamment pour avoir le courage de le penser clairement pour le dire sans « raisonner » logiquement sans issue « scientifique » liée au système de pensée dominante établi sur le mensonge de ce nihilisme. Faire ce constat serait une telle déflagration intérieure que nous ne sommes pas « sûrs » que notre « esprit » tiendrait le coup. Le risque est donc une telle folie personnelle et collective, sociale qu’elle est infiniment plus effrayante que notre simple sécurité au niveau instinctuel : elle submergerait tout « organisationnel » (Sécurité partout, confiance nulle part).


    Ce chantage psychologique au final est donc inscrit et imposé d’abord au niveau psychique « globalisé » de l’équilibre de nos « échanges ». Donc c’est un « sauve-qui-peut » à la fois civilisationnel et anthropologique qui submerge et immobilise nos esprits conditionnés autant que la satisfaction contrôlée de chaque besoin.


    « Étant donné la profonde crise monétaire actuelle (...) »


    Il n’y a pas de crise monétaire : il y a des politiques et derrière ces politiques, des objectifs précis comme un plan comptable. Cette naïveté rationnelle consistant à s’en tenir à la surface vérifiable des choses est irrationnelle au sens non scientifique du terme aussi bien qu’au sens vrai d’une vraie science (non celle qui construit mais celle qui décrit le sens, l’éclaire et l’inclut heureusement).





  • Darkhaiker Darkhaiker 26 juin 2014 23:45

    Un animal agissant et un animal végétatif. L’observable à l’oeil nu et le non-observable ?


    Que quelque chose se déclenche au bon moment plutôt de que rien ?

    Stimulation extérieure ou stimulation intérieure ?

    Pas du pavlovien mais un comportement complexe motivé ?

    Motivé par un élément séparé du reste ?


    Labyrinthe de l’analyse, non pas inutile mais comme le chatoiement idéel d’un mystère : une esthétique de la raison ?


    Pour ce qui est de la motivation, ce qui impulse ou meut, transporte ou émeut, il y a le vrai et le leurre à chaque niveau. Animal ou humain, cela n’y change rien.


    Le chasseur tend ses pièges mais ne prend que ce qu’il connaît déjà : la science n’apprend rien.

    Elle ne devrait que décrire le vrai. Pour la raison, elle devrait laisser ça à ce qui fonde et rend nécessaire une science vraie, non autonome et loin du pouvoir. Mais on ne perçoit le cul-de-sac qu’au bout du chemin. Il est trop tard pour les demi-tours, il ne reste plus que des pieds du mur du sens. Sans échappatoire autoréférentielle. C’est un fait absolu pour la raison commune, le seul qui compte vraiment derrière illusions et leurres du savoir. Derrière la mystique dégradée d’un temps.



  • Darkhaiker Darkhaiker 26 juin 2014 12:40

    Merci de vos réflexions pleines de logique, de rigueur biologique et de simplicité. Hélas plus rien, ou rien du, de tout cela ne nous paraît tangible, crédible, audible ou même plausible, bien que nous

    entendions bien certaines choses, bonnes à dire c’est d’accord, comme vraies dans un sens que nous acceptons volontiers et avec « plaisir ».


    Tout ce qui concerne un certain bon sens dans le plaisir pris naturellement à accomplir chaque acte de satisfaction d’un appétit ou d’une fonction essentielle qui lui est aussi liée, semble en effet

    « parfait » en soi au niveau de la fonction « perfectionnée » par et analysée de ce plaisir. Je suis d’accord. Mais il n’y a qu’une analyse rationnelle qui nous oblige à introduire une notion de plaisir «  rapportée », dans un but logique, à une fonction découpée dans la masse dynamique de la vie. Il n’y a pas de fonction dans la nature : il y a un tout où tout est lié dans une sorte de création apparemment spontanée mais orientée. Je ne peux personnellement justifier en logique les choses en fonction de cette orientation évidente. Au contraire : on dirait que chaque acte construit l’orientation et la transcende de ce qu’elle a en apparence de plus primaire jusqu’au plus « subtil ».


    Arrivé à ce niveau, je ne ferais aucune différence entre homme et animal, si l’on accepte l’idée que le plaisir, d’ajouté serait passé d’un côté codifié en culturel, ce qui n’est pas un mal en soi. Le mal

    pour moi est quand ce plaisir, ayant pris un certain pouvoir culturel hégémonique prétend à la fois orienter la culture et définir la vie ou la biologie, à partir d’une analyse telle que décrite plus haut.


    C’est pourquoi aussi je suis en désaccord avec toute notion de motivation sexuelle (contradiction dans les termes) – même si effectivement, elle est très présente dans le règne animal et notamment chez les singes – en particulier chez les guenons menacées par des mâles dominant notamment, par exemple.

    Pour ma part je ne confond pas ruse ou stratégie sexuelle liée à la peur ou la sécurité par exemple, passant par une procuration de plaisir « de remplacement », avec une jouissance équilibrée naturellement dans une vraie fonction. La motivation ou remotivation des stratégies de certaines guenons sont une sorte de

    symbole du social en tant que social dans une fonction d’auto-protection ou de survie d’un « individu », d’un groupe ou de l’espèce. Ce n’est même pas une question de critique mais de foi : je n’y crois naturellement pas comme essentielle, profonde et « finale ».


    Pour ces mêmes raisons je ne crois en rien à la motivation, qui me paraît être une notion tout droit sortie des sociologies d’entreprise. A observer beaucoup d’animaux, notamment les oiseaux non urbains dans leur vie quotidienne, je ne les vois nullement passant par des motivations mais libres comme l’air et spontanés comme le vent. Je ne nie pas les déterminismes : au contraire je dis que ne voyons que des nécessités, sans être sensibles à la liberté essentielle qu’elles ouvrent comme une porte magique.


    Ainsi le sexe est-i aussi magie non analysable – non par un romantisme présupposé mais par le mystère de ses canaux et de sa sensibilité, quand l’acte s’accorde et suit le chemin de valeurs

    supérieures  : pourquoi n’y aurait-il nulle beauté dans l’animalité ou la sexualité ? Si vous l’enlevez il ne reste plus que du plaisir pensé, calculé. Ce que donc nous nous trouvons contraint de nommer « plaisir ».


    Etes-vous certains de plus ou mieux jouir d’une chose quand vous avez conscience du plaisir que vous éprouver ? C’est peut-être aussi ce en quoi les animaux nous sont supérieurs : ils sont liés à ce qui les dépasse, sans rupture de continuité provoqué par l’arrêt sur l’instant « suprême ». Si l’instant est suprême, ce n’est pas pour ce qu’il « renferme » mais par ce qu’il ouvre au delà de soi et du moi qui l’emprisonne dans une détermination qui nous fait peur et nous menace d’une chute imaginaire dans un état animal supposé mécanique – sans que la preuve véritable puisse d’ailleurs en être

    apportée autrement que par une sorte de projection qui me paraît des plus arbitraires et dangereuse en ce qu’elle tend justement à nous priver « logiquement » d’une ouverture vitale au delà de nous- mêmes et des apparences objectives que nous construisons à partir de cette fermeture analytique autant que morale ou parfois religieuse (tout ça revient au même).

    C’est pourquoi le plaisir comme il « devient » culturellement ne paraît plus être qu’une sorte de leurre psychologique à côté de la vraie vie. Qu’une majorité humaine prenne plaisir de cette situation ne serait pas si terrible si elle n’allait pas jusqu’à nier toute vérité non utilitariste le concernant, ainsi que l’essentielle fonction de compensation socialement construite autour de lui qui

    essaie depuis un siècle de réécrire l’histoire du monde en forme de sociologie appliquée à une universelle fourmilière structuraliste remplaçant le mystères de sciences de la vie qui nous dépassent.


    Je ne cherche évidemment pas à imposer ces intuitions pré-scientifiques mais je ne n’accepte pas qu’on les nie comme on nie l’irrationalisme de peuples pré-industriels sans lesquels aucune modernité n’aurait pu piller de richesses, de savoir-faire ou d’idée d’aucune sorte avant leur mise en boîte équationnelle. Cette réduction de tête n’est pas acceptable – surtout elle n’est pas plus digne que véritablement scientifique. Elle est encore directement responsable de l’impasse totale dans laquelle nous sommes à tous les niveaux de nos vies, et cette prise de conscience ne peut pas plus nous inciter au laxisme qu’au conformisme intellectuel : nous sommes au cœur d’un combat masqué, occulté par la puissance même d’un seul projecteur dans la nuit infinie que nous traversons.

    Les animaux (non domestiques) ne pensent pas : ils sont et n’ont nullement besoin de savoir pourquoi ils ne sont pas, comme nous. Ils ne sont qu’ émotions alors que chez nous cette émotion est rarement sans calcul froid, c’est la part du « réchauffé ». L’instinct animal est un mystère qui n’a rien à voir avec la motivation : il est bien au dessus de ça. Êtes-vous motivés pour apprécier l’air que vous respirez ? Tout est jouissance dans ce sens et le plaisir culturel ou psychologique fait penser à ces libertés de (…) découpées dans des limite sociales piégeant le narcissisme à des fin de productivité séparée ou analytique (individuelle) purement abstraite (psychologique).

    La faim n’est pas une sensation, elle produit des sensations : elle est une force nue, essentielle qui cherche son chemin de satisfaction pour poursuivre son voyage dans la liberté de la dépendance à dépasser en permanence – au cœur d’une lutte et d’une tension liée à la détermination incontournable des conditions. Une déviation et tout s’écroule : la culture est donc au cœur de ce voyage « chamanique  » depuis toujours, mais une culture non anthropocentrée. Sortir de ces motivations, ce que certains effectivement nomment libre arbitre ne me paraît être qu’un dépassement parfaitement naturel : la satisfaction est un chemin vers l’ailleurs, vers l’au delà, vers l’inconnu, vers un autre stade. La satisfaction est une nourriture de base, pas un point d’arrivée. Je dirais plutôt liberté dans l’équilibre et un dépassement naturel ascendant, comme passage d’un état à autres, plus subtil et plus profond.


    C’est pourquoi croire pouvoir créer des motivations étrangères ou supérieures à l’état animal me paraît bien dangereux ou faux, et en tous cas absolument illusoire : nous ne connaissons rien de l’état animal dans ses connexions illimitées avec le monde, biologiques ou informationnelles subtiles et nous sommes sur la voie, en agissant ainsi, de perdre définitivement contact avec les sources et ressources naturelles les plus belles, les plus vraies et les plus essentielles. Une reproduction sexuée qui aurait logiquement besoin des expédients d’une telle supposée motivation me fait penser à ce film de Woody Allen où des machines auxiliaires s’affairent autour des spermatozoïdes « au travail » ou à renforcer l’érection d’un pénis défaillant. J’imagine l’hilarité de certains de nos ancêtres à l’idée qu’un pénis puisse un jour défaillir ou manquer de motivation !


    Mais l’élevage industriel est passé par là et le parc humain rationalise l’absurde survie dans laquelle il s’est enfermé avec «  plaisir » (tout est dans l’anticipation psy). La nature ou l’animalité étaient d’abord une santé avant d’être un auxiliaire de vie « autonome inventée » au service exclusif d’un humanisme utilitariste « sanitaire ». Mais nous avons épuisé cette prodigalité, plus royalistes que le roi, nous parlons maintenant d’apprendre au

    « vieux singe à faire la grimace » en nous vantant d’inventer la vie ou plutôt une vie nouvelle et bien sûr meilleure, « supérieure ». Nous sommes en plein mysticisme positiviste. Plus que le pouvoir

    d’une illusion il y a là l’illusion d’un pouvoir, assis sur la destruction de toute culture naturelle et surtout de son sens profond, lié au respect de lois qui nous dépassent sans nous soumettre alors que celles de la science dite moderne nous soumettront en nous empêchant définitivement de nous dépasser.


    On voit malheureusement très bien pourquoi : nous allons inventer une animalité humaine inédite – même dans le monde animal sauvage le plus inhumain. Mais il est bien de pouvoir encore en parler sans manier le gourdin à venir d’une post-histoire culturelle. Merci en tous cas pour vos commentaires posés et pacifiques, que je respecte en tant que tels, sans pouvoir évidemment tout partager, mais rend le débat intéressant.



  • Darkhaiker Darkhaiker 24 juin 2014 21:29

    Bénédicte_gab


    Merci pour votre commentaire qui ramène bien à la raison et au sens communs dans une simplicité

    toute limpide et évidente. Je partage bien ce que vous dites sans avoir grand-chose à ajouter et c’est donc un plaisir non psychologique de saluer vote courage très direct et non « ségrégué » par ailleurs.


    Cordialement.

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