Dedalus

aucun sous-entendu. je fais référence aux émeutes de 2005, suite aux violences urbaines à Clichy-sous-Bois, et au fait que Nicolas Sarkozy avait saisi l’occasion (le 8 novembre 2005) pour décréter l’état d’urgence et instaurer un couvre-feu. cela pour illustrer mon propos indiquant qu’une crise est vite arrivée qui peut rapidement conduire à des mesures extrêmes, nous rapprochant alors très sensiblement d’une situation de basculement de la démocratie... où l’on pourrait alors tous regretter amèrement de n’avoir pas été vigilant lorsqu’il en était encore temps, regretter très amèrement, par exemple, l’existence de fichiers abusifs.

dit autrement, ce n’est pas le fichier qui pose un problème, c’est l’utilisation qui pourraient en être fait si le régime venait à basculer - basculement d’autant plausible que l’on ne s’en méfie pas et qu’on fournit à l’autoritarisme les moyens de prospérer (le fichage généralisé étant un de ses moyens).

"Ca suffit de fantasmer sur les prétendues velléités totalitaires du gouvernement."

il ne s’agit pas dans cet article des vélléités totalitaire de Sarkozy et de sa clique.

Il s’agit de dire qu’en affaiblissant les protections légales des libertés, on affaiblit la démocratie et qu’on ouvre un boulevard, ou peut-être seulement une ruelle mais c’est déjà trop, à ceux qui viendront et qui eux auront éventuellement des intentions totalitaires.

Il ne suffirait que d’une bonne crise qui provoquerait un séisme politique et qui, toujours pour des raisons de sécurité (c’est toujours le prétexte), porterait un homme fort, forcément providentiel, au pouvoir... et saurait tirer profit, par exemple, des fichiers Edvige.

Il ne suffit que de se souvenir de la crise des banlieues, par exemple...

Il n’y a jamais pire que de se dire cela n’arrivera pas !

A tous ceux qui ne lisent pas l’article et éructent leurs éternels slogans sécuritaire, façon "y a que ceux qui ont quelquechose à se reprocher que ça va gêner" :

Tout le monde le sait bien, Sarkozy est un démocrate, il ne va pas soudain se muer en dictateur... Sans doute, peut-être, et puis on ne peut jamais jurer de rien ni de personne. Mais surtout, si ce n’est lui, ce sera son successeur, ou le successeur de son successeur. Peu importe quand cela se produira, car quand cela se produira c’est que tout aura déjà été mis en place, qu’il ne suffisait plus que d’actionner les boutons.

C’est que la dictature se nourrit de l’orgueil de la démocratie et des petits arrangements successifs qu’elle prend avec elle-même, persuadée qu’elle est qu’elle durera toujours et que le pire ne saurait survenir qui l’abolirait. C’est que ces petits arrangements, ces petites concessions que l’on supporte, elles ne sont rien d’autres que les métastases de la démocratie, son cancer qui progresse.


Dit autremant, pour les mal-comprenants, les lois liberticides préparent toujours le terrain à l’avènement des dictatures. ou encore : si tout citoyen devient un délinquant potentiel, toute démocratie est une dictature potentielle. c’est pourquoi en acceptant de rogner sur les libertés au profit d’un fantasme sécuritaire, on risque toujours de perdre sur les deux tableaux.

Vous pensez que cela n’arrivera plus ? c’est toujours pour cette raison, parce qu’on ne se méfait plus, parce que la démocratie est confortable et qu’on juge que la liberté est un bien acquis, que chaque fois c’est arrivé. et c’est en perdant la liberté que chaque fois l’on s’aperçois, mais trop tard, comme c’était un bien précieux.

Quant au toujours plus de sécurité, ce n’est rien d’autre qu’une chimère : depuis six ans maintenant, tous les ans l’arsenal sécuritaire est renforcé par Sarkozy et ses sarko-boys. vous avez vraiment la sensation d’être plus en sécurité ? non, vous vous êtes juste fait mettre un peu plus profond...

à propos de popularité (et malgré Ingrid) : voir cet article

pourquoi plagieur ?
si c’est le cas, c’était involontaire... une histoire de grands esprits qui se rencontrent sans doute