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Un malentendu

J’ai la vague impression que les partisans de Bayrou sont un brin irrités par mon article. C’est un malentendu. Le titre est « Bayrou est-il démocrate ? ». En aucun cas je ne suggère qu’il n’est pas un démocrate. Je me pose simplement la question. Certes, cette question se pose aussi pour les autres candidats (et elle leur sera posée). Mais comme Bayrou est le seul candidat susceptible d’être présent au second tour qui a le mot « démocrate » dans le nom de son parti, j’espérais obtenir une réponse positive, sinon de sa part, du moins de ses partisans (ma question finale « Et vous-mêmes, soutenez-vous cette revendication ? » s’adresse au lecteur).

On dira que ma question est stupide, qu’il va sans dire que Bayrou, comme d’ailleurs tous les autres candidats, est démocrate. Après tout, ils ne sont pas en train de préparer un coup d’Etat militaire. Ce serait oublier que « démocratie » signifie le pouvoir (kratos) au peuple (demos). La France n’est donc pas une démocratie, puisque le peuple perd tout pouvoir entre deux élections (et même durant les élections, il ne peut que choisir entre quelques programmes à accepter ou refuser en bloc). Seuls les candidats qui renoncent à confisquer le pouvoir entre deux élections sont des démocrates. D’où la formulation précise de ma question. Vous voyez que lorsque l’on prend le mot « démocrate » au sérieux, on peut raisonnablement se poser la question de savoir s’il y a ne serait-ce qu’un seul démocrate parmi les candidats à la présidence.

Il ne faut voter que pour des candidats démocrates (voir ici), et exclure d’emblée de voter pour des candidats qui ne sont pas démocrates.

Vous avez raison : ma question se pose tout aussi bien pour les autres candidats.

Mais ne vous réjouissez pas trop vite : vous n’aurez pas le même article pour chaque candidat. Par contre un article qui résume les réponses des différents candidats ? Pourquoi pas.

Merci à Vieux Sachem d’avoir abordé la question finale de mon article.

Et merci à Biloo d’avoir expliqué : 1 million de signatures, c’est effectivement pour que le sujet soit soumis en votation populaire, ensuite c’est la majorité qui décide.

Je vais suivre votre conseil. On verra s’il répond.

Et j’espère que sa réponse à ma question « êtes vous prêt à tenir cet engagement » sera la même qu’à la question « avez-vous des cheveux » : Oui !

Il y a divers degrés de qualité de limitation du pouvoir des élus (contre-pouvoirs, séparation des pouvoirs, contrôles, etc…). Il peut y avoir différents degrés de quantité de pouvoir que le peuple conserve (et ne délègue pas à ses représentants).

Mais la question cruciale est de savoir qui décide ce sur quoi le peuple peut décider. Le peuple, peut-il décider quels pouvoirs il délègue à ses représentants et lesquelles ils conservent (par exemple le pouvoir d’intervenir en tout temps dans les affaires publiques grâce à un véritable droit de référendum d’initiative populaire). Le peuple peut-il décider les règles du pouvoir ?

Si c’est le peuple qui décide ce sur quoi le peuple peut décider, alors c’est une démocratie (comme en Suisse), sinon ce n’est pas une démocratie (comme en France).

C’est d’ailleurs pourquoi il est si difficile en France d’introduire un véritable droit de référendum d’initiative populaire : ce n’est pas le peuple qui décide s’il a droit au référendum d’initiative populaire. Même si on peut y arriver très indirectement en profitant du fait que les candidats sont en compétition pour le suffrage populaire. Mais c’est malheureusement très indirect, et ça ne marchera que si cela devient la priorité numéro 1 pour une fraction suffisamment importante du peuple.