Merci à tous pour les témoignages, car c’est sur la base du vécu de gens mécontents et maltraités qu’il est possible de réfléchir à comment mieux traiter les personnes souffrantes. Il suffit d’une maltraitance pour traumatiser quelqu’un à vie, qu’importe le temps passé à l’hôpital. C’est un moment crucial qui nécessite des soignants matures, équilibrés consciencieux et humanistes. Leur formation avec la transmission des valeurs est ici plus importante que les questions d’intendance. Se polariser sur l’intendance dans presque tous les domaines est un grand mal de notre siècle. On se croit constructif en passant à côté de l’essentiel.
Je sais par des associations de patients que c’est ainsi que ça se passe, surtout en hôpital public, mais aussi en clinique privée, avec tout de même un peu plus d’humanité, pour les plus aisés...
L’internement est un enfermement au même titre que l’incarcération. C’est déjà dur pour des personnes souffrantes qui ont déjà reçu beaucoup de coups de la vie.
Le personnel n’est pas formé à soigner et à encadrer des personnes en crise et ajoute des souffrances et des problèmes supplémentaires aux patients en ne faisant que de l’autorité, en les infantilisant, et en oubliant qu’ils ont une humanité et une dignité. Pour les plus bienveillants...mais il y a aussi des psychiatres et des infirmiers véritablement pervers, on pourrait dire fous, et des services psychiatriques prennent des allures de clubs S.M, où les enfermés ne sont pas consentants, n’ont pas le droit de partir, ni de se rebiffer. Certains soignants ne laissent pas guérir, ne laissent pas partir tant ils ont besoin d’emprise sur les autres, parfois sans même s’en rendre compte. de toutes façons mettre des gens dans de tels rôles de surpuissance, c’est tenter le diable.
Mais ne généralisons pas. une minorité de psychiatres et d’infirmiers sont de très bons soignants.
Il manque à la psychiatrie ce que les bâtonniers sont à la Justice, avec le risque que cela ne serve à rien à cause de l’esprit de congrégation. Il faut aussi d’autres acteurs (ex patients, jounalistes, politiques...)
A l’hôpital, les patients sont à la merci des soignants. Il ne faut pas oublier cet aspect.
L’internement conduit à la stigmatisation même longtemps après. La stigmatisation conduit à devenir en plus le paillasson des angoisses, du négatif et des faiblesses d’autrui qui a besoin de se décharger, de se défausser, d’avoir à côté de soi quelqu’un qui a des problèmes pour ne pas se prendre en charge soi-même, ou par exemple prendre la mesure de sa responsabilité dans un système familial ou social où le plus mal placé a fini par tomber. Bien entendu la parole du stigmatisé n’a aucun poids lorsqu’il est définitivement placé dans la position de bouc émissaire, porteur du mal sous toutes ses formes un jour ou l’autre...
Les thérapies collectives et les analyses systémiques sont indispensables pour sortir de toute cette hérésie et injustice qui rend la société de plus en plus folle, en élargissant le débat...
C’est à cause du thème des boucs émissaires que je me permets de comparer certains services psychiatriques à des camps de concentration, mais bien sûr les limites ou plutôt l’absence de limites est sans commune mesure. Par contre la solitude est terrible pour les internés qui n’ont pas toujours la possibilité de trouver du soutien moral entre eux. J’ai hâte de voir ce film. j’ai vu tellement de gens souffrir...
Gifler des enfants et des adolescents a quelque-chose de désuet par les temps qui courent, alors que des élèves sont capables de tuer, une minorité heureusement.
Quoi qu’un élève aie fait pour mériter une gifle, le fait est que cela ne le cadre pas forcément pour la suite, ni les autres élèves autour. Il peut y avoir ensuite surrenchère des atteintes mutuelles à l’intégrité...jusqu’à la garde à vue et à la maison de correction, jusqu’à la prison où règne la violence, puis jusqu’à la violence contre les forces de l’ordre, elles-mêmes violentes par la force des choses, etc.
Dans un tel contexte regrettable, le recours à la loi et au droit reste plus que jamais nécessaire pour tous, face à l’insulte qui est violence verbale, face à l’agression physique et encore face aux abus de pouvoir. Car il ne faut pas oublier que les jeunes subissent beaucoup de pression et d’autorité, à la maison, à l’école, et tout ce qui constitue la société... C’était probablement le cas de cet élève qui a perdu les nerfs en insultant un professeur.
Il serait temps de passer à des modes de communication non violente. Le langage pour s’adresser aux autres est forcément très important. Je viens justement de terminer la lecture de "la communication non violente au quotidien" de Marshall B. Rosenberg, qui me semble un bon début d’approche.
Il me semble que ce sont les adultes qui ont la responsabilité des modes de communication inculquées...