Technicien reconverti dans le monde de l’éducation, je me passionne pour tout ce qui touche au savoir, à l’apprentissage, mais aussi à la philosophie, à l’histoire des religions et aux cultures humaines.
Plus vraiment jeune, pas vraiment vieux, je quitte l’âge des possibles pour aborder l’âge de raison :
Je n’ignore rien de la fonction publique ; j’ai été fonctionnaire, mais écoeuré par les petites manigances
de la hiérarchie, je suis parti. Quand vos supérieurs font des choses idiotes et qu’ils vous forcent à aller
contre le bon sens, quand ils ne pensent qu’à leurs primes et négligent leurs subalternes, alors vous n’avez que deux options : obéir ou partir.
Je ne sais pas ce que le mot de collaboration a à voir dans votre réponse ; l’émergence de ce mot si lourd
de sens est assez étonnant, et me semble bien mal tomber.
Quand les programmes changent sous les gouvernements, par caprices de ministres fusibles qui cherchent à plaire au public plus qu’à travailler dans le sens d’une éducation juste, alors nous sommes en droit de nous poser la question : " Est-ce que tout tourne rond ?"
J’ai passé un an en iufm ; le fonctionnaire que vous décrivez est hélàs remplacé par ce fonctionnaire plus
terre à terre : un salaire ad vitam eternam et la possibilité de faire construire. C’est aujourd’hui la motivation
d’une personne sur 4 qui rentre en iufm.
J’ai lu et appris les programmes de primaire ; j’ai passé le concours, et j’ai assisté à des séquences pédagogiques.
J’ai eu des professeurs qui ramenaient tout aux demandes d’un concours assez peu en rapport avec le métier qui nous attendaient. J’ai vu combien la démagogie était de mise : le "par coeur" prenant le pas sur la logique, la culture de la peur, les classes bondées et le peu d’envergure donnée aux aspirants profs.
Je n’ai qu’une seule question : pensez vous sincérement que l’éducation, aujourd’hui, est à la fois juste, humaine, digne d’une société qui prétend aider ses enfants à grandir, à faire leur place dans le monde, à être heureux ?
Ps : premier lien, guy moquet ! je ne comprends pas. S’il y a un exemple de la bêtise du système EN, c’est bien celui là, le piège du sentimentalisme contre la vérité historique.
second, l’idée encore plus folle de confier la mémoire d’enfants juifs aux écoliers ; boulette plus grande encore que la précédente.
Je suis un peu dubitatif ; que cherchez vous à démontrer ?
Voici deux exemples clairs du danger à laisser les politiques mettre leurs nez dans l’éducation.
et enfin : la plupart de mes théories fumistes viennent d’un philosophe indien nommé Krishnamurti.
Je n’ignore rien de la fonction publique ; j’ai été fonctionnaire, mais écoeuré par les petites manigances
de la hiérarchie, je suis parti. Quand vos supérieurs font des choses idiotes et qu’ils vous forcent à aller
contre le bon sens, quand ils ne pensent qu’à leurs primes et négligent leurs subalternes, alors vous n’avez que deux options :
obéir ou partir.
Je ne sais pas ce que le mot de collaboration a à voir dans votre réponse ; l’émergence de ce mot si lourd
de sens est assez étonnant, et me semble bien mal tomber.
Quand les programmes changent sous les gouvernements, par caprices de ministres fusibles qui cherchent à plaire au public plus qu’à travailler dans le sens d’une éducation juste, alors nous sommes en droit de nous poser la question : " Est-ce que tout tourne rond ?"
J’ai passé un an en iufm ; le fonctionnaire que vous décrivez est hélàs remplacé par ce fonctionnaire plus
terre à terre : un salaire ad vitam eternam et la possibilité de faire construire. C’est aujourd’hui la motivation
d’une personne sur 4 qui rentre en iufm.
J’ai lu et appris les programmes de primaire ; j’ai passé le concours, et j’ai assisté à des séquences pédagogiques.
J’ai eu des professeurs qui ramenaient tout aux exigences d’un concours assez peu en rapport avec le métier qui nous attendaient. J’ai vu combien la démagogie était de mise : le "par coeur" prenant le pas sur la logique, la culture de la peur, les classes bondées et le peu d’envergure donnée aux aspirants profs.
Je n’ai qu’une seule question : pensez vous sincérement que l’éducation, aujourd’hui, est à la fois juste, humaine, digne d’une société qui prétend aider ses enfants à grandir, à faire leur place dans le monde, à être heureux ?
Vous esquivez soigneusement cette question. Je ne vois pas en quoi permettre aux enfants et aux adolescents de vivre leurs scolarité de la meilleure façon est un rêve interdit. Au contraire, c’est ce qui porte les meilleurs projets éducatifs.
Ps : premier lien, guy moquet ! je ne comprends pas. S’il y a un exemple de la bêtise du système EN, c’est bien celui là, le piège du sentimentalisme contre la vérité historique.
second, l’idée encore plus folle de confier la mémoire d’enfants juifs aux écoliers ; boulette plus grande encore que la précédente.
Je suis un peu dubitatif ; que cherchez vous à démontrer ?
Voici deux exemples clairs du danger à laisser les politiques mettre leurs nez dans l’éducation.
Je ne dis pas qu’étudier l’histoire n’a aucun intérêt, au contraire. Je ne dis pas non plus que l’histoire de la russie ne peut pas être mise en relief et apporter une lecture nouvelle des situations politques actuelles.
Mais est-ce toujours fait ?
Personnellement, ma vision de l’histoire s’est faite entre lectures de romans historiques, entrecoupée de philosophie, d’un intérêt pour les évolutions techniques et d’un septicisme à propos des systèmes économiques mis en place par les sociétés récentes. ( je répète, personnellement, ce n’est pas une théorie, ou un système de réussite obligatoire)
Enseigner, c’est mettre en relation, c’est faire le lien entre nos connaissances et les besoins de nos élèves.
Dans la rue, on voit des lycéens manifester pour que leurs profs restent. Vous pensez sincèrement que c’est parce qu’ils les aiment tous ? Ne soyons pas naïfs !
C’est la peur qui les fait sortir dans la rue. La peur de l’avenir, la peur d’un changement qu’on prévoit mauvais, rétrograde, la peur de cours plus difficiles encore demain. Ce n’est pas l’amour.
De plus, quand on commence à poser la question "ça sert à quoi ?" on est précisément dans la bonne démarche éducative.
Vous parlez de réussite. Qu’est-ce que la réussite pour vous ? Faire mieux que son voisin ? Avoir de bonnes notes ? Trouver un travail reconnu, prendre une place importante dans la société ?
Ou bien est-ce tout simplement de savoir réfléchir par soi même, de savoir résister à la bêtise ambiante, de résister au consumérisme, de se remettre en question sur des bases saines ?
Je pense que faire travailler les élèves est une bonne chose. Mais pas sur n’importe quoi, pas n’importe comment. Je passe mon temps à faire du lien, à expliquer à quoi les mathématiques, la physique, l’histoire ou le français peuvent servir, dans la vie de tous les jours.
Croyez vous que mes élèves me disent " arrête, Fabien, on sait déjà de quoi tu parles, nos profs nous bassinent avec cela toute la journée !" ?
Pas une seule fois on m’a fait remarqué que mon travail était un doublon, un écho de leurs cours institutionnels. Non pas que je fasse quelque chose d’extra-ordinaire. Je me contente de créer des relations entre les études et la vie. Et non, elles ne sont pas toujours faites par le système.
Question :
Pourquoi travaillez vous dans les classes de 30 élèves ?
Pourquoi acceptez-vous des conditions impossibles ?
je relève dans vos réponses cette phrase qui me choque :
"Est-ce la fautes des enseignants ? Non : on leur a pondu des programmes et on leur a demandé de les appliquer."
C’est une phrase tellement irresponsable que j’en tremble.
Les enseignants sont-ils donc irresponsables ?
C’est ce que vous sous-entendez en disant que les programmes doivent être respectés, qu’ils soient justes ou pas. Et c’est précisément cette stupidité qui m’a révolté à l’iufm, et qui continue de m’étonner !
je vais le répéter encore une fois :
je ne suis pas un sain, je ne suis pas enseignant homologué, je ne suis pas un théoricien génial. Je pars de ce que je connais, de ce que j’ai vécu et de ce que je vis tous les jours. Je parle de ce que je vois au quotidien, quand mes élèves rechignent à travailler ou qu’ils réussissent seuls.
je fais le constat d’une éducation en crise. Par pitié, prouvez moi que j’ai tord.
Mon dieu, je n’aurai pas dû donner mon avis, qui reste, je le rappelle, purement subjectif ;
Peu importe la proportion de bons/mauvais, l’important est que :
- les élèves soient heureux d’aller en classe.
- que leurs enseignements fassent sens, qu’ils résonnent en eux, qu’ils répondent aux interrogations
qui les tourmentent.
Que l’on materne les adolescents ou les enfants n’est pas non plus l’idée que je me fais
d’un bon enseignement, mais regardez autour de vous, posez la question aux jeunes que
vous connaissez. Demandez leurs combien de profs ils apprécient, pourquoi, combien
ils ne supportent pas.
Vous me direz que ces ados là sont partiels, qu’ils sont bousculés par les hormones et qu’on
ne peut pas leur faire confiance. Je vous répondrai que les adultes sont inquiets de leur pouvoir
d’achat, du maintien de leur petit confort personnel et qu’on ne peut pas plus les croire.
La question de l’éducation est vaste et sensible car elle met en relation des gens aux responsabilités
partagées :
enfants, parents, professeurs, entourage ; tout le monde a son mot à dire, et parfois à tord ou à raison.
Prenons un exemple qui m’a siddéré quand j’ai commencé à donner des cours : les
programmes de 4eme 3eme en histoire géographie qui ne change pas presque 15 ans
après mon passage. Les élèves récitent des données sur la russie complétement déconnectées
du monde moderne. On y apprend des dates sur la guerre 14-18 et 39-45 qui servent à quoi ?
La plupart n’a pas de vision globale, entière des relations entre les pays, et les connaissances
en sont désincarnées.
Ne me dites pas que les profs ne sont pas capables de juger de l’intérêt des cours qu’ils donnent.
Ne me dites pas que l’histoire est une matière morte. Cependant, les programmes restent figés.
Pour l’opération de démoralisation, regardez la société aujourd’hui :
Que montrons nous aux enfants ?
Une société harmonieuse, soucieuse du bien être de l’ensemble de ses classes. OU
Une société en lambeaux, dirigée par des égoïstes irresponsables qui ne pensent qu’à eux.
Durant toute mon adolescence, je n’ai jamais entendu de discours positif sur l’avenir. Et les parents
jouent plus la carte de la peur que celle du bien être dans le choix de poursuite d’étude de leurs rejetons.
Où allons nous ?
Quels choix faisons nous ?
Je pense que si les enseignants avaient moins d’avantages personnels mais de
meilleures conditions de travail, alors les profils changeraient.
Je pense que si l’on tenait compte de leurs aptitudes à communiquer, à gérer un groupe,
à se remettre en cause et à comprendre leurs élèves, alors l’éducation se porterait mieux.
Sans doute la croissance en patirait, car un homme heureux n’a que peu de besoins.
Sans doute la vie en france ralentirait-elle, et les gens seraient forcés de vivre en société,
c’est à dire en s’écoutant, en s’analysant, en tentant de comprendre leurs motivations,
leurs désirs, leurs pensées.
Nous avons centré l’éducation sur le système et non sur l’enfant/adolescent.
Il n’y a qu’en changeant de perspective que l’on peut changer d’avenir.
Sans quoi nos enfants vivront dans la même société qu’aujourd’hui. A moins que cette société soit déjà humaine et belle ?
Mon dieu, je n’aurai pas dû donner mon avis, qui reste, je le rappelle, purement subjectif ;
Peu importe la proportion de bons/mauvais, l’important est que :
- les élèves soient heureux d’aller en classe.
- que leurs enseignements fassent sens, qu’ils résonnent en eux, qu’ils répondent aux interrogations
qui les tourmentent.
Que l’on materne les adolescents ou les enfants n’est pas non plus l’idée que je me fais
d’un bon enseignement, mais regardez autour de vous, posez la question aux jeunes que
vous connaissez. Demandez leurs combien de profs ils apprécient, pourquoi, combien
ils ne supportent pas.
Vous me direz que ces ados là sont partiels, qu’ils sont bousculés par les hormones et qu’on
ne peut pas leur faire confiance. Je vous répondrai que les adultes sont inquiets de leur pouvoir
d’achat, du maintien de leur petit confort personnel et qu’on ne peut pas plus les croire.
La question de l’éducation est vaste et sensible car elle met en relation des gens aux responsabilités
partagées :
enfants, parents, professeurs, entourage ; tout le monde a son mot à dire, et parfois à tord ou à raison.
Prenons un exemple qui m’a sidéré quand j’ai commencé à donner des cours : les
programmes de 4eme 3eme en histoire géographie qui ne changent pas presque 15 ans
après mon passage. Les élèves récitent des données sur la russie complétement déconnectées
du monde moderne. On y apprend des dates sur la guerre 14-18 et 39-45 qui servent à quoi ?
La plupart n’a pas de vision globale, entière des relations entre les pays, et les connaissances
en sont désincarnées.
Ne me dites pas que les profs ne sont pas capables de juger de l’intérêt des cours qu’ils donnent.
Ne me dites pas que l’histoire est une matière morte. Cependant, les programmes restent figés.
Pour l’opération de démoralisation, regardez la société aujourd’hui :
Que montrons nous aux enfants ?
Une société harmonieuse, soucieuse du bien être de l’ensemble de ses classes. OU
Une société en lambeaux, dirigée par des égoïstes irresponsables qui ne pensent qu’à eux.
Durant toute mon adolescence, je n’ai jamais entendu de discours positif sur l’avenir. Et les parents
jouent plus la carte de la peur que celle du bien être dans le choix de poursuite d’étude de leurs rejetons.
Où allons nous ?
Quels choix faisons nous ?
Je pense que si les enseignants avaient moins d’avantages personnels mais de
meilleures conditions de travail, alors les profils changeraient.
Je pense que si l’on tenait compte de leurs aptitudes à communiquer, à gérer un groupe,
à se remettre en cause et à comprendre leurs élèves, alors l’éducation se porterait mieux.
Sans doute la croissance en patirait, car un homme heureux n’a que peu de besoins.
Sans doute la vie en france ralentirait-elle, et les gens seraient forcés de vivre en société,
c’est à dire en s’écoutant, en s’analysant, en tentant de comprendre leurs motivations,
leurs désirs, leurs pensées.
Nous avons centré l’éducation sur le système et non sur l’enfant/adolescent.
Il n’y a qu’en changeant de perspective que l’on peut changer d’avenir.
Sans quoi nos enfants vivront dans la même société qu’aujourd’hui. A moins que cette société soit déjà humaine et belle ?