Mon dieu, je n’aurai pas dû donner mon avis, qui reste, je le rappelle, purement subjectif ;
Peu importe la proportion de bons/mauvais, l’important est que :
- les élèves soient heureux d’aller en classe.
- que leurs enseignements fassent sens, qu’ils résonnent en eux, qu’ils répondent aux interrogations
qui les tourmentent.
Que l’on materne les adolescents ou les enfants n’est pas non plus l’idée que je me fais
d’un bon enseignement, mais regardez autour de vous, posez la question aux jeunes que
vous connaissez. Demandez leurs combien de profs ils apprécient, pourquoi, combien
ils ne supportent pas.
Vous me direz que ces ados là sont partiels, qu’ils sont bousculés par les hormones et qu’on
ne peut pas leur faire confiance. Je vous répondrai que les adultes sont inquiets de leur pouvoir
d’achat, du maintien de leur petit confort personnel et qu’on ne peut pas plus les croire.
La question de l’éducation est vaste et sensible car elle met en relation des gens aux responsabilités
partagées :
enfants, parents, professeurs, entourage ; tout le monde a son mot à dire, et parfois à tord ou à raison.
Prenons un exemple qui m’a sidéré quand j’ai commencé à donner des cours : les
programmes de 4eme 3eme en histoire géographie qui ne changent pas presque 15 ans
après mon passage. Les élèves récitent des données sur la russie complétement déconnectées
du monde moderne. On y apprend des dates sur la guerre 14-18 et 39-45 qui servent à quoi ?
La plupart n’a pas de vision globale, entière des relations entre les pays, et les connaissances
en sont désincarnées.
Ne me dites pas que les profs ne sont pas capables de juger de l’intérêt des cours qu’ils donnent.
Ne me dites pas que l’histoire est une matière morte. Cependant, les programmes restent figés.
Pour l’opération de démoralisation, regardez la société aujourd’hui :
Que montrons nous aux enfants ?
Une société harmonieuse, soucieuse du bien être de l’ensemble de ses classes. OU
Une société en lambeaux, dirigée par des égoïstes irresponsables qui ne pensent qu’à eux.
Durant toute mon adolescence, je n’ai jamais entendu de discours positif sur l’avenir. Et les parents
jouent plus la carte de la peur que celle du bien être dans le choix de poursuite d’étude de leurs rejetons.
Où allons nous ?
Quels choix faisons nous ?
Je pense que si les enseignants avaient moins d’avantages personnels mais de
meilleures conditions de travail, alors les profils changeraient.
Je pense que si l’on tenait compte de leurs aptitudes à communiquer, à gérer un groupe,
à se remettre en cause et à comprendre leurs élèves, alors l’éducation se porterait mieux.
Sans doute la croissance en patirait, car un homme heureux n’a que peu de besoins.
Sans doute la vie en france ralentirait-elle, et les gens seraient forcés de vivre en société,
c’est à dire en s’écoutant, en s’analysant, en tentant de comprendre leurs motivations,
leurs désirs, leurs pensées.
Nous avons centré l’éducation sur le système et non sur l’enfant/adolescent.
Il n’y a qu’en changeant de perspective que l’on peut changer d’avenir.
Sans quoi nos enfants vivront dans la même société qu’aujourd’hui. A moins que cette société soit déjà humaine et belle ?