La BIBLE : USURPATIONS et Emprunts - (Partie II)
« (...) il semble bien que nous vivions bel et bien dans une ère terrifiante de post-vérité, quand (…) des histoires et des nations entières pourraient bien être faux. (…) Quand un millier de gens croient une histoire inventée un mois durant, ce sont des fake news. Quand un milliard de gens y croient un millénaire, c’est une religion (…). » (42)
En effet, quand des mythes étranges s'inscrivent dans une croyance qui s'étend largement, on les retrouve inévitablement infiltrés-infusés dans des convictions extra-ordinaires qui finissent par s'exprimer dans les structures et actions politiques. Lesquelles affectent également ceux qui, incrédules, observent ces mythes depuis l'extérieur de la sphère de la croyance. C'est ici le fonds de mon propos, qui vise à contribuer à déconstruire ce qui a besoin de l'être (Ps 120.2) (Prov. 4:24) (66). Sans affecter le spirituel, qui passe nécessairement par le chemin de la vérité (Jean 14:6) (66)
Cet Article fait suite à :
« LA BIBLE : LE MALAISE théologico-politique - ( Partie I ) »
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-bible-le-malaise-theologico-256983
Cette (Partie II) est constituée de deux éléments :
> Une renommée très largement usurpée
> Une Bible de Bric et de Broc
J'aimerais illustrer ce qui vient d'être dit par d'utiles considérations préliminaires que je fais faire à Yuval Noah Harari, auteur connu mondialement. Ces considérations rappellent qu'il est beaucoup de gens respectables qui pensent sérieusement faire partie d'un peuple choisi (christianisme), ou d'un peuple élu (judaïsme). Alors que selon mon opinion, il s'agit là de mythes (13). Dans cette dernière perspective, ce que j'écris dans mes articles est assez anodin et factuel mais, du fait de la persistance des croyances susnommées (croyances qui sont pourtant controversées en-dehors de la sphère de croyance), cela peut déplaire.
Ainsi, Y. N. Harari explique que « Les Juifs -mon peuple- croient aussi être la chose la plus importante du monde. Nommez n'importe quelle réalisation ou invention humaine, ils s'empresseront d'en revendiquer le mérite. Pour les connaître intimement, je sais aussi qu'ils en sont sincèrement convaincus. » Y. N. Harari relève que nombre de Juifs « croient que le peuple juif est le héros central de l'histoire et la source ultime de la morale, de la spiritualité et du savoir. » et souligne que « l'orthodoxie juive, aujourd'hui encore, persiste à croire que les Juifs sont intrinsèquement supérieurs à tous les autres êtres humains. » (42)
Il y en a autant pour se service des Chrétiens. Mais je n'en ai guère trouvé qui l'aient exprimé avec la simplicité, clarté et élégance de YN Harari.
Aussi, essayons de repositionner les choses à leur place.
<... Tu ne pourras pas voir ma face ...> (Exode 33:20)
(photo JPCiron)
UNE RENOMMÉE très largement usurpée
Les religions du Livre, comme toutes les religions, sont pour beaucoup le fruit naturel du syncrétisme. (32) Michaël D. Coogan le résume clairement : Il est essentiel de considérer la religion biblique comme un sous-ensemble de la religion Israélite, et la religion Israélite comme un sous-ensemble de la religion Cananéenne. » (25) En effet, la Bible se construit autours des divinités cananéennes : Ashéra-Astarté, compagne du Grand dieu El, leurs 70 enfants divins, dont Baal, etc. La Grande déesse Ashéra était déjà vénérée en Ugarit & en Palestine 4500 ans avant JC. (26)
La recherche archéologique semble avoir établi que l'émergence des proto-Israélites résulte d'une évolution interne de la société cananéenne. L'archéologie a autrefois considéré que l'absence d'ossements de porc était un ''marqueur'' pour juger que la population d'alors était israélite. Cependant, ce sont les contraintes d'élevage qui vont déterminer l'élevage de telles ou telles espèces. Il s'agissait là de petites communautés formant société égalitaire vivant dans un environnement difficile.
Après 722 av JC la ''Paix Assyrienne'' a permis la reprise du commerce caravanier de l'actuel Yemen à Gaza. La prospérité en Juda a drainé des populations Arabes et Edomites. Des milliers de tessons de poterie prélevés en Idumée (zone entre Nord-Neguev et Sud des Monts de Judée), datés de la période Perse, présentaient des noms propres qui ont pu être déchiffrés. On y a bien sûr trouvé des noms Phéniciens, Égyptiens, Israélites, Babyloniens et Perses. Cependant, contrairement aux tessons datés d'époques antérieures, les noms propres retrouvés étaient devenus principalement Arabes et Édomites (48).
On comprend alors que le théologien Thomas Römer puisse avoir considéré que « Peut-être Juda lui-même fut-il à l'origine une de ces tribus arabes installées dans le Sud et liées aux Madianites, Qénites et Edomites. » (49)
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« La religion la plus vieille dont nous ayons une connaissance authentique et suffisamment explicite par quantité de ses monuments exhumés, même en ruines -lieux, images et objets de culte-, et surtout par un dossier prodigieux, de quelques centaines de milliers de documents indigènes, intelligibles et souvent détaillés, c'est le système religieux de l'antique Mésopotamie, entre le IV ème millénaire et les alentours de notre ère. » (…) Seule l’Égypte antique pourrait lui disputer cette antériorité. » (29) Au IV millénaire, ces peuples qui étaient alors largement à l'avant-garde intellectuelle, ce sont les Sumériens, les Elamites, et les populations de l'Indus. Tous dravidiens.
Profitons-en pour souligner que, quelques millénaires plus tard, les principales civilisations dont les israélites se sont inspirés/ nourris pour rédiger la Septante sont d'expression non-sémitique : il y a principalement les Sumériens (30) (37) qui sont des populations dravidiennes noires, les Égyptiens Anciens, les Perses, les Hourrites. Puis au final vinrent aussi les Grecs...
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La Torah est souvent décrite comme témoignage du premier monothéisme de l'humanité. C'est faux. Il y eut bien avant Zurvan (et sa la triade) Ahura Mazda (et sa triade) (27), suivis par la trinité de Amon (qui déboucha sur le monothéisme de Aton). Vint ensuite la pseudo-trinité de YHWH, puis la trinité du Dieu chrétien, et enfin Allah.
La construction argumentée du Professeur Henri ATLAN place même le Judaïsme comme bon dernier sur la liste des monothéismes. (85) « Très souvent on considère le judaïsme comme la plus ancienne religion monothéiste qui aurait donné naissance à deux religions monothéistes plus récentes : le Christianisme et l’Islam. Assez paradoxalement le conférencier renverse cette lecture de l’histoire en considérant que le judaïsme est au fond la plus récente et la dernière des religions monothéiste, postérieure au Christianisme et à l’Islam. Pourquoi ? Tout simplement parce que dans le passé les Juifs se définissaient par un style de vie et de pratiques et ne possédaient pas un corpus de doctrines dogmatiques et obligatoires. C’est en réponse au crédo chrétien et à la profession de foi islamique que les Juifs au Moyen-Age, dans la mouvance de Maïmonide ont établi un catalogue de principes primordiaux de la foi israélite. »
Notons que le zoroastrisme des Gathas (vers 1700 av. JC) est strictement monothéiste (28) , tandis que celui du même nom, postérieur, intégré à/corrompu par l'Avesta, est clairement polythéiste.
Les traits du Dieu de la Septante sont fort différents de ces éminents prédécesseurs : celui de l’Égypte (Aton) et de celui de la Perse (Gathas). (34). On note aussi des différences frappantes-préoccupantes entre les traits du Dieu de la Septante, par rapport aux traits tant de Aton que de Ahura Mazda. (33)
Et puis, pour être honnêtes, on se doit de mentionner nombre de monothéismes Africains autochtones, sans doute tous multi-millénaires, basés sur des systèmes de croyances très élaborés, qui ont structuré les sociétés où ils ont prospéré. Mentionnons les Dieux Nyame et Mawu (Afrique de l'Ouest) et Mulungu (Afrique de l'Est) ; il y en a d'autres.
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« Il existe de nos jours un quasi-consensus sur le fait que c’est l’époque perse qui fournit la vraie date de naissance de la Torah. » Laquelle ne comprend donc toujours pas le concept d'au-delà qui pourtant était connu partout alentours : depuis des siècles pour les Perses et depuis des millénaires pour l’Égypte et pour Sumer. (31) « Le corpus juif ne fut définitivement fixé qu’à partir des II-III siècles après l’ère chrétienne » (16) Une religion finalement pas si ancienne que ça !
« La découverte des manuscrits de Qumran contenant de nombreux fragments bibliques est une preuve factuelle de l’existence de presque tous les livres bibliques aux alentours du II ou du I er siècle av. l’ère chrétienne, même si la plupart d’entre eux ne sont attestés que sous une forme très fragmentaire. L’existence d’une traduction grecque de la Torah, rédigée, selon la lettre d’Aristée, aux alentours du III siècle av. l’ère chrétienne, constitue également un élément important. » (16) (Thomas Römer) Des éléments factuels.
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A l'étude des manuscrits de Qumrân, « il apparaît de plus en plus clairement que deux grands mouvements du judaïsme rabbinique et du christianisme ont émergé simultanément de "l'extraordinaire diversité du judaïsme antérieur à 70". [après JC] » Dès lors, « les premiers mouvements chrétiens se développent dans la mouvance des traditions juives éclatées. » (17) (R. Nouailhat) p. 78-82
Thomas Römer précise qu'il y eut deux phases de stabilisation de cette diversité : la première eut lieu lorsque les Pharisiens, après la destruction du temple de Jérusalem en 70 de l’ère courante, prirent la décision de stabiliser le texte, qui devait désormais renforcer l’identité du judaïsme naissant. La deuxième phase de stabilisation eut lieu à partir des VII-VIII siècles, ou l’on tenta de fixer la prononciation du texte consonantique, avec un système de notation plus précis. Les manuscrits les plus anciens, tant dans la version samaritaine que massorétique, datent du Moyen Âge (XII siècle). » (16)
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« La datation des versets de la Septante suggère des rédactions fort tardives, réalisées pour l'essentiel durant l'exil à Babylone. La Bible confirme que les pratiques du peuple de Palestine n'avaient rien de Juif » (Esaïe 57 : 3-5) (Jérémie 11:12-13) (40) etc.. Les érudits nous disent choses similaires. (…) C'est d'ailleurs aussi au moment de la restauration nationale, après l'exil, que la littérature biblique a revêtu en très grande partie la forme que nous lui connaissons » (39).
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La Déesse Cananéenne Ashérah est l'Arbre de Vie.
Au-dessus de l'arbre stylisé figure le mot ''Elat'' (féminin de El )
Détail Buire/ Cruche Décorée. Lachish, Israel. 1500-1200 av. JC :
Crédit : Lachish ewer, after Keel and Uehlinger 1992 : fig. 81
L'iconographie du candélabre à sept branches tire ses origines de l’Arbre de Vie mésopotamien par l’intermédiaire des représentations cananéennes de la déesse Ashérah. (61) p. 38 Il s'agit effectivement d'une extraordinaire épopée syncrétique de Sumer à Canaan et à la Ménorah : voir plus en (60).
Les sources bibliques (Ex 25:31) (Ex 37.17) (Nb 8:4) (1Sam 3:3) & extra-bibliques ne rapportent pas la présence de branches sur les ménoroth du ''temps de Salomon''. « Au contraire, elles étaient certainement des supports munis d'une lampe unique, c'est-à-dire le type de candélabres le plus commun à l'âge du fer II, c'est-à-dire entre 1000 et 800. » (62) p. 17
Néanmoins, les textes bibliques auront été remaniés durant l'Exil à Babylone, car la Bible parle aussi de sept branches (Ex 25 : 36). Cependant, rappelons que la technique du raffinement de l'or n'est apparue que durant le temps de l'Exil à Babylone... (Ref. Rachel Hachlili – The Menorah, p.10.). Depuis l'Exil à Babylone, la première représentation de la Ménorah fut sur une pièce (Antigone II Mattathiah, 37 av. JC). Puis ce fut le candélabre de l'Arc de Titus. La tradition romaine était de représenter exactement les détails. Mais ce candélabre présente nombre de problèmes : Socle de style persan/ base avec monstres marins/ fleurs et boutons de style hittite ou phénicien/ etc etc. (62).
La présence juive loin du Levant est notoire au Maroc, dans la ville romaine de Volubilis, au II siècle av. JC (synagogue). En France, dès le I siècle av. JC, on trouve des lampes à huile décorées de la ménorah dans les Bouches du Rhone, et près de Brives au III s de notre ère.
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Dans l'Hindouisme, l'étoile à six branches appelée Shatkona représente l'union de Shakti, la femme (triangle tourné vers le bas), et de Shiva, l'homme (triangle pointé vers le haut). Ils sont la mère et le père de l'univers. Les plus anciennes étoiles à six branches proviennent de la Civilisation de l'Indus, datées de 2500 av. JC. L'étoile est utilisée en support à différents concepts. Voir (53).
Les fils qui traversent les perles/ existences représentent Atman
(= l'âme individuelle, essence de toute créature) ;
le tout formant une étoile à six branches qui symbolise le Brahman
(l'âme universelle)
L'étoile à six branche a été vue à Sumer (sceau ''VA243'') daté de vers 2500 av. JC. Il y avait une grande proximité culturelle et religieuse entre Sumer et Indus. Et le Grand Dieu Enki décrétait le destin de Meluhha en même temps que celui de Ur. Il en bénissait aussi tous les habitants. (53) Lesquels étaient aussi des Noirs Dravidiens en Indus.
Les zoroastriens de l'Avesta se sont aussi emparés de cette étoile, vers 1200 av. JC ; Pour eux, les six branches représentent les six attributs de Dieu. Et, de la partie centrale émane la lumière spirituelle de Dieu. L'ensemble est appelé le Xvarnah, qui est aussi représenté sous différentes autres formes, selon les époques.
L'étoile à six branches a pu être utilisée un peu partout comme motif décoratif, sans lien religieux. L' utilisation de l’Étoile de David comme symbole Juif largement reconnu est assez récent, à partir du IV ou V siècle de notre ère (Capharnaüm, etc). Les Chrétiens l'ont utilisé abondamment.
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Le nom de Dieu dans l'Ancien Néguev (vers XVI BCE)
Le Grand Dieu Cananéen EL était alors largement connu.
Travaux du Professeur Benjamin Sass / inscriptions du Néguev
https://net.lib.byu.edu/imaging/negev/names.html
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Les attributs de El ont plus tard été transférés à Yahvé.
Depuis Sumer, la présence de cornes signale la divinité,
ou la grande proximité de la divinité (Moïse). (67).
Et Yahweh là-dedans ?
La vision de l'archéologie le place en dehors des divinités ouest-sémitiques. Les Israélites étant essentiellement originaires de Canaan, le culte de Yahweh a été importé en Palestine en provenance d' Arabie. A la lecture de la Bible, on comprend qu'il a d'abord été rencontré ''au Sud'' au Pays de Madian (52) p.3. Ce qui correspond au Hijaz/Hedjaz d''Arabie. Alors que les Israélites ne connaissaient pas encore son nom, il était déjà depuis longtemps un dieu vénéré par les indigènes qui connaissaient aussi les rituels pour les sacrifices (que les Israélites n'apprendront que plus tard, selon la Bible).
Ce Dieu, nouveau pour les Israélites, sera connu d'eux sous différents noms : YHWH, c'est aussi JHVH : Yahweh, Yahvé, Yahu, Yah, Yahoh, Yehu, Yeho, Ywh, Yhh, Iahvé, Iao, Jehovah,...
Certains de ces YHWH avaient une déesse consort (pas toujours du même nom), avec même un fils divin pour le Yahô d' Elephantine. Pour l'observateur, il semble donc bien qu'il y avait plusieurs YHWH : celui de Jérusalem, celui de Samarie, celui de Teman, celui d'Elephantine,...
Les savants ont souvent considéré que certains dieux dont le nom était proche (par exemple YHW3 en Égypte, prononcé ''yehua'') correspondaient quand même au Dieu israélite. Mais des fois non : l'exemple éclatant est celui des tablettes de Friedrich Delitzsch ( voir la note 13b dans (41) ). Ces tablettes indiquaient « Yahvé est Dieu » selon trois orthographes phonétiques différentes. On remarque que la retranscription d'une des tablettes montre deux phonogrammes, qui correspondent à la prononciation ''Ya Wa'' lue sur la table de phonogrammes sumériens préparée par les Hittites (bas colonne gauche sur (54) ). L'ennui, c'est que cette tablette trouvée par F. Delitzsch date du XVIII siècle avant JC, bien avant le Moïse de la Bible donc ! Problème !...
Or, la prononciation retenue pour YHWH est Yahweh : c'est une convention basée sur les textes Grecs tardifs (!). Pourtant, YHWH se prononce Yahwah en Arabe, et la racine arabe ''hwy'' correspond bien à un dieu de l'orage (comme son 'homologue' cananéen Baal). Et nombre de chercheurs (principalement Chrétiens) proposent des prononciations non-conventionnelles : Iehoua, Yahwah, Yabaï, Jâwa, Jahuah, Jahva, Jahjah, Jehovah, Yahwa, … comme prononciation correcte du nom divin (53).
Au final, la tradition a retenu ''Yahweh''. Mais les chercheurs commencent à ne pas exclure une possible origine non-sémitique de Yahweh. L'exemple du dieu sumérien Su-en (Sin en Akkadien) s'est diffusé très largement au moyen-orient, en Arabie et jusqu'au Sinaï. Il est également allé jusqu'en Anatolie (69) en remontant les fleuves depuis Ur... Abraham aussi venait d'Ur, et s'était installé à Harran, avant de passer par une terre qui deviendra Phénicienne une poignée de siècles plus tard. Il se trouve que le père de Abraham, Terah, était aussi un personnage important pour les Phéniciens. Ces derniers « vénéraient un dieu-héros Térah, que l' Ancien Testament donne pour père à Abraham, dont la patrie serait bien Ur » (70)
Pour l'instant, nul ne sait avec certitude d'où venait Yahweh, ni quels peuple l'ont choisi (outre les Madianites) avant qu'il ne choisisse, lui, les Israélites (selon la Bible). Sumer est une possibilité plausible.
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« Les titres et les attributs de nombreuses autres divinités du Proche-Orient ont été successivement attribués à Yahvé Elohim... Les prophètes et les psalmistes étaient aussi peu soucieux des origines païennes de l'imagerie religieuse qu'ils empruntaient, que les prêtres l'étaient de l'adaptation des rites sacrificiels païens au service de Dieu. » (55)
C'est ainsi que les titres et attributs de Baal (Seigneur, Roi, Maître) ont été transférés à Yahvé. Et la parèdre faisait aussi partie du lot...
« Vers 800 avant l’ère vulgaire, le culte officiel de Yahweh comprenait celui de son épouse Ashéra. » Le culte d'Ashéra n'a décliné chez les Anciens Israélites qu'après l'introduction de nouvelles constructions théologiques par le roi Josias, vers l'an 600 avant JC. « Nos recherches montrent que le culte d’une déesse, épouse de Yahweh, était profondément enraciné en Israël et en Juda à l’époque préexilique. » (D. N. Freedman) (56) Elle faisait aussi l'objet d'un culte spécifique suivi par les femmes. La prise de pouvoir du clergé masculin nécessitait d'éliminer ce culte. Ce qui fut fait (Bible).
« (...) Pendant la majeure partie de la période monarchique, la religion israélite, bien que centrée sur le dieu national Yahvé, était basée sur des mythes, des croyances et des pratiques cultuelles cananéennes, et une grande déesse était adorée à côté du principal dieu masculin. » (65)
L'étape suivante en direction du monothéisme était donc l'élimination de l'épouse, par destruction symbolique de ses icônes, et par intégration du rôle féminin par Yahvé. Ainsi apparaissent les écrits paternels et maternels de Yahvé. Voir article (57).
Cependant, au final, d'un point de vue spirituel, la divinité unique apparaîtra masculine, de par l'image créée par la masse des récits et exploits de Yahvé. « Après l’exil babylonien d’Israël et son retour sous Esdras, l’opposition à Ashera devint universelle dans le judaïsme. » Et après que Yahweh ait absorbé ses fonctions et épithètes, « Ashéra fut fondamentalement éliminée de l’histoire d’Israël et du judaïsme postérieur. » (58)
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En synthèse : les savants nous ont donc appris que Yahvé est un Dieu immigré venant d'on ne sait où, qui n'a pas toujours été célibataire, et dont on ne sait trop comment prononcer le nom.
Mais l'important me semble être ailleurs : l'archéologie atteste la continuité d'une forte présence des cultes cananéens durant toute l'époque des royaumes israélites. Les traces archéologiques de Yahvé sur cette période étant ponctuelles (une poignée d'occurrences avant Josias).
Il semble donc bien que, durant l'époque des royaumes israélites, selon les récits rédigés durant l'Exil à Babylone, les préoccupations des élites bibliques des royaumes n'auraient pas laissé de traces de Yahvé sur le terrain. Et que le peuple aurait poursuivi, sans dévier, à suivre ses divinités cananéennes traditionnelles. Ce qui aurait irrité Yahvé, on nous l'a plus tard raconté....
Il semble donc bien qu'il y a un fort contraste, une fracture même, entre le monde réel qui ressort ''du terrain'' et le monde imaginé durant l'Exil à Babylone.
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La datation biblique place Abram vers le XVIII siècle avant JC. Une ancienneté remarquable. La Bible donne les noms des fils d'Ismaël (Gen. 25 : 12-16) qui devinrent les chefs de douze peuples. Ce sont : Nebajoth, Kédar, Adbeel, Mibsam, Mischma, Duma, Massa, Hadad, Théma, Jethur, Naphisch et Kedma.
Mais ce n'est que mille ans plus tard que ces tribus apparaissent, progressivement, dans les archives Assyriennes. Et le nom de ces tribus, qui étaient donc connues du temps de l'exil à Babylone, ont été utilisés pour élaborer une construction théologique parée d'une ancienneté formidable mais fictive.
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L' usurpation de paternité pour une invention novatrice est un sport favorisé par la méthodologie de l' Archéologie Biblique : elle part de la Bible et recherche sur le terrain ce qui pourrait en justifier les versets. Ils ont ainsi identifié trois sites archéologiques (Hazor, Megiddo, et Gezer), datés du Xe siècle, qui comportent tous trois une porte d'entrée de la cité ''à triple tenaille'', construite selon ce ''plan type'' très novateur. Ils considèrent que la construction de ces portes nécessitant une "organisation puissante", provenait nécessairement des "mêmes constructeurs". Ils concluent donc que "le meilleur candidat susceptible d'avoir fait réaliser de tels aménagements ne pouvait être que le prestigieux roi Salomon".
Le lien vers les plans de ces trois portes est indiqué dans mon article sur Ougarit (41), qui propose aussi le plan de l'entrée fortifiée d'Ougarit, qui comportait une formidable porte ''à triple tenaille'', datée du XIII siècle avant JC.
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Les sacrifices, les rites funéraires, le cérémonial de la dédicace (du Temple de Salomon !) sont fondamentalement issus des Phéniciens/ Cananéens.
« Les conclusions, que M. Dussaud exposa en 1921 dans ses Origines cananéennes du sacrifice Israélite, trouvent la plus exacte confirmation dans les textes de Ras Shamra [Ougarit], où un rituel est décrit avec des détails que nous lisons dans la Bible : qui eût cru que le cérémonial de !a dédicace du temple de Salomon [1Rois 8] ait reproduit pour une bonne part les rites de la construction du temple de Baal consignés dans les tablettes phéniciennes quatre siècles plus tôt ? » (70)
R. Dussaud, et bien d'autres auteurs ont signalé la frappante similarité des sacrifices des Israélites avec ceux Phéniciens/Cananéens : « Les victimes les plus fréquemment mentionnées dans les poèmes de Ras Chamra sont celles mêmes qui étaient agréées dans le culte de Yahvé : bœufs —spécialement bœufs gras—, moutons de poids, taureaux, béliers, veaux de l'année, agneaux, oiseaux. »En outre, « Les Cananéens connaissaient l'usage du feu dans les sacrifices. Ils avaient un mot est, correspondant à l'hébreu 'issè , pour désigner le sacrifice consumé. » (59)
Les rites funéraires des Israélites étaient en général identiques à ceux des Phéniciens (ref. textes de Ras-Chamra/ Ougarit) : « on s'asseyait par terre, on se répandait de la poussière sur la tête, on déchirait ses vêtements en lanières, on disait le thrène funèbre que l'on répétait trois fois. » (59)
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Mentionnons en passant que l'invention de l’Écriture revient aux peuples dravidiens noirs (Sumer / Elam / Indus) au 4 ième millénaire avant notre ère (37). A peu près à la même époque, les Égyptiens inventaient les hiéroglyphes. Le paragraphe ''Petit résumé sur les alphabets'' de l'Article sur Ougarit (41) est instructif. L'alphabet proto-cananéen (= Phénicien) est une simplification de caractères égyptiens. Le premier alphabet consonantique vient d' Ougarit-Canaan.
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Le travail des Codes Juridiques est déjà multi-millénaire au moment où les Lois & Commandements de la Bible sont rédigés, essentiellement durant l'Exil à Babylone.
En Égypte, l'ordre social est un des élément de l'Ordre Cosmique. Le non-respect des lois de Maât dérange l 'ordre cosmique et le roi (représentant du divin sur terre) a obligation de faire rétablir l'ordre, via l'application des 42 lois-commandements de Maât (Harmonie, Vérité, Justice) – Le principe de Maât est présent dès la fin du IV millénaire avant JC.
Aux alentours du XXIV siècle avant JC, à Lagash (Sumer), le roi Urukagina introduit des réformes novatrices, qui le présentent comme le ''roi juste''. L'expression sera reprise par Hammurabi (et son code) et Cyrus II (sur son cylindre). Le roi Urukagina inscrivit ses réformes sur des cônes. Petit extrait du cône 'B' : « (…) Il délivra les habitants de Lagash des redevances excessives, du contrôle incessant, de la famine, du vol, du meurtre, et de l'expropriation. Il se fit leur protecteur. La veuve et l'orphelin ne furent plus livrés à l'homme puissant : au dieu Ningirsu Urukagina en avait fait la promesse. »
Le premier Code Juridique attesté sur tablettes est celui d' Ur-Namma (roi Sumérien), vers 2100 av. JC. Il est le premier à utiliser la méthode casuistique (qui sera reprise par les Codes suivants). Il introduit aussi les compensations financières dans certains cas.
Le Code d'Hammurabi (Akkad), écrit à Babylone en cunéiforme, vers 1750 av. JC, est structuré en ''lois'' et ''articles''.
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Qu'en est-il de la substance textuelle du document biblique ? Jean Soler (22) souligne que « le lexique de l'hébreu biblique est rudimentaire. » On ne compte en effet que 8674 mots dont la liste est disponible en (24). Ce nombre comprend 2415 noms propres. Quelque 2000 mots ne sont rencontrés qu'une seule fois (23). Ces 8674 mots sont peu par rapport au Grec Ancien/ antique classique (800 à 300 av. JC) qui comptait environ 70.000 mots. (on arrive à 120.000 en l'enrichissant des finesses des dialectes grecs de l'époque). Bien sûr, le consonantique n'aide pas, mais néanmoins, ce lexique de l'hébreu biblique « semble dénoter un peuple aux intérêts circonscrits (nous, nos bêtes, nos champs, notre pays, notre religion) » (22)
Comme on peut s'y attendre, « la grammaire hébraïque est essentiellement schématique » (22) , sans déclinaisons. Le tout n'offrant guère d'outils pour déployer de riches concepts.
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La lecture de la Bible reflète surtout une vision binaire du fonctionnement du monde. Ainsi, il y a une nette séparation du divin et de l'humain. Cela n'était pas le cas durant la période polythéiste de la Bible, où les ''fils de Dieu'' ont pris pour femmes des ''filles des hommes'' (Genèse 6:2)... C'était d'ailleurs initialement une croyance courante chez les Phéniciens.
Cette ''pensée binaire'' des hébreux bibliques « les porte à se voir, quand ils se projettent vers l'avenir, soit tout en haut, soit tout en bas. (…) C'est tout ou rien. » (22)
Ainsi, en (Deut. 28:1) : « Si tu obéis à la voix de l'Éternel, ton Dieu, en observant et en mettant en pratique tous ses commandements que je te prescris aujourd'hui, l'Éternel, ton Dieu, te donnera la supériorité sur toutes les nations de la terre. »
Et, par exemple entre autres, en (Genèse 28 : 15-68) : « Mais si tu n'obéis pas à la voix de l’Éternel, ton Dieu, [suit une liste effarante d'une cinquantaine de malédictions qui frapperont également sa descendance.] » La lecture de ces malédictions laisse un sentiment inconfortable quant au niveau intellectuel de la population-cible.
De même, il n'y a pas de réalité bigarrée : c'est vrai ou faux, bien ou mal. Pas de situation intermédiaire. Notons que l'approche binaire permet une gestion efficace -quasi militaire- de populations alors simples.
Des affirmations qui tranchent avec une renommée de spiritualité patiemment entretenue-répétée.
UNE BIBLE ''DE BRIC ET DE BROC''
« La Bible ne raconte pas une seule grande histoire : c'est un recueil de beaucoup d'histoires différentes. »(18)
L'ensemble ''hétéroclite'' de documents dont est issu la Bible est attesté par l'absence de document synthétique exprimant une structure théologique maturée par une même société, durant une longue période, qui se trouve alors intégrée avec le temps aux pratiques de la structure sociale.
L'ethnologue Maurice Godelier s'était penché sur les processus menant à l'apparition des grands monothéismes. (36) Il avait identifié deux ''étapes préalables'' nécessaires, qui sont observables dès l'époque du V au III millénaire avant JC. Ce sont :
>> D'abord, « L'apparition de Cités et d’États en divers points du globe » (Élam / Sumer, / Égypte / …). Rappelons que l'apparition de l'écriture (37) est aussi souvent liée à cette ''révolution urbaine'' qui se trouve donc très postérieure au nomadisme.
En effet, une Cité-État c'est du commerce, des échanges culturels et diplomatiques, des conflits & des alliances... ce qui implique de maîtriser l'écriture des lettres et des nombres, une certaine connaissance des mathématiques, une formalisation du droit, un cadastre,... et des archives-bibliothèques.
>> Encore plus tard verra « L'apparition de religions tournées vers l'au-delà de la mort (31) et animées par le désir et l'angoisse de l'immortalité et du salut. » (Sumer, Égypte Antique, Ancien Iran, …) Ce sont des sociétés possédant déjà l'expérience du vécu de la ''révolution urbaine''.
Or, il est clair que les Israélites bibliques ne correspondaient aucunement à ce schéma. L’Éternel le confirme quand il explique : (Deut. 7:7) « Ce n'est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que l'Éternel s'est attaché à vous et qu'il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples. »
Il faudra donc quelques siècles en Exil pour emprunter-rédiger ou inventer les récits qui viendront combler les quelques millénaires de maturation manquants : Les textes des bibliothèques babyloniennes sur les Sumériens et sur les Anciens Égyptiens ont été largement utilisés pour donner substance aux nombreux textes hétéroclites qui, une fois agrégés, deviendront la Septante. Sans sous-estimer la remarquable gestion de l'imaginaire par les prophètes connus et anonymes.
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« La Genèse est une collection de légendes ». Ce jugement qui semble abrupt est en fait technique et implique, entre autres, que les « auteurs » des sources du Pentateuque ne sont pas les inventeurs des matériaux qu’ils rapportent, mais qu’ils sont avant tout des collectionneurs et des éditeurs de récits populaires, de légendes et de traditions orales. Et l’on ne peut plus contester l’importance de la période du VI au III siècle (époques exilique et postexilique/perse) pour la formation du Pentateuque.
En outre, « les découvertes archéologiques en Mésopotamie mirent au grand jour de nombreux textes assyro-babyloniens extrêmement proches de récits de la Bible hébraïque (notamment les parallèles existant entre les épopées d’Enuma Elish, de Gilgamesh ou l’Athrahasis, et les récits de la création et du déluge). Il fallut alors se pencher sur l’ancienneté de la Bible et comment elle s’insère dans le contexte mésopotamien. » (16) (Thomas Römer)
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« Après 70 ans et de nombreuses excavations pratiquées en terre d’Israël, les archéologues ont conclu : (...) les Israélites ne sont jamais allés en Égypte, n'ont pas erré dans le désert, n'ont pas conquis la terre par une campagne militaire et ne l'ont pas transmise aux 12 tribus d’Israël. Peut-être encore plus dur à avaler est le fait que la monarchie unifiée de David et Salomon, que la Bible décrit comme une puissance régionale, était au mieux un petit royaume tribal. Et il sera perçu par beaucoup comme une nouvelle choquante que le Dieu d’Israël, YHWH, avait une compagne et que la religion des premiers Israélites n'a adopté le monothéisme qu'à la fin de la période monarchique et non au Mont Sinaï. (...) » (7) (Haaretz)
Les deux récits du Pentateuque sur la Création témoignent de nos lointaines Racines : Égypte Antique, Babylone, Perse (43). De même, le mythe de la Création par le Verbe était déjà populaire depuis des millénaires en Égypte (et en Sumer).
Par ailleurs, en Perse, deux millénaires avant JC, la phrase ''je suis le premier et le dernier'' (Apocalypse 22:13) avait déjà été proclamée par les Zoroastriens des Gathas. Et le Libre Arbitre y était aussi déjà à l'honneur.
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Le récit de voyage de personnages depuis Our vers Canaan est à comprendre plutôt comme une migration de divinités : « les traditions patriarcales israélites auraient pour fond historique l'expansion progressive en Asie occidentale d'une religion lunaire, à peu près monothéiste, issue d'Our. » (59)
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Les écrits bibliques ''d'époque biblique'' sont quasi inexistants. Les Tables de la Loi de Moïse n'ont, bien sûr, jamais été retrouvées. Sous le règne du roi Josias, il est dit qu'a été trouvé « le livre de la loi de l’Éternel transmise à Moïse » (2Chro 34:14) Ce « livre de l'Alliance » est dit avoir été lu devant le peuple (2Chro 34:30) mais n'a jamais été retrouvé. Bien plus tard, le roi Perse s'adresse à Esdras pour faire appliquer ''la loi de ton Dieu dont tu emportes le texte avec toi.'' (Esdras 7:25-26). Esdras lut alors au peuple le « livre de la loi prescrite par l’Éternel à Israël » (Néhémie 8). Ce livre n'a jamais été retrouvé. Et, selon la Bible, la lecture du texte du temps d'Esdras a nécessité beaucoup plus de temps que la même opération du temps de Josias... Clairement, les deux textes ne seraient pas le même, le dernier ayant pu être enrichi durant l' Exil à Babylone.
Ainsi, les récits bibliques ''d'époque biblique'' (sous Moïse, Josias, Esdras) n'ont jamais été découverts car ils n'ont existé que dans la Bible, formant une continuité rhétorique, empreinte de l'aura de l'antiquité et de la divinité.
« La découverte des manuscrits de la mer Morte en 1946 est considérée comme la plus grande découverte de manuscrits des temps modernes. Environ 100 000 fragments de 900 manuscrits [dont 200 ''bibliques''], datant du troisième siècle avant J.-C. à 68 après J.-C., ont été découverts dans des pots d’argile dissimulés dans onze grottes de la région de Qumrân, en Cisjordanie, près de la mer Morte. La plupart des spécialistes s’accordent à dire qu’ils ont été écrits et copiés par une secte juive mystique connue sous le nom d’esséniens. (...) À l’époque, il n’y avait pas de « Bible » à proprement parler, mais plutôt un ensemble hétéroclite d’écrits sacrés appartenant à différentes sectes juives. » (35) (National Geographic)
Notons que, par convention, il est admis que tous ces écrits sont israélites. Sans doute serait-il plus correct de convenir qu'une bonne partie pourrait simplement être originaire des écrits des érudits de la région (qui pourraient correspondre à d'autres dieux) dont certains passages ont été ''adoptés'' comme israélite. Adolphe LODS souligne « l'influence directe de la vieille littérature cananéenne sur celle que les Israélites commencèrent à se constituer (…). » (59)
On ne le note que quand la copie a été mal faite ou que l'on a la chance de trouver l'original archéologique à la concurrence. C'était le cas par exemple de (Proverbes 26:23) pour lequel les Bibles Louis Segond et du Rabbinat mentionnent des ''lèvres brûlantes'' quand le vieux verset original en langue ougaritique (L'Hébreu sera une langue similaire) disait simplement qu'un cœur mauvais qui brille comme de l'argent n'est qu'un vase de terre enduit de scories d'argent.
Le plagiat, même inconscient, est parfois une forme anodine de syncrétisme.
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En outre, les transferts de population ont complexifié-désorganisé les structures sociales. Ainsi, après avoir conquis la Samarie, les Assyriens ont enrôlé de force les hommes encore valides, et ont déporté le reste de la population (2R 17:22-23). Dont la trace a été perdue.
Mario LIVERANI nous rapporte que l'on sait, par les documents de Sargon II que nombre de tribus Arabes furent déportées en Samarie vers 715, en remplacement : « Les Tamoudes, Ibadides, Marsimans, Khayapa, Arabes lointains du désert » (51)
Le Royaume de Nord (Israël) a donc alors été quasiment vidé de sa population israélite.
Au niveau religieux, c'est un syncrétisme qui se mit lentement en place, centré sur les dieux des lieux d'origine des populations Arabes déplacées en Samarie (2R 17 :29-32) auquel s'est rajouté l’Éternel (2R 17:33). Mais cela ne satisfera pas le clergé de Juda (2R 17 : 34-40) qui considère alors les Samaritains comme gens ''d'autres nations'' : des étrangers donc (2Rois 17:41).
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La contribution du zoroastrisme pour le Nouveau Testament des Chrétiens est remarquable. Et cette antériorité est fort dérangeante (44). En effet, l'essentiel de leur l'eschatologie dérive directement du zoroastrisme, bien que certains aspects empruntés n'avaient pas été bien compris, ou que les conséquences n'avaient pas été portées à leur terme.
En (44) sont proposés les liens vers différents Articles sur Zoroastre (son Pays et sa vie / sa Révolution théologique / son credo et son Eschatologie / Zoroastre et les Achéménides / Les Mages et les Mazdéens / son antériorité dérangeante).
Dans une vaste étude, Charles AUTRAN (Historien - Langues Anciennes - Institut français d'archéologie orientale du Caire ) analyse l'évolution de la religion des anciens Hébreux (avant et après l'Exil).
Il liste les ''innovations'' qui seront aussi particulièrement notable chez les Chrétiens pour ce qui concerne son eschatologie, son angélologie et sa démonologie, ses idées sur le paradis, la géhenne et le purgatoire, sur la résurrection et le jugement dernier, sur l'immortalité de l'âme, sur les répercussions post-mortem des actes de la vie, sur le Sauveur, sur la fin du monde, enfin sur la responsabilité personnelle (non plus collective) et sur l'avènement du monothéisme. (20) Eléments issus tant du Zoroastrisme ancien (des Gathas) que de la variante tardive (de l'Avesta).
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Dans leur empressement à combler les ''étapes préalables'' manquantes, les prêtres en Exil à Babylone ont retranscrit-adopté un récit mythique Sumérien (mal compris) pour expliquer la Création de la première femme, Ève, à partir d'une côte d'Adam. Une idée fort saugrenue. L'article (47) reprend les extraits du poème sumérien, et l'on comprend alors l'énormité que décrit le verset biblique (Gen. 2 : 21-22).
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On sait depuis longtemps que la Bible s'est approprié ou s'est inspiré de nombre de récits de peuples de la région : Cananéens, Égyptiens, Sumériens, Perses, Hittites, … (on note que la plupart sont d'expression non-sémite). Les sources d'inspiration les plus souvent citées sont sumériennes (création du monde, déluge, tour de Babel,...). En (50) est proposé un lien vers un article aux nombreux exemples
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« Apparu dès le IVe millénaire en Mésopotamie, l’Arbre de Vie était l’arbre sacré cosmique dont les extrémités des branches formaient le firmament. (…) ses fruits étaient réputés pour donner l’immortalité à quiconque en mangeait. » (62). Bien plus tard, la Genèse 3:22 reprendra cette idée. « La légende de l'Arbre de Vie, mais aussi celles de l'Arbre de la Connaissance et de l'Arbre de la Vérité du bien et du mal, ont été ultérieurement insérés dans le livre de la Genèse. » (63)
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La Bible cache mal la permanence de divers polythéismes en Judée-Samarie, depuis les royaumes mythiques de David et Salomon, jusqu'au temps de la Septante.
La Bible nous explique que, pour punir David de son adultère avec la femme d' Urie, l’Éternel tua le fils qui en est né (2Samuel 12:15-18). Après quoi David se rendit dans la maison de l’Éternel pour se prosterner (2Samuel 12:20). Puis, David alla auprès de sa femme, qui enfanta un fils qu'il nomma Salomon (2Samuel 12:24). Plus tard, l’Éternel décida que ce sera Salomon, le fils de David, qui construira la maison de l’Éternel. (1Rois 8:17-19).
Il est donc clair que c'était toujours Baal qui était alors vénéré du temps de David. Thomas Römer explique que ce temple a abrité un dieu de l'orage qui était aussi un dieu solaire. Le temple de Baal aura pu être rénové ou amélioré par Salomon. La construction du premier temple par Salomon reste un mythe. (45)
D'ailleurs, trois siècles plus tard, la Bible nous explique que le roi Josias a oeuvré pour sortir du temple les ustensiles de Baal et de Astarté (2Rois 23 : 4) ; qu'il dénonçait la pratique de sacrifices d 'enfants brûlés vifs au dieu Moloc (2Rois 23:10-11), qu'il fit détruire les ustensiles consacrés aux divinités Soleil et Lune,... La Bible raconte aussi que les élites judéennes avaient été déportées à Babylone peu après l'ère du roi Josias, et que le peuple resté sur place suivait une variété de dieux du temps de Esdras (2Rois 22:13).
J'en conclus que, depuis avant l'antique & mythique ''sortie d’Égypte'', l’Éternel a voyagé sous une tente (2Samuel 7:6), et que les diverses populations de la région ont suivi une variété de dieux. Après l'exil des élites judéennes à Babylone (Jérémie 52:28-30), le peuple est resté abandonné, livré à lui-même. C'est ce genre de population qu'a trouvé Esdras lors de son arrivée en Jehud.
Par ailleurs, on note qu'en l'an 407 avant JC, les prêtres israélites de l'île égyptienne d'Eléphantine adressaient un courrier aux prêtres du Temple de Jérusalem, demandant un soutien auprès du gouverneur Perse. Celui-ci autorisa la reconstruction demandée du temple d'Eléphantine, mais en exigeant qu'aucun type de sacrifice n'y soit plus jamais pratiqué, en cohérence avec les valeurs & traditions millénaires égyptiennes. Or, à cette date trônait une divine triade israélite à Elephantine : Yahô, sa parèdre Anat-Béthel, et leur fils Ashim-Béthel. (46) Ce qui ne semblait nullement gêner les prêtres de Jérusalem : les échanges de l'époque étaient concentrés sur la fixation d'une date commune pour la pâque (en remplacement de la date égyptienne du début des moissons).
Notons la sagesse des Perses qui imposent que certains des rites traditionnels Israélites soient interdits dans cette contrée égyptienne dans laquelle lesdits rites ne sont pas conformes à leurs valeurs et traditions. Une régulation politique du religieux !
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Par ailleurs, nombre de points importants ont été développés dans des articles spécifiques dont les liens sont proposés en Note N° 68.
Le récit de Genèse 4 sur le berger Abel et Cain le laboureur s'inspire du récit Sumérien « Les fiançailles d' Inini » qui marque la mémoire lointaine du passage (en basse Mésopotamie) d'une société d'agriculteurs (dieu de l'eau) à une société d'éleveurs (dieu du ciel). Ceci étant lié à la modification lente de l'hydraulique de la région. (68 A)
Le thème de la Création dans la Bible plonge ses racines en pays de Sumer (Genèse 2), de Babylone (Genèse 1), de l’Égypte (Création par le Verbe, Libre Arbitre, Trinité, âme, Jugement, immortalité, monothéisme, Morale et Éthique), de la Perse (monothéisme, Libre Arbitre, Morale et Éthique, vie éternelle, jugement, âme). (68 B)
La plus ancienne référence extra-biblique à Yahvé se trouve sur une stèle Mohabite du IX siècle avant JC. La stèle de MESHA, écrite en langue mohabite, raconte une autre version de l'histoire de 2Rois 3. En effet ici, le roi d'Israël Achab est vaincu ! (68 C)
La Stèle de SFIRÉ, du VIII av. JC, est écrite en Araméen, et atteste que El et Elyon étaient deux dieux distincts. (68 D)
La Stèle de MERENPTAH/ Minephtah (dite Stèle d'Israël), datée de 1210 av. JC, est écrite en hyéroglyphes. Le déterminatif du mot 'Israel' montre sans aucun doute qu'il ne s'agit pas d'un peuple ou d'une ville fixée au sol. Les armées royales auront probablement anéanti, au retour de leur expédition palestinienne, quelque tribu israélite qui se trouvait malencontreusement sur leur passage dans le sud du pays. (68 E)
Les termes Habirou et Shasou utilisés en Égypte respectivement dès le XX et le XV siècle av. JC pourraient-ils faire référence aux Hébreux, qui ne sont cités nulle part en archéologie ? La réponse est non, les Hébreux ne sont ni les Habirou ni les Shasou. L'article explique pourquoi. (68 F)
La morale est chose aussi vieille que le monde. Les actions qui y sont rattachées étaient déjà bien maturées au III millénaire avant JC. Derrière l'éloge de la mort à venir, se tient l'antique conviction égyptienne que le respect, sa vie durant, des commandements de la Loi de Maât (vérité, justice, équité) permettait, post-mortem et après jugement, d'avoir accès à la vie éternelle. (68 G)
Au II siècle, les Chrétiens considéraient les Mages comme des charlatans et des personnages indignes d'intérêt. Mais, dès le IV siècle, on leur réserva une place de choix, porteurs de la preuve de la divinité du Christ..
Même changement radical pour la symbolique du bœuf et de l'âne de la Nativité.
Au final, la scène de la NATIVITÉ est bien plus émouvante et attachante par ses traits apocryphes : l’ÉTOILE, le BOEUF et l’ÂNE, les ’ROIS’ Mages (68 H)
Selon la Bible, l’ Éternel a donné le Pays de Canaan aux Hébreux, puis l’a restitué aux ’Arabes’. Ceci bien des siècles avant Jésus-Christ. C'est une position qui semble parfaitement défendable sur base des textes de la Bible. En effet, le texte pourtant limpide de la Bible a été martyrisé par les élucubrations abracadabrantesques du sionisme chrétien [qui est par ailleurs antisémite par sa finalité] dont l'exégèse masque et corrompt le sens des versets de la Bible... tout en contredisant le message biblique de paix, de justice et de réconciliation. (68 I)
Au début du III millénaire avant JC, en Égypte, paraissait le ''Traité sur la Création du Monde par le seul dieu Ptah'', dans lequel la Création par le Verbe y apparaissait.
Notons que, pour les Sumériens, aux mêmes hautes époques, les dieux et déesses étaient également dotés de la capacité de création par la parole. (68 J)
Les œuvres représentant des divinités ''étrangères''(Apollon, Lune, Soleil) continuent à être représentées à travers des œuvres artistiques, même religieuses. (68 K)
Étude de l'évolution de la substance et de la représentation des mythes, en se basant sur l'idée de la lutte du BIEN contre le MAL. (68 L)
L'idée de TRINITÉ est née d'un long processus d'enfantement via nombre de divinités, dont Zurvan, Ahura Mazda, Amon, puis Dieu... Les concepts de prédestination et de libre-arbitre sont intriquées à ce long processus. (68 M)
Article à suivre :
La BIBLE : le poids de l' IMAGINAIRE ( Partie III )
JPCiron
°°°°°°°°°°°°°°°° NOTES °°°°°°°°°°°°°°°°
….. (7) Article "Is the Bible a True Story ?"par Nir Hasson – Haaretz Magazine du 29 Octobre 1999 - 01 nov. 2017
(Ref. Biblical Archaeology Society )
….. (13) - « Le Mythe du Peuple Élu »
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/le-mythe-du-peuple-elu-231678
….. (16) - « Naissance de la Bible - Anciennes et nouvelles hypothèses » - Milieux Bibliques - p. 521-544 Thomas Römer / Annuaire du Collège de France
https://doi.org/10.4000/annuaire-cdf.17279
https://journals.openedition.org/annuaire-cdf/17279
..... (17) – « 50 ans de péripéties et de questions à Qumrân » par René NOUAILHAT -
In : Dialogues d'histoire ancienne, vol. 23, n°1, 1997. pp. 77- 87 - doi : https://doi.org/10.3406/dha.1997.2327
https://www.persee.fr/doc/dha_0755-7256_1997_num_23_1_2327
….. (18) – The Human Faces of God – Thom STARK - 2011
..... (20) – Ouvrage « Mithra, Zoroastre et la préhistoire aryenne du Christianisme » – Charles AUTRAN – 1936
….. (22) – Ouvrage « La violence monothéiste » par Jean Soler – Ed. De Fallois/ Paris - 2008
….. (23) – Ouvrage « L'hébreu, 3000 ans d'histoire » par Mireille Hadad-Lebel - Albin Michel – 1992 (p. 34)
….. (24) – Liste de ''James Strong'' des mots hébreux de la Bible.
https://www.levangile.com/Liste-Strong-Hebreu.php
….. (25) - Coogan, D., Michael, 1987, Canaanite Origins and Lineage : Reflections on the Religion of Ancient Israel, în P. D. Miller, P. D. Hanson and S. D. McBride (eds.), Ancient Israelite Religion : Studies in Honour of Frank Moore Cross, Philadelphia, Fortress Press.
….. (27) – Article « Le Mythe de la TRINITE / Le Bien et le Mal »
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/le-long-processus-d-enfantement-du-251843
….. (28) – Article « Les Gathas : le livre sublime de Zarathustra »
….. (29) – Ouvrage « La plus vieille religion » par Jean Bottéro – Gallimard – 1998
….. (30) – Article « Les SUMERIENS : d'où donc ces génies sont-ils sortis ? »
https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/les-sumeriens-d-ou-donc-ces-genies-222539
….. (31) – Article « L'AU-DELA et la Cosmologie de nos Anciens »
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/l-au-dela-et-la-cosmologie-de-nos-218440
….. (32) Article « La Bible, le Syncrétisme, le polythéisme et l'Ethique »
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-bible-le-syncretisme-le-213598
….. (33) – Article « Portrait de deux Dieux : Yahvé (Bible) et Ahura Mazda (Gathas) »
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/portraits-de-deux-dieux-celui-que-213692
….. (34) Article comparatif des monothéismes Égyptien et Biblique
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/pourquoi-le-dieu-des-monotheismes-226502
….. (35) – Article National Geographic / Manuscrits de la Mer Morte
….. (36) - Chapitre « Évolution des Sociétés et Inventions » dans Article :
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/pourquoi-le-dieu-des-monotheismes-226502
….. (37) – Article « Qui sont les véritables inventeurs de l'écriture ? Les Elamites ? Les Sumériens ? Les Sémites ? »
https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/qui-sont-les-veritables-inventeurs-222120
….. (38) – Ouvrage « Lévi-Strauss » par Maurice GODELIER – Seuil - 2013
….. (39) - « L'amour du prochain dans la pensée juive » par Kurt Hruby – Nouvelle revue Théologique – 91 N°5 1969
….. (40) - (Esaïe 57 : 3-5) : « Mais vous, approchez ici, fils de l'enchanteresse, Race de l'adultère et de la prostituée ! De qui vous moquez-vous ? Contre qui ouvrez-vous une large bouche Et tirez-vous la langue ? N'êtes-vous pas des enfants de péché, Une race de mensonge, S'échauffant près des térébinthes, sous tout arbre vert, Égorgeant les enfants dans les vallées, Sous des fentes de rochers ? »
(Jérémie 11:12-13) : « Les villes de Juda et les habitants de Jérusalem Iront invoquer les dieux auxquels ils offrent de l'encens, Mais ils ne les sauveront pas au temps de leur malheur. Car tu as autant de dieux que de villes, ô Juda ! Et autant Jérusalem a de rues, Autant vous avez dressé d'autels aux idoles, D'autels pour offrir de l'encens à Baal... »
….. (41) – Article « L'incontournable royaume d' Ougarit »
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-bible-l-histoire-l-archeologie-212657
….. (42) – Ouvrage « 21 leçons pour le XXI e siècle » par Yuval N. Harari – Albin Michel – 2018
….. (43) – Les deux récits du Pentateuque sur la Création témoignent de nos lointaines Racines : Égypte Antique, Babylone, Perse
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-creation-les-deux-recits-du-210306
….. (44) – Quelques Articles sur le Zoroastrisme :
>> Les GATHAS : le Livre sublime de Zarathoustra
>> Zoroastre, son Pays et sa Vie
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/zoroastre-son-pays-et-sa-vie-210393
>> Zoroastre : sa Révolution théologique
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/zoroastre-sa-revolution-210455
>> Zoroastre : son Crédo et son Eschatologie
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/zoroastre-son-credo-et-son-210639
>> Zoroastre et les Achéménides
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/zoroastre-et-les-achemenides-211206
>> Zoroastre : une antériorité bien dérangeante
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/zoroastre-une-anteriorite-bien-211845
….. (45) - « Le ''Premier Temple'' entre mythe et théologie. »
….. (46) - En Égypte, l'île d' Eléphantine questionne les datations de la Bible.
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/en-egypte-l-histoire-des-239941
….. (47) – Le mythe biblique de la Création d' Eve, première femme.
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/le-mythe-biblique-de-la-creation-d-222680
….. (48) -Ouvrage « Men on the Rocks : The Formation of Nabataean Petra » par M. Mouton, S.G. Schmid (editors) – Logos – 2011 (Books.Google)
….. (49) - Ouvrage « L'invention de Dieu » par Thomas RÖMER – Seuil – 2017
….. (50) - https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3980
..... (51) – Ouvrage « La Bible et l'invention de l'histoire » par Mario LIVERANI – Bayard – 2008
….. (52) – PDF Moïse et les Madianites – Thomas Römer – Collège de France
https://www.college-de-france.fr/media/thomas-romer/UPL7805984035752904873_r__mer_20110217_4.pdf
….. (53) – Le NAZARÉEN : ses lointaines racines spirituelles
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/le-nazareen-ses-lointaines-racines-238062
….. (54) – Table des phonogrammes Sumériens notés par les Hittites :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cun%C3%A9iforme#/media/Fichier:Hitite_cuneiform_kv.png
….. (55) - Hebrew Myths : The Book of Genesis. Robert GRAVES & Raphael PATAI - New York. Greewich House. 1983 reprint of 1963, 1964 editions) (p. 28)
….. (56) - Article « Yahweh of Samaria and His Asherah » par David Noel FREEDMAN– The University of Chicago Press Journals (Near Eastern Archaeology – vol. 50 – dec. 1987)
….. (57) – La Femme, victime du patriarcat de la Bible ?
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-femme-victime-du-patriarcat-de-228795
….. (58) - Article « Nephi et son Ashéra » par Daniel C. PETERSON - Journal of Book of Mormon Studies, vol. 9, n° 2, 2000, pp. 16-25 - http://www.idumea.org/Etudes/Ecritures/LM/Ashera.htm
….. (59) - « Quelques remarques sur les poèmes mythologiques de Ras Chamra et leurs rapports avec l'Ancien Testament. » par Adolphe François Paul LODS - In : Revue d'histoire et de philosophie religieuses, 16e année n°2, Mars-avril 1936. pp. 101-130 ; https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_1936_num_16_2_2960
….. (60) – L'Arbre de Vie : son extraordinaire épopée syncrétique de Sumer à Canaan et à la Ménorah.
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/l-arbre-de-vie-son-extra-ordinaire-214692
….. (61) - Ouvrage « The Tree of Light : a study of the Menorah » – Leon YARDEN - 1971
….. (62) - Mémoire La Ménorah en tant que Symbole Funéraire Juif Durant l'Antiquité Tardive - (Université Catholique de Louvain – Faculté de Théologie) – Audrey WAUTERS - 2011
….. (63) - The Tree of Life in Jewish iconography – (Journal of the Warburg Institute) Zofja AMEISENOWA – Historienne Polonaise -1938 (p. 328 ; 329 )
….. (64) - Dupont-Sommer André. Observations sur le Commentaire de Nahum découvert près de la mer Morte. In : Journal des savants, 1963, n° pp. 201-227 ; doi : https://doi.org/10.3406/jds.1963.1060 https://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1963_num_4_1_1060
….. (65) - (The Quest for the Historical Israel : Debating Archaeology and the History of Early Israel.) Israel FINKELSTEIN & Amihai MAZAR – 2007
..... (66) – Citations Bible par Louis Segond 1910
Ps 120.2 Éternel, délivre mon âme de la lèvre mensongère, De la langue trompeuse !
Prov 4:24 Écarte de ta bouche la fausseté, Éloigne de tes lèvres les détours.
Jean 14:6 Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.
….. (67) - « Les Cornes de Moïse)
https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/les-cornes-de-moise-sont-elles-le-211146
….. (68) – Liens vers points importants développés via Articles :
(68 A) - « Le Fermier et le Pasteur »
https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/le-fermier-et-le-pasteur-209113
(68 B) - « La CRÉATION / nos lointaines Racines : Égypte Antique, Sumer, Babylone, Perse »
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-creation-les-deux-recits-du-210306
(68 C) – La Stèle de MESHA (Mohabite Stone)
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-stele-de-mesha-moabite-stone-et-213429
(68 D) - « El et Elyon = deux Dieux distincts
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/el-et-elyon-deux-dieux-distincts-213350
(68 E) - « Stèle de MERENPTAH/ Minephtah (dite Stèle d'Israël) »
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-stele-de-merenptah-minephtah-213459
(68 F) – Les Hébreux sont-ils les HABIROUS ? Ou les SHASOUS ?
https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-enigme-des-hebreux-sont-ils-un-225148
(68 G) – « La mort est aujourd'hui devant moi »
(68 H) - La scène de la NATIVITÉ est bien plus émouvante et attachante par ses traits apocryphes : l’ÉTOILE, le BOEUF et l’ÂNE, les ’ROIS’ Mages
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-scene-de-la-nativite-est-bien-223937
(68 I) - Selon la Bible, l’ Éternel a donné le PAYS de CANAAN aux Hébreux, puis l’a restitué aux ’Arabes’. Ceci bien des siècles avant Jésus-Christ
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/selon-la-bible-l-eternel-a-donne-233088
(68 J) – Le mythe de la Création par le VERBE
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/le-mythe-de-la-creation-par-le-224227
(68 K) – Certains traits associés à l’Antique Dieu MITHRA-APOLLON, etc
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/certains-traits-associes-a-l-238165
(68 L) - Le Mythe de la lutte du BIEN contre le MAL ( = Nous contre le Reste du Monde ?)
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/le-mythe-de-la-lutte-du-bien-250709
(68 M) - Le long processus d’enfantement du MYTHE de la TRINITÉ, et ses problématiques relations (ou non-relations ?) au MAL et au LIBRE-ARBITRE
https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/le-long-processus-d-enfantement-du-251843
…..(69L) - LAROCHE E. Divinités lunaires d'Anatolie. In : Revue de l'histoire des religions, tome 148, n°1, 1955. pp. 1-24 ; doi : https://doi.org/10.3406/rhr.1955.7039 https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1955_num_148_1_7039
….. (70) - Seston W. / R. DUSSAUD, Les découvertes de Ras Shamra (Ugarit) et l'Ancien Testament, 1937. In : Revue des Études Anciennes. Tome 39, 1937, n°3. pp. 289-290 ; https://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1937_num_39_3_2948_t1_0289_0000_2
….. (85) – Conférence « L'invention de la religion juive » Prof. Henri Atlan
( https://youtu.be/jI3WSr7-KU4 )
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