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Je ne dis pas qu’étudier l’histoire n’a aucun intérêt, au contraire. Je ne dis pas non plus que l’histoire de la russie ne peut pas être mise en relief et apporter une lecture nouvelle des situations politques actuelles.
Mais est-ce toujours fait ?
Personnellement, ma vision de l’histoire s’est faite entre lectures de romans historiques, entrecoupée de philosophie, d’un intérêt pour les évolutions techniques et d’un septicisme à propos des systèmes économiques mis en place par les sociétés récentes. ( je répète, personnellement, ce n’est pas une théorie, ou un système de réussite obligatoire)
Enseigner, c’est mettre en relation, c’est faire le lien entre nos connaissances et les besoins de nos élèves.
Dans la rue, on voit des lycéens manifester pour que leurs profs restent. Vous pensez sincèrement que c’est parce qu’ils les aiment tous ? Ne soyons pas naïfs !
C’est la peur qui les fait sortir dans la rue. La peur de l’avenir, la peur d’un changement qu’on prévoit mauvais, rétrograde, la peur de cours plus difficiles encore demain. Ce n’est pas l’amour.
De plus, quand on commence à poser la question "ça sert à quoi ?" on est précisément dans la bonne démarche éducative.
Vous parlez de réussite. Qu’est-ce que la réussite pour vous ? Faire mieux que son voisin ? Avoir de bonnes notes ? Trouver un travail reconnu, prendre une place importante dans la société ?
Ou bien est-ce tout simplement de savoir réfléchir par soi même, de savoir résister à la bêtise ambiante, de résister au consumérisme, de se remettre en question sur des bases saines ?
Je pense que faire travailler les élèves est une bonne chose. Mais pas sur n’importe quoi, pas n’importe comment. Je passe mon temps à faire du lien, à expliquer à quoi les mathématiques, la physique, l’histoire ou le français peuvent servir, dans la vie de tous les jours.
Croyez vous que mes élèves me disent " arrête, Fabien, on sait déjà de quoi tu parles, nos profs nous bassinent avec cela toute la journée !" ?
Pas une seule fois on m’a fait remarqué que mon travail était un doublon, un écho de leurs cours institutionnels. Non pas que je fasse quelque chose d’extra-ordinaire. Je me contente de créer des relations entre les études et la vie. Et non, elles ne sont pas toujours faites par le système.
Question :
Pourquoi travaillez vous dans les classes de 30 élèves ?
Pourquoi acceptez-vous des conditions impossibles ?
je relève dans vos réponses cette phrase qui me choque :
"Est-ce la fautes des enseignants ? Non : on leur a pondu des programmes et on leur a demandé de les appliquer."
C’est une phrase tellement irresponsable que j’en tremble.
Les enseignants sont-ils donc irresponsables ?
C’est ce que vous sous-entendez en disant que les programmes doivent être respectés, qu’ils soient justes ou pas. Et c’est précisément cette stupidité qui m’a révolté à l’iufm, et qui continue de m’étonner !
je vais le répéter encore une fois :
je ne suis pas un sain, je ne suis pas enseignant homologué, je ne suis pas un théoricien génial. Je pars de ce que je connais, de ce que j’ai vécu et de ce que je vis tous les jours. Je parle de ce que je vois au quotidien, quand mes élèves rechignent à travailler ou qu’ils réussissent seuls.
je fais le constat d’une éducation en crise. Par pitié, prouvez moi que j’ai tord.