« D’après mes propres calculs (j’ai trouvé les mêmes conclusions dans un numéro de »L’Histoire« du début 2008), la population européenne aura quasiment disparu au début du XXIIème siècle, et la population humaine dans les environs de 2400. »
En supposant que rien ne change d’ici là. Or si il y a bien quelque chose qui change tout le temps, ce sont les sociétés humaines. Personne ne sait comment va évoluer à très long terme le taux de natalité dans les différents pays. Donc ce genre de projection ne sert a rien.
Cela montre juste que dans les pays qui ont atteint un certain niveau technologique, la pollution diminue, c’est tout. Or les écologistes, qui adorent faire dans le catastrophisme, nous disent que la technologie est la source de tous nos problèmes et que la pollution augmente partout.
Alors on peut toujours dire qu’on peut faire mieux, mais on ne peut que constater que la qualité de l’air s’améliore et que la pollution est toujours en diminution constante.
J’ai parlé de la vision romantique ou l’homme moderne est vue comme le mal absolu et la nature le bien absolu. Cette vision est bien sûr totalement simpliste, car l’être humain a toujours modifiée son environnement et pas toujours en positif.
Torben Rick, un archéologue du Smithsonian Institute de Washington, à donné de nombre de nombreux examples de modification volontaire ou non de l’environnement par les populations de la préhistoire : les aborigènes d’Australie ont brûlé des quantités considérables de terres pour se rendre la chasse plus facile ; les indigènes, qui vivaient sur les côtes de Californie il y a des millions d’années, mangeaient des abalones et jetaient en masse les coquilles, ce qui a provoqué la création et l’immobilisation de dunes ; au nord-ouest du Pacifique, à la même époque, les populations locales construisaient des sortes de murs en eau peu profonde qui permettaient une prolifération des palourdes dont ils se nourrissaient.
Déjà, certaines de ces pratiques provoquaient des changements environnementaux qui étaient loin d’être anodins. Par exemple, la population des Channel Islands au large de la Californie a massacré les otaries qui étaient leurs concurrentes dans la pêche à l’oursin ; ceux-ci se sont alors multipliés en dévorant les varechs et en rendant le fond marin stérile.
Une autre étude, menée par J. Tyler Faith et Todd Surovell, attribue une part de l’extinction massive — plus de 50 % ! — des mammifères d’Amérique du Nord il y a environ 12.000 ans à leur surextermination par les êtres humains arrivés sur le continent à ce moment-là.
Vous parlez des raisons étatistes des alarmistes, et je suis d’accord avec vous, mais je pense aussi que le succès du catastrophisme est du au besoin des gens de croire en quelque chose. Comme notre société de consommation ne propose plus de valeurs, les gens ont besoin de croire qu’il faut sauver la planète. Cela donne un sens à leur existence. Vous pourrez donner toutes les statistiques que vous voulez, cela ne changera rien à leur croyance, puisque c’est devenu une religion pour pas mal de gens. Cela ne me poserait pas de problème si leur religion était anti-humaniste et basé sur la haine de l’être humain. Cette religion est basé sur la vision romantique et manichéenne ou l’homme moderne est vue comme le mal absolu et la nature le bien absolu.