Voilà un nouveau dogme prêt à prendre le relais du dogme de la mondialisation... Basé sur des faits exacts, il permet de ne pas regarder la ’crise’ telle qu’elle est et de détourner l’attention des solutions.
S’il est exact que d’ici 20 à 30 ans nous nous retrouverons dans la situation décrite à moins de renoncer très vite à la soi-disant croissance, en revanche la rareté ne produit pas encore d’effet sensible sur le marché, quand on compare aux effets du hold-up planétaire auquel nous sommes confrontés. Il ne faut pas confondre crise et hold-up.
Le système bancaire est simplement en train de reprendre toute la propriété qu’il avait laissé dans les sphères publiques et privées au cours des 30 glorieuses. C’est un aspirateur géant qui s’est mis en marche avec la création de monnaie confiée contre intérêts aux banques privées. Cela fait 40 ans que, lorsque nous créons 100 en richesse, nous remboursons 103, 110 voir 120. Nous créons toujours 100, donc le surplus est un simple transfert de propriété par le jeu de l’usure.
Au bout de 40 ans, cet amas agrégé constitue un léviathan monétaire fictif (en fait simple à démanteler puisqu’il ne correspond pas à de la richesse créée, ni un véritable service rendu, ni monnaie imprimée). Ce léviathan monétaire et aveugle nage désormais dans l’océan du marché, placé non dans l’intérêt de quelque peuple mais simplement faisant ce qu’il a toujours fait : attirant vers lui des intérêts et gonflant de plus belle. Il navigue du secteur des matières premières, aux futures, aux HFT, aux spéculations sur les monnaies.
La première phase disons 30 ans, constituait la première vitesse d’un aspirateur géant ; le placement des sommes collectées, la deuxième vitesse ; la mise sous tutelle des états, la troisième.
Ce hold-up à l’aspirateur géant doit être stoppé ; sa disparition peut permettre l’établissement d’un système viable même à croissance nulle ou légèrement négative ; et c’est là que votre analyse peut (et à mon sens, doit) influer sur la construction du nouveau modèle. Mais ne détournez pas le regard des vrais criminels de notre temps, les créateurs et les complices du léviathan monétaire fictif.