D’accord.
J’avais (mal) compris que surtout la seconde fouille était réglementaire.
Tant mieux s’il reste un peu de place pour l’appréciation, même si cela va de pair avec la responsabilité de chacun.
Nous sommes probablement d’accord sur le fond... Merci en tout cas d’expliquer certains points.
"J’estime simplement qu’il est trop facile d’accuser la juge comme la responsable, la méchante qui a voulu se venger, d’accuser la procédure judiciaire (qui n’est pas en cause), tout en passant sous silence la responsabilités de la force publique en l’occurence."
Cette juge a aussitôt acquis (dans le grand public) une notoriété qu’elle ne mérite peut-être pas. Mais vous noterez aussi que c’est la "procédure" (je ne connais pas d’autre terme pour désigner l’ensemble de la manip) qui me choque depuis le début : la responsabilité en revenant, disons au système en place. Loin de moi l’idée d’avancer le moindre conseil, dans ce domaine qui m’est (chance !) très peu connu, mais on doit pouvoir améliorer les choses.
"Les gendarmes n’ont pas ouvert de parapluie .... puisque la juge n’a pas d’ordres à leur donner. Les gendarmes prennent leurs ordres auprès de leur hiérarchie."
Ce qu’a rapporté Mr de Filippis ( <<...ils me répondent que c’est la procédure et qu’ils doivent appeler la juge devant mon refus. Celle-ci leur répond ...>>) laisse tout de même supposer que les gendarmes ont demandé, non pas un ordre, mais une espèce de confirmation. Pure supposition, mais ne peut-on se dire que des gendarmes raisonnables (?) auraient été très heureux d’un aval de la juge pour ne pas recommencer la fouille ? A posteriori, sans doute.
"Si au moins cette affaire pouvait améliorer les choses..."
"On peut l’espérer. Mais j’ai un (gros) doute." Restons optimistes. Il y a quand même des gens de bon sens un peu partout (ou serais-je encore naïf ?).
Bien évidemment, je ne suis pas un « pro » de la justice, du droit ni des médias.
[Il est désormais évident qu’il faut peser ses mots quand on participe, ne serait-ce qu’à une discussion, sur l’internet... tant pis pour moi !]
Cela dit, et sans être du tout un inconditionnel de M. de Filippis ni même de Libé, on peut supposer que lui, il a dû se relire avant de mentionner cette confirmation téléphonique par les gendarmes.
Dans la kyrielle de commentaires du papier de Me Eolas (j’ai découvert son site à cette occasion), il y avait un bon nombre de posts de « pros », justement, connaissant bien les lieux. Et, si j’ai bien compris (!), cela se passe malheureusement comme ça au quotidien : on est fouillé à l’arrivée par des policiers ; et on est à nouveau fouillé ensuite par des gendarmes avant de rencontrer le juge.
Ce juge connaît évidemment cette « procédure ».
Normal que les gendarmes aient ouvert le parapluie.
Difficile à comprendre qu’on ne leur ait pas laissé un peu de souplesse...
Et reste quand même le problème du déculottage, fût-il unique (bien sûr nécessaire dans certains cas, mais pas pour tout le monde).
Je ne sais pas très bien ce que signifierait une « dépénalisation » des plaintes pour diffamation.
En revanche, je suis persuadé que la « procédure » est à revoir d’une façon plus générale, surtout pour le citoyen lambda, sans presse ni avocats célèbres derrière lui. Si au moins cette affaire pouvait améliorer les choses...
Au temps pour moi concernant le toucher rectal, peut-être "simple" inspection anale (mais pourquoi alors porter des gants ?). Egalement pour le terme de garde à vue, inapproprié OK.
En revanche, il semble bien que le second déculottage ait été confirmé aux gendarmes par la juge.
Les gendarmes, qui amènent le quidam au juge, ne paraissent pas - habituellement - se contenter de l’examen pratiqué par des policiers à son accueil (vous avez raison : il ne faut pas confondre !).
Dixit M. de Filippis :
[http://www.liberation.fr/medias/0101269634-un-ex-pdg-de-liberation-brutalement-interpelle-a-son-domicile ]
[8H30 (avec policiers, à l’arrivée)]
« On contrôle mon identité puis on m’emmène dans une pièce glauque, avec un comptoir en béton derrière lequel se trouvent trois policiers dont un avec des gants [...]
Je me retrouve en slip devant eux, ils refouillent mes vêtements, puis me demandent de baisser mon slip, de me tourner et de tousser trois fois. »
[10H (avec gendarmes, avant conduite au juge)]
« Je signale alors que j’ai déjà été fouillé d’une manière un peu humiliante deux heures plus tôt et je refuse de baisser mon slip à nouveau. Bien que comprenant l’absurdité de la situation et mon énervement, ils me répondent que c’est la procédure et qu’ils doivent appeler la juge devant mon refus. Celle-ci leur répond que soit je respecte la procédure et dans ce cas-là elle m’auditionnera et je serai libéré ; soit j’assume mes actes ».
Me Eolas :
[http://www.maitre-eolas.fr/2008/11/29]
<< Si cela est avéré, je crains que le juge ne se soit trompé. La procédure n’impose nullement cette inspection poussée et qui plus est itérée, et donc ne prévoit nulle sanction en cas de non respect. Assumer ses actes ne pouvait donc qu’être la menace de poireauter au dépôt les 24 heures de rétention au maximum avant de devoir être remis en liberté ; mais ce délai n’a jamais été prévu pour être une sanction en cas de soumission insuffisante ni une marge de manœuvre laissée à l’appréciation du juge. La procédure prévoit même que le juge doit entendre « immédiatement » la personne amenée devant lui sauf impossibilité. La volonté de garder son slip au même niveau que sa dignité (qui se porte haut) ne caractérise pas à mon sens une telle impossibilité. D’autant plus que la diffamation n’est punie que d’une peine d’amende : la détention provisoire est donc impossible. Le juge n’avait pas d’autre choix que de remettre M. de Flilippis en liberté à l’issue de l’interrogatoire qui devait avoir lieu dès que possible.>>
Quelle la-men-ta-ble gestion d’un si petit dossier...
- Il est possible (?) que Mr de Filippis se soit mis en tort, en ne répondant pas à des convocations. Si c’est le cas, il doit être condamnable comme tout un chacun ayant ce comportement.
- Cela n’a rien à voir avec la liberté d’expression dans la presse, qui ne doit pas être muselée.
- Surtout, cela n’autorise en rien l’appareil judiciaire et policier à piétiner les droits individuels, ni à humilier délibérément quelqu’un. La même "procédure" aurait certainement pu se dérouler sans insulte ni toucher rectal répété.
- Si notre réglementation est en cause (policiers vs gendarmes entre autres, cf la fouille au corps en arrivant au dépot, + celle avant la présentation à la juge), il faut d’urgence la modifier. Il est choquant que la juge en question, si j’ai bien compris, ait confirmé qu’elle voulait un second déculottage... sinon la garde à vue aurait duré 24h.
- Au moins, le positif de cette grosse bavure est d’avoir exposé au public des comportements qui semblent être quotidiens, mais ne font pas de vagues avec des citoyens lambda.
Vive l’Internet : on en apprend tous les jours !