On a toujours quelque chose à apprendre, mais pour le faire, il faut aller au charbon et risquer de dire quelques bêtises. C’est justement pour ça que je suis là.
S’être débarrassé d’un pouvoir en place, c’est déjà une réussite en soi. Ça montre qu’un peuple en colère a toujours le dernier mot (pour le meilleur ou pour le pire), et un peu partout, de plus en plus de gens sont en colère.
« le futur et la condition sinequa none du devenir de l’humanité. »
Rien que ça ?
Je trouve qu’il y a beaucoup de choses intéressantes dans ce qu’ont dit ou écrit les anarchistes, mais de là à penser que la survie de l’humanité sera anarchiste ou ne sera pas, c’est un peu exagéré.
Je pense qu’un capitalisme réglementé, des politiques sociales poussées, une meilleure qualité d’expression démocratique et une déprofessionalisation de la politique serait déjà un bon pas en avant.
« Là tu rêves, il y a plein d’endroits pauvres, avec des gens pauvres, qui n’ont pas de problèmes de délinquance ou d’intégration. »
Lesquels ?
Ces endroits se trouvent-ils en France ? Si non, la même politique est-elle menée la-bas ?
« La racaille d’en bas n’a strictement rien à foutre de la révolte, de la lutte des classes, de l’oligarchie, elle est de la même espèce. Elle est la caricature de l’extrême droite ultra-libérale. L’application de la loi de la jungle pour un profit rapide à n’importe quelles conditions. »
Absolument vrai.
Mais cette « racaille d’en bas » est créée et instrumentalisée par le pouvoir, pour que des gens comme toi le défendent, en pensant défendre les « braves gens » des banlieues.
Ce sont des tactiques de division évidente, extrêmement facile à déceler si on se met dans une perspective globale, si on se met un peu dans la tête des mecs qui nous dirigent.
Les délinquants issus des banlieues sont une milice, créée de toutes pièces par un défaut de politiques sociales pour apeurer la population et justifier des mesures de plus en plus sécuritaires et liberticides.
Quand à Maurice, je ne sais pas qui il est, mais il dit beaucoup de bêtises, et manifestement n’a pas beaucoup vécu en banlieue, avec des banlieusard (ce qui est mon cas par exemple, et j’ai 25 ans). Avec une en particulier qui revient souvent : pourquoi aiderait-on plus les populations des banlieues que les autres ? Est-ce qu’on aide les jeunes qui ne sont pas des banlieues ?
C’est stupide et populiste, il prends vraiment les gens pour des idiots.
Grandir dans un milieu défavorisé, pauvre, ou les gens parlent mal le français, ou les écoles sont mal gérées, mal financées, ou la répression policière est quotidienne, ou les voyous saccagent etc ; Ça justifie trés largement une aide supplémentaire, qui serait la bienvenue.
Les enfants du centre-ville ne connaissent pas ces situations. D’ailleurs, ils accèdent beaucoup plus facilement à l’emploi et aux études supérieures, c’est curieux non ?
Je vous le redis, cher Cocasse, c’est de solidarité dont nous avons besoin pour nous rebeller, pas de cracher sur l’ennemi que le pouvoir agite sous nos yeux.
La stratégie d’oppression actuelle s’appuie sur trois illusions d’expression populaire : le suffrage, la gréve et la manifestation.
Le suffrage est maîtrisé lorsque les candidats sont sélectionnés de manière à ne jamais remettre en question l’oligarchie, mais plutôt à la rejoindre ou à la soutenir.
La manifestation est maîtrisée grâce aux forces policières anti-émeutes, renforcées et financées.
La gréve est maîtrisée grâce a l’abaissement des salaires, à l’augmentation du coût de la vie et au service minimum.
Ces trois voies d’expression populaires servent de soupape. Elles préservent les puissants d’une vraie révolte. Les gens les utilisent dans un cadre fixé par le pouvoir, et pas au-delà. Les gens ont l’impression qu’ils ont fait « ce qu’ils ont pu », et que « c’est comme ça, on y peut rien ».
Si vous voulez une vraie révolte, il faut une action choc et coordonnée :
Gréve générale, retrait des capitaux à la banque, blocus des mairies et des bâtiments gouvernementaux.
Paralysie du pays et crise politique de plusieurs mois. Le seul vrai changement possible, et un exemple pour les populations opprimées d’autres pays occidentaux.
Cocasse, peut-être que quelque chose vous échappe.
D’une part, la « racaille d’en bas », comme vous l’appelez, fait partie du peuple.
D’autre part, ce sont les décisions politiques, l’oppression financière et les manipulations médiatiques de l’oligarchie qui sont directement à l’origine des problèmes de délinquance, d’intégration, et de clivages sociaux que rencontrent ce pays et ses populations les plus exposées (les jeunes en général, certains issus de milieux sociaux difficiles en particulier).
A la seconde ou tout le monde aura compris cela en France, les oligarques auront failli dans leur tentative de nous diviser pour nous soumettre, et nous pourrons, en tant que peuple, faire évoluer le système. Pour devenir plus libre et reconquérir nos droits, nous avons besoin de solidarité, pas d’adversité.
Et malheureusement, en tenant ce genre de discours, vous faites le jeu de ceux qui nous oppressent, probablement sans le savoir.