Je suis psychothérapeute et géobiothérapeute. je me suis guéri de maladies réputées incurables et fort de cette expérience, j’ai suivi des formations pointues pour me lancer ensuite dans l’accompagnement thérapeutique.
Sur quelles sources vous basez-vous pour prétendre que cette « méthode » n’en reste pas moins une approche intéressante et qui, dans de nombreux cas, à donner des résultats comme d’autres méthodes d’ailleurs".
L’auteur commente : « Il serait plus intelligent et plus productif de tester et d’analyser en profondeur les propositions du médecin controversé, dans un esprit à la fois rigoureux et ouvert. Le travail d’évaluation mené par le groupe d’appui technique est conduit par des personnes, juges et parties, qui ont tout intérêt à stigmatiser l’approche du médecin allemand… »
L’auteur de l’article semble très mal informé : « Les propositions du médecin controversé » Hamer on déjà été « analysées en profondeur »
Hamer a notamment prétendu détenir des « vérifications scientifiques », comme en témoigne la sanction consécutive à sa présentation en justice d’une « vérification » par l’université de Bratislava et dont la forme (indigente) était similaire aux autres qu’il a sollicitées :
« Interrogé sur ce document dont l’authenticité n’était pas vérifiée, le Professeur HOERNI, Président de la Section Éthique et Déontologique de l’Ordre National des Médecins, estimait qu’il s’agissait d’une attestation rudimentaire ayant une valeur scientifique extrêmement limitée." (Exhibée lors de son procès et mentionnée dans les attendus de son procès à Chambéry (France) du 11 septembre 1998 (http://prevensectes.com/stop2.htm ).
En effet, exhibées comme renfermant un fondement irréfutablement solide, ces vérifications étaient toutes sujettes à caution, étant donné l’absence des indispensables protocoles scientifiques associés (destinés à fournir les détails des expérimentations).
En analysant les choses de plus près, on ne peut que s’apercevoir de la grossière supercherie : les vérifications scientifiques en question n’en portent que le nom. C’est en lisant attentivement les minutes du procès de Chambéry que j’en ai eu le début de la compréhension.
Une vérification scientifique de théories doit se soumettre sine que non et avec succès au critère de reproductibilité en l’occurrence, des cas présentés : le critère de reproductibilité scientifique impose qu’on puisse répéter les résultats à volonté, ce qui est rigoureusement impossible avec des maladies : on ne peut pas les reproduire à l’identique, comme l’a relevé pertinemment notamment le Dr Pierre-Jean Thomas-Lamotte : il souligne qu’il « est impossible d’étudier et de quantifier une cohorte de malades ou une série de cas-témoins quand il faut inclure le psychisme humain » (1) ; « […] on ne peut pas divorcer six fois de suite du même partenaire […] » (2).
Comment le Dr Hamer a-t-il pu croire que la comparaison à d’impossibles « cas équivalents » (sic – voir plus bas) pouvait résoudre une telle problématique ? C’est bien parce que chaque malade constitue un cas individuel dont il ne sera jamais possible de démontrer scientifiquement les concordances reproductibles organe-“conflit”, ce qui rend en conséquence les théories notamment du « décodage biologique » dogmatiques, la seule notion de « conflit » n’étant à elle seule scientifiquement ni même empiriquement pas démontrable !
Constatant qu’il était alors impossible d’obtenir dans de telles conditions quelque reconnaissance scientifique officielle, le Dr Hamer a paradoxalement et indûment obtenu auprès d’universités ce qu’il avance trompeusement comme étant des « vérifications scientifiques » de ses « lois » (1). Ce faisant, il ne pouvait pas ignorer qu’il fallait passer devant de telles fourches caudines pour que ses théories aient quelque chance d’être reconnues scientifiquement... Le fanatisme a fait le reste…
« Au mois d’octobre 1981, le docteur Hamer a présenté sa recherche à l’Université de Tübingen dans le cadre d’une thèse de troisième cycle. Son objectif était de s’assurer que ses découvertes soient vérifiées sur des cas équivalents afin que la Médecine Nouvelle Germanique puisse éventuellement être enseignée à tous les étudiants en médecine […] » (Extrait de la biographie de Hamer présente sur le site canadien de la GNM : http://www.germannewmedicine.ca/documents/Biography%20-%20Dr.%20Hamer%20-%20French.pdf )
En fait, après la présentation ratée de ses théories sous forme de thèse par le truchement d’une forme académique reconnue et suffisante pour en établir la vérification scientifique adéquate, l’université de Tübingen n’a pu que les refuser parce que « non reproductibles ». Face à cela, c’est alors qu’il sollicite ce qui ne s’est révélé être que de fallacieuses « vérifications », non plus auprès d’autres instances officielles scientifiques habilitées à le faire (°), mais, croyant faire illusion, en s’adressant au coup sur coup à des petits groupes de scientifiques. Il s’en est suivi la révélation de la manipulation ci-après.
(°) Question subsidiaire cruciale : pourquoi donc Hamer s’est-il limité à présenter une thèse à la seule université de Tübingen ? S’il pensait vraiment que cette dernière était de mauvaise foi, pourquoi ne pas avoir présenté sa thèse autre part et même à l’étranger ?
Comme de juste et pour des raisons étayées ici, la mise au rebut des théories de Hamer (comme celles de son suiveur Sabbah avec sa “Biologie Totale”) par la communauté scientifique s’ensuivit immanquablement, En conséquence, la suggestion faite par l’auteur de cet article concernant une analyse en profondeur de ses théories, etc., est donc totalement sans objet car anachronique.
L’auteur commente : « La démarche utilisée (dramatisation, diabolisation, pénalisation, sanctuarisation de la médecine « officielle », etc.) par les pouvoirs publics a bien des risques de rester stérile. Comme l’est globalement la politique antisecte du gouvernement qui a eu pour résultat, en quelques années, de faire passer d’une quinzaine à près de mille le nombre de groupes qualifiés de « sectes » ! »
Il y a surtout cet amalgame : approche non conventionnelle = suspicion de secte
L’auteur commente : « La méthode Hamer, malgré les ambiguïtés et les rigidités du discours du Dr Hamer et de ses affiliés, met l’accent sur un point capital : le rôle de l’esprit dans la survenue de la maladie et dans sa disparition. Cet aspect-là, fortement négligé, voire méprisé, par la médecine conventionnelle, est cependant crucial dans tous les processus de guérison. Et s’il y a eu des victimes de cette méthode, il y a eu aussi tous ceux qui en ont recueilli des bienfaits. Ces derniers ne seront certainement pas prêts à renoncer à ces bénéfices. »
Si Hamer a effectivement remis l’accent sur l’influence de l’esprit sur le corps, il se rend coupable d’un double déni et de taille (se faisant fallacieusement passe pour un authentique découvreur) :
La démarche de Hamer est en grande partie malhonnête intellectuellement et indigne du scientifique qu’il se prétend : comme pour celle de son suiveur Sabbah (Biologie Totale) la diffusion de ces approches ont presque réussi à faire croire qu’elles prenaient en compte l’aspect psychosomatique des maladies et pour la première fois !
Hamer et Sabbah sont tous les deux dans le déni de ce qui est psychosomatique et dont ils se sont gardés d’ailleurs d’utiliser le terme, masquant ainsi toute l’histoire de la médecine psychosomatique et avançant leurs approches comme étant innovantes (ce qu’elles ne sont pas !) ; c’est parfaitement malhonnête sur le plan intellectuel !
« C’est la médecine tout entière qui doit s’ouvrir à la psychologie et devenir psychosomatique. Ou pour mieux dire, avec WEISS et ENGLISH [°] : « Toute maladie relève à la fois de l’esprit et du corps et toute thérapeutique est, de ce fait, de la médecine psychosomatique. Lorsqu’on en sera dûment persuadé, le terme psychosomatique pourra disparaître, les données qu’il traduit étant désormais impliquées dans le terme médecine ». Mais pour cela il faut que tous les médecins et psychiatres soient authentiquement formés à la psychologie et aient renoncé au préjugé organiciste. ». (Marc-Alain Descamps (1992). Corps et psyché, p16). ° Ouvrage de référence : Médecine Psychosomatique. L’Application de La Psychopathologie aux Problèmes Cliniques de Médecine Générale.
Tout un pan de la médecine conventionnelle prend en effet et de plus en plus donc en charge l’aspect psychosomatique des maladies et d’ailleurs, la psychothérapie s’en occupe aussi conformément mais plus adéquatement encore (vu que les médecins ne sont pas formés à la relation d’aide psychologique) ; voir notamment cette déjà ancienne définition donnée dans un manuel de référence : « La psychothérapie est l’ensemble des moyens par lesquels nous agissons sur l’esprit malade ou le corps malade, par l’intervention de l’esprit. » (Dr Antoine Porot, co-auteur d’un ouvrage de référence, le ‘’Manuel alphabétique de psychiatrie’’ - 1952).
La psychothérapie ne se limite donc pas aux troubles mentaux. Dans le cas de troubles somatiques, donc physiques, la psychothérapie peut intervenir efficacement : même si les relations entre l’immunité et le psychisme sont scientifiquement avérées, elle n’a aucune prétention scientifique a priori. Je confirme au travers de mon expérience psychothérapeutique sur le terrain des maladies, que cette démarche est « payante » sans se dénaturer par l’usage du « décodage biologique » en prenant des positions contre l’éthique et la déontologie (comme ce à quoi conduit dans la pratique le « décodage biologique) : la mise en situation du patient en le mettant en conditions d’exprimer le sens qu’il donnerait à ses maux (sans aucune induction de la part du soignant) est couronnée de succès, car éthiquement et déontologiquement, c’est au seul patient qu’il appartient de donner un sens et quel qu’il soit à ses maux.
L’Association française pour l’information scientifique (AFIS) livre la conclusion suivante suite à l’enquête qu’elle a faite :
« On pourrait assimiler la thérapeutique de cette médecine alternative à la psychothérapie. La médecine soigne le corps et la psychothérapie le psychisme mais dans le cas qui nous intéresse, le corps est dépossédé de son essence, de toute consistance, il n’est plus qu’un objet, un miroir de nos angoisses dans les mains du thérapeute. Il s’agit là d’une dérive pernicieuse de la médecine ‘’ psychosomatique’’. » (La « biologie totale » sous la loupe, SPS n° 277, mai 2007, article écrit par le Dr Alessandra Moonens : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article746).
C’est plus grave éthiquement en ce qui le concerne, car Hamer et les Hamériens démentent recourir à ce qui est psychologique, et en ont été critiqués ; pourtant, ils procèdent sans conteste à une anamnèse qui est pourtant la description de l’histoire de ce qu’a vécu le patient sous l’angle psychologique ! Croyant évacuer ainsi la nécessaire prise en charge psychothérapeutique de la personne – et les contingences éthiques et déontologiques associées –, ils se cantonnent à parler erratiquement de biologie ou de biologique, et comme je l’ai déjà écrit en d’autres termes dans le post précédent, laissant ainsi croire le grand public alors abusé, que comme il s’agit de biologie, cela bénéficie du même crédit que la biologie reconnue scientifiquement.
Dans un ordre d’idée plus en phase avec la réalité, il eût été préférable qu’ils parlent de psychobiologie ou de psychobiologique (1), qui est en phase avec l’objet de la psychosomatique (2), branche universellement reconnue de la médecine conventionnelle.
L’origine psychique des maladies avait déjà été relevée notamment par Sigmund Freud et a été entérinée grâce aux avancées de la médecine psychosomatique. Dès lors, la médecine de Hamer. se révèle manifestement être étroitement apparentée à la psychosomatique mais sans que Hamer en fasse nommément référence. C’est donc là principalement l’objet de l’imposture.
Il y a certes d’autres contre-vérités concernant tout ce qui touche au « décodage biologique ».
(1) Ou neurosciences cognitives est l’une des branches scientifiquement reconnues de la psychologie et qui étudie les incidences du psychisme sur la biologie (2) Qui est née dans la seconde moitié du XIXe s. Sa paternité est attribuée au psychiatre allemand Johann Heinroth
J’ai consacré deux chapitres parmi les plus importants à propos de la « médecine » de Hamer et de la « Biologie Totale » de Sabbah dans mon livre récemment sorti : « Quand les thérapeutes dérapent » (www.derapeutes.eu) et qui vise à aider les personnes à se prémunir des pièges notamment de ces approches.
Tout comme ce qui a vu émerger la nouvelle loi sur le port du titre de psychothérapeute, la MIVILUDES tombe dans le même piège : protéger des titres ou interdire des méthodes de soins comme la “médecine” de Hamer et la Biologie Totale de Sabbah ne résoudra rien en profondeur.
En effet, les dérapeutes continueront à œuvrer en ayant tout simplement changé l’appellation de leurs pratiques et/ou de leurs titres ! Il faudrait mieux interdire certaines pratiques comme celle du « décodage biologique » et toutes les autres formes de soins qui l’intègrent et qui sont non seulement communes à ce que préconise Hamer mais aussi les tenants de la Biologie Totale.
Extrait de Quand les thérapeutes dérapent (livre paru en mai dernier - www.derapeutes.eu) :
« Analogiquement, des thérapeutes qui ne détiennent légalement pas l’Art de guérir – dont certains diffusent la GNM ou la BT – s’adonnent aussi à la pratique illégale de la médecine, lorsqu’ils utilisent le décodage biologique à des fins de diagnostic médical et qu’ils interfèrent sur des traitements médicaux, comme le Dr Hamer en a montré le malheureux exemple ».
Un thérapeute liégeois vient d’être condamné pour notamment exercice illégal de la médecine : L’affaire dont l’instruction a démarré il y quelques années et qui a mis sur le banc des accusés un thérapeute liégeois, vient d’être jugée ; l’intéressé a été reconnu notamment coupable de pratique illégale de la médecine. Un procès important qui mettra un frein aux pratiques dommageables du « décodage biologique » (« Médecine » de Hamer, Biologie Totale..., la liste est longue concernant les approches qui intègrent le « décodage biologique » et parfois sans le nommer).
La presse fait état d’une condamnation de la Biologie Totale. Vu que l’intéressé avait pris ses distances avec la Biologie Totale, mais pas en l’occurrence avec le « décodage biologique », tel que décrit dans ce dossier sur la Biologie Totale, j’aurais préféré qu’on dise que c’est la pratique du « décodage biologique » qui a été condamnée .
Il faudra analyser en détail le texte, attendre de voir s’il y a appel du jugement pour constater précisément en quoi s’adonner au « décodage biologique » (comme ceux qui se réclament de Hamer ou encore de la Biologie Totale) constitue une pratique illégale de la médecine. On pourra alors espérer une baisse notoire de ces pratiques délictueuses et surtout dangereuses parce qu’elles enfreignent l’éthique et la déontologie basiques.
En effet, tout thérapeute (conventionnel comme non conventionnel) doit respecter deux attitudes de base et sans aucun compromis, lorsqu’il prend en charge un patient :
1° le respect du primum nil nocere (et pas non nocere, traduction inexacte du précepte de Hippocrate : d’abord ne nuire ne rien ;
2° les règles strictes d’une relation d’aide authentique et donc l’attitude maïeutique telle que la préconisait déjà Socrate : l’art de faire accoucher l’autre à sa propre vérité.
On ne peut que consater que la pratique du « décodage biologique » (Hamer, Sabbah…) enfreint déjà de telles règles, lorsque par exemple un praticien de telles approches en vient à
- détourner le patient de la médecine conventionnelle ; de plus, il ne respecte pas le libre choix thérapeutique du patient et la règle absolue du respect de l’interdisciplinarité (aucune approche ne constitue la panacée universelle et pas même la médecine conventionnelle) ;
- balancer des décodages prêt-à-porter (du genre : à telle maladie correspond tel « conflit », concept dogmatique)... Un certain Albert Schweitzer avait déjà observé que « le médecin intérieur est le meilleur médecin. La plupart des médecins [ndlr : et certains autres thérapeutes] ignorent cette science qui, pourtant, fonctionne si bien ».
Un thérapeute maïeute se doit de favoriser l’émergence et l’expression de ce « médecin intérieur ». Tout thérapeute digne de ce nom, doit respecter en tous points le SENS que donnera la patient à ses maux et quelqu’il soit : ainsi se trouvent des patients qui croient que leur maux physiques sont de nature strictement symptomatiques et d’autres qui croient que l’origine est psychologique, voire un mélange des deux...
On remarquera que les gourous — qu’on trouve aussi bien dans le camp conventionnel que dans le camp non conventionnel —, enfreignent cette règle basique. Aussi ferait-on bien de se pencher davantage et avec les mêmes attention et sévérité, sur les dérives du secteur conventionnel, pour ne pas diaboliser le secteur d’en face.
Un commentateur a écrit : « L’article ne dérange pas du tout... C’est juste un charabia incompréhensible, qui ne mérite pas qu’on s’y attarde »
Je suis assez d’accord avec lui, car vous faites la totale impasse sur le fait que vous vous adressez à des non-spécialistes : un effort de vulgarisation restait incontournable.
L’art de la vulgarisation est un art difficile mais combien nécessaire !
« Si vous ne pouvez expliquer un concept à un enfant de six ans, c’est que vous ne le comprenez pas complètement. » Einstein.