Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt
L’important n’est pas la situation personnelle de Monsieur Jorion, mais son propos. Dans la situation de mensonges institutionnalisés dans laquelle nous sommes, il est tout de même réconfortant de pouvoir lire des avis éclairés et indépendants. Si vous n’aimez pas Jorion, il y a Jovanovic ( que vous trouverez surement ésotérique) Lordon ( trop imbu de sa liberté pour se compromettre dans les médias) Bill Bonner ( lui il a une lettre confidentielle à vendre) etc......
Un économiste ( à ma connaissance) a évoqué cette option qui aurait été de loin la plus pertinente, il s’agit de Fredéric Lordon (Il y a une vidéo très intéressante sur ce sujet)
Cette solution avait beaucoup d’avantages 1) Il était moralement beaucoup plus justifié d’aider les ménages victimes de l’escroquerie des subprimes que de sauver les escrocs 2) Le coût de ce plan aurait été beaucoup moins important et cent fois plus efficace pour juguler la crise. 3) En refinançant les ménages au frais des banques (allongement des durées, renégociation des taux variables en taux fixes etc...) il était possible de« punir » les banques sans mettre à mal le système dans son ensemble. 4) Le coût de l’aide aux ménages aurait été étalé sur 10,15, 20 voir 30 ans ( le temps de la durée des prêts) ce qui laissait le temps de voir venir et de procéder à des réformes en profondeur du système ce que l’urgence ne permet pas. 5) Cerise sur le gâteau ces prêts n’auraient plus été toxiques, puisque refinancés !!! CQFD
Alors pourquoi ne pas avoir choisi cette solution ? poser la question est déjà y répondre. CETTE CRISE EST VOULUE ET ENTRETENUE SOIGNEUSEMENT
Question subsidiaire, que Bush en fin de mandat ait voulu soutenir Wall Street contre le peuple, rien d’étonnant. Qu’Obama en début de mandat avec l’engouement et le soutient de la population persiste dans la même politique, voilà qui est très inquiétant. Le monde avait mis en cet homme (à tord ou à raison) tellement d’espoir, que la désillusion n’en est que plus grande. Entre l’amour et la haine n’est-ce pas......
Ceci étant dit, si la crise n’avait pas commencée par les subprimes, elle serait partie d’ailleurs, le capitalisme porte en lui les germes de sa propre destruction, un système infini dans un monde fini n’est pas durable tout simplement.
Je cois que changer les règles, créer des bads banks pour y mettre les actifs toxiques etc... ne change rien au problème. Le capitalisme pour survivre à besoin de croissance et de consommation. Or à l’image d’un avion qui décroche, cette crise fabrique à grande échelle et à grande vitesse des millions de pauvres, qui non seulement ne peuvent plus soutenir le système mais contribuent (à leurs corps défendant) à le plomber définitivement. Les financiers ont oublié dans leur cupidité le principe cardinal du capitalisme : Celui qui ne peut pas acheter, ruine celui qui ne peut pas vendre. La crise systémique est plus présente que jamais, sauf que ce coup-ci les plans de relances gouvernementaux seront impossibles pour deux raisons : 1) Les sommes en jeu pour sauver le système sont trop colossales pour permettre une socialisation des pertes. 2) Après les récents épisodes des bonus et les discours lénifiants des gouvernements annonçant benoitement que la crise était derrière nous, je doute que l’opinion publique accepte sans broncher de nouveaux sacrifices pour sauver les banques.
L’année dernière on nous a expliqué qu’on ne pouvait absolument pas laisser tomber la finance, c’était surement vrai, étais-ce une raison pour organiser ce gigantesque holdup consistant à permettre aux banquiers de se servir directement dans les poches des États, c’est à dire en définitive dans la notre ?
Concernant le stock de maisons saisies, la réponse a déjà été trouvée, puisqu’on préfère les détruire pour éviter l’effondrement du marché immobilier !!!! On jète à la rue des millions d’américains car il ne peuvent plus payer leurs traites et on détruit leurs maisons car elles sont invendables. L’absurdité de ce système et surtout son iniquité annonce sa mort prochaine. Les peuples sont long à se révolter, sauf quand ils n’ont plus rien à perdre.