Votre question, en fait, n’en est pas une. Car on ne nous la pose pas, voilà des choses dont on ne discute pas. C’est un état de fait : le « contribuable » (ou le « travail »... peu importe...)paye pour le capital, via l’Etat. Les « contribuables » payent une dette privée transformée en déficit public. On « socialise » la dette des banques, on se paye sur la bête...
Mais de là à laisser couler les banques... c’est tout simplement dangereux. A moins, de désirer revenir à une économie stationnaire. Seriez-vous partisan de la décroissance ?
Je m’explique.
La « société », les « gens » inventeront bien sûr d’autres moyens de paiement, si apocalypse il y a. C’est évident. L’humanité a toujours et partout inventé des moyens de paiement de toutes sortes et, d’ailleurs, on ne s’en prive pas aujourd’hui, surtout du côté des banques...(rappelons que plus de 90% de la masse monétaire est crée par les banques via le crédit... et qu’elles inventent quantités de produits assimilables à de la quasi-monnaie). Et, contrairement à vos fantasmes sadiques, l’Etat n’intervient presque plus dans ces pratiques car le marché monétaire est totalement dérégulé, intégré et globalisé. D’ailleurs, au passage, la grande arnaque des subprimes (cette quasi-monnaie de singes) aurait peut-être (je dis bien « peut-être ») pu être évitée si on avait légiféré un peu plus aux USA et sur les transactions internationales...
Pouvez-vous donc nous expliquer, pour revenir à votre économie sans banques, qui viendra fournir toute l’épargne nécessaire à la croissance ? Qui fournira les quantités colossales de monnaie excédentaire indispensables au développement... ?! Si une économie ne dispose pas d’institutions qui créent cette monnaie introuvable... qui le fera ? La « société » ? Les « gens » ?... Déjà qu’on a du mal à finir nos mois...
Plus sérieusement... le crédit, c’est justement cette épargne introuvable, cette monnaie crée ex-nihilo par les banques, dont la contre-partie est la richesse à venir. Comme on dit : les dépôts ne font pas les crédits ! En un mot : pas de crédit, pas de croissance.
Voilà pourquoi les banques ne sont pas des entreprises comme les autres... Et c’est justement ce qu’il y a de tragique : puisque les banques sont à ce point indispensables, elles sont toutes puissantes et irresponsables de leurs dettes. Elles ont fait semblant d’oublier leur fonction macro-économique, mais n’oublient pas rappeler celle du « contribuable »...
Avoir un tel privilège, c’est, il me semble, la définition même de la tyrannie.
PS : Peut-être faut-il commencer à prendre au sérieux ceux qui prônent un service public bancaire... Et peut-être se promener aussi du côté de http://fr.wikipedia.org/wiki/Glass-Steagall_Act
Chère Rosa, martyr parmi les martyrs, pensez-vous vraiment que ce peuple qui s’indigne veut l’abolition des classes sociales, de l’Etat et de la propriété privée... ? Croyez-vous que demain, les lecteurs d’Agora Vox, si prompts à gueuler « ça va péter », iront proclamer l’autogestion dans leurs entreprises ? Pensez-vous que tous les petits chefs qui tyrannisent les employés et les ouvriers se feront virer jusqu’à ce qu’ils acceptent de venir voter tous les matins l’attribution des postes dans leur boîte ? Pensez-vous que le peuple voudra abolir le profit et redistribuer l’intégralité de la richesse aux salariés ?
Non... La révolution, plus personne ne sait ce que cela veut dire vraiment, si ce n’est un déchainement de violence et de frustration : on livrera Kerviel et ses semblables à la vindicte populaire, parce qu’ils ont multiplié du capital, pour en récupérer les miettes...
En fait, ces traders ne sont que des chiens de paille, qui finissent par embrasser la laisse qu’ils ont au cou.
Aujourd’hui, on « s’indigne », on ne révolutionne plus.
amicalement
ps : désolé, mais j’ai l’apéro un peu triste ce soir... pas très partisan, il est vrai. Je finirais surement au goulag pour ça... haha
Dix petites choses, très simples, m’étonnent tout de même...
Pourquoi ne dites vous pas que : 1. « l’exposition à la dette européenne » provient du fait que cette dette sert à renflouer les dettes des banques ?
2. Que ces mêmes dettes bancaires proviennent de placements pourris (subprimes)
3. Que ces placements hasardeux proviennent d’une logique dominante sur les marchés : les produits financiers sont évalués uniquement sur des critères volatiles et irrationnels, pour ne pas dire grégaires.
4. Que ces mêmes critères irrationnels s’appliquent désormais aux décisions de prêts destinés aux Etats européens (passés de « prêteurs en dernier ressort » à chien de garde de cette même doxa qui tue l’Europe, le Monde et le Tiers-Monde....).
5. Que la Grèce est un pays développé, doté d’un tissu industriel et d’infrastructures modernes. Et que c’est bien là, la VERITABLE ET INSUPPORTABLE absurdité de notre époque : la Grèce emprunte à 30% !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Pire... qu’il est scandaleux que « l’exposition des banques françaises à la dette grecque » justifiera vraisemblablement aux yeux des marchés la perte imminente de notre sacro saint AAA... alors que la France est aussi un pays dynamique...
7. Qu’il faut donc bien se rendre compte que les marchés n’ont, en fait, aucune compétence en matière d’expertise macro-économique... Et qu’ils s’en *** royalement puiqu’ils gagnent sur tous les tableaux : leurs erreurs stratégiques n’ont pas été sanctionné par le Marché (puisque les Etats sont venus couvrir leurs pertes) et ils tirent profit des prêts qu’ils accordent aux Etats à des taux indécents (et que j’emprunte à 0% pour prêter à 4% si ce n’est à 30% pour la Grèce...). En un mot, nous ne sommes plus du tout dans un système capitaliste... ni de libre échange. Il s’agit plutôt de comportements prédateurs, en situation d’état de nature, à la Hobbes, guerre préventive de tous contre tous, juste avant la catastrophe...
8. Que demain, place Syntagma, les grecs vont en prendre plein la ****, parce que La France et L’Allemagne le demandent (afin de rassurer leurs banquiers) et qu’il est insupportable d’assister à ce spectacle morbide et attendu.
9. Que la souveraineté d’un peuple est en jeu. Qu’il est insupportable de la voir périr à Athènes.
10. Enfin, que votre catastrophisme « éclairé » (pour ne pas dire technocratique) devient franchement indécent, Mr Santi.
PS : Lorsque vous irez changer vos titres en pièces d’or, j’espère qu’un Gavroche vous détroussera en s’exclamant « la bourse, c’est la vie » !
La hauteur de vue de vos considérations stratosphériques, si personnelles, sur « le père de la psychanalyse » me font bien rire... mais passons. On est pas là pour refaire trois mondes.
Mais tout de même... si Freud vous « dérange du point de vue de la morale »... c’est normal ! Car ce n’est pas Freud qui est amoral, encore moins anormal... C’est l’inconscient ! Par définition. Pire... ce qui rend fou.... c’est la morale !
Vous n’avez rien compris. C’est pas grave. Tout va bien. Passons. J’arrête là, votre clique de paranoïaques commence à me gonfler. Ils me semblent tous beaucoup plus dangereux que bien des enfermés de la nation.
Adieu.
ps : quant à mes références... trop « populaires » c’est ça ? Vous préférez certainement le Roi Lire...
"Au fardeau de ces tristes jours nous devons faire allégeance.
Parlons selon nos cœurs et non la bienséance"