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Mike@VDN

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Mikaël Faujour est responsable éditorial de Voyageurs du Net, blog collaboratif de voyage construit autour de 3 axes : les lieux et traditions insolites du monde, la réflexion de fond sur le "fait touristique" et les alternatives de voyage touristiques ou non.
 

Tableau de bord

  • Premier article le 05/02/2014
  • Modérateur depuis le 28/01/2015
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Ses articles classés par : ordre chronologique







Derniers commentaires



  • Mike@VDN Mike@VDN 5 juin 2014 06:21

    Bonjour, 

    Je répète toujours que les exceptions ne font pas une règle. Vous pouvez me citer des personnes qui ont un imaginaire, des rêves, des désirs bien personnels. Je vous parle des centaines de milliers, des millions d’individus qui déferlent sur des lieux qu’il faut avoir « fait », non parce que ça les passionne et qu’ils en rêvent depuis longtemps, mais parce que c’est ce qu’il « faut » avoir vu. L’imaginaire est préfabriqué et/ou amplifié par l’industrie publicitaire.


  • Mike@VDN Mike@VDN 4 juin 2014 19:40

    Bonjour, l’Enfoiré.


    Je ne connais pas non plus le Machu Picchu, dont je me contrefous, du reste ; si je vais au Pérou, un jour (ce qui n’est pas dans mes plans), je n’irai vraisemblablement pas. Je n’ai que peu d’intérêt pour les vieilles pierres et l’archéologie ; ce qui m’intéresse c’est la narration. Je vis au Guatémala, j’ai eu l’occasion de visiter Tikal (et un site précolombien au Mexique) ou bien encore l’Acropole lors que j’étais à Athènes. Constat pour les sites préhispaniques : aucun intérêt d’aller voir des vieilles pierres quand on ne connaît pas l’histoire. Les guides sont approximatifs et incapables de parler de la seule chose qui m’intéresse : l’histoire populaire. Je me rendrai peut-être sur des sites mayas avec des copains archéologues ; eux au moins ont des choses à raconter, sans approximation. Et puis je préfère l’école française d’archéologie maya, pour ce que j’ai eu l’occasion et le bonheur d’en écouter, plutôt que l’école US qui semble ici plus influente.
    J’avais raconté un séjour athénien sur le blog d’un ami. Même topo avec les vieilles pierres effondrées de l’Acropole. Moi qui ai lu pas mal sur l’Athènes antique, je ne pouvais pas m’émerveiller : c’est tout comme se voir exposer 50 ans après le squelette de la première femme que l’on a aimée. Je préfère les récits écrits — qui font imaginer, voyager à l’intérieur de soi — ou bien les fantaisistes recompositions peintes ou dessinées de l’antique (dont Alma-Tadema, qui avait imaginé Phidias présenté la fresque du Parthénon)... 

    Quant aux cenotes, j’ai consacré un très long article sur le sujet. L’avantage est leur nombre et leur dispersion, certains parfois loin de lieux de tourisme de masse ; le désavantage : leur intérêt même, leur caractère spectaculaire qui, dans un monde qui n’en finit plus de démultiplier les touristes (260M en 2000 si mes souvenirs sont bons, 1 miliard en 2012, 1,8 milliard prévu pour 2030 par l’OMT), l’éparpillement non plus ne sera plus nécessairement ce qui sauvera les sites, d’autant que les pays qui ont une longue expérience du tourisme semblent se réorienter vers un tourisme de masse individuel (Club Merde et Marmara, à mon avis, ne sont pas les modèles du tourisme de demain), alors que les pays émergents fournissent peut-être les nouveaux contingents du tourisme de masse... Je m’en tiens là à des suppositions ou intuitions non étayées... 


  • Mike@VDN Mike@VDN 4 juin 2014 19:27
    « bourgeois c’est plutôt riche et rentier, au moins en partie »

    Vu du Guatémala, l’Europe ou les USA sont des pays bourgeois — c’est du reste à la fois ce qui motive les migrations de la misère vers ces pays et à la fois ce qui motive les touristes (backpackers compris) à fuir l’ennui bourgeois, cadré, sans surprise ni frisson ni risque pour aller vers « l’authentique »

    Des ouvriers européens avec une maison, une ou deux voitures, un peu de « pouvoir d’achat » (mais à peu près aucun pouvoir politique réel) et quelques semaines de congés payés, ont objectivement le niveau de vie de bourgeois de pays comme celui où je vis et où s’attache mon existence (le Guatémala) et bien d’autres qui n’ont jamais connu les « bienfaits » de la croissance et du consumérisme, cela en bonne patie parce que la prospérité des pays « bourgeois » et l’Etat-providence et l’amélioration généralisée des conditions de la classe ouvrière (cela sous l’effet à la fois des mobilisations ouvrières et de la pétoche de l’URSS dans le patronat) est conditionné à la misère, l’exploitation, l’absence de démocratie réelle et la corruption dans ces pays merveilleusement « authentiques » que vont visiter les touristes.

    Bien sûr, l’attaque de la finance depuis quelques années contre les nations et contre le principe démocratique de souveraineté populaire, en Europe, semble indiquer que c’en est fini de cette parenthèse « bourgeoise »... 

    Mais, pour conclure, oui, si on rapporte le mot « bourgeois » au sens fort qu’il a eu au XIXe siècle et même dans l’imaginaire des gauches au XXe, ce mot a un sens et renvoie à un imaginaire, à des pratiques, peut-être bien plus encore qu’à un critère socio-économique.



  • Mike@VDN Mike@VDN 4 juin 2014 19:15

    Bonjour Jeff.

    « L’auteur », càd moi, n’a pas à « supporter d’avoir affaire à des bourgeois péruviens » pour une raison simple : je ne suis jamais allé au Pérou. Du reste, ce n’est pas dans mes plans. Je me suis contenté de résumer un article publié sur mon site par une collaboratrice qui s’était rendue sur place. 
    D’autres remarques ?


  • Mike@VDN Mike@VDN 4 juin 2014 19:12

    Bonjour,


    Le voyage est simplement une activité de déplacement. « J’ai fait le voyage pour aller visiter mémé », « Le long voyage qu’entreprennent les migrants dans l’espérance d’un travail en Europe », etc. C’est un mot « neutre ».

    Le tourisme est en effet une activité commerciale, qui a du reste son organisation (Organisation mondiale du Tourisme). 

    « Sinon, voyagez, découvrez des peuples et non pas des sites, rencontrez des gens et arrêtez de lire le guide du routard qui n’est pas mieux que michelin, juste un peu plus bo-bo et snob »,
    dites-vous. Je vous réponds ceci : celui qui, se croyant plus malin que les « sales touristes », prétend réaliser un « voyage authentique », n’est souvent que le dindon de la farce et ne vaut pas mieux (voire pire) que le touriste de masse. D’abord parce que, croyant aller vers l’Autre, il se trouve très vite à ne rencontrer que le Même, càd des personnes généralement urbaines, éduquées, libérales (càd au total occidentalisées) avec lesquelles l’échange est possible parce qu’une langue véhiculaire facilite la communication. On s’aperçoit vite que les aspirations sont communes, que les petits-bourgeois et bourgeois du monde partagent le délire de « citoyen du monde », d’« ouverture universelle » qui, chez eux comme chez nous, va de pair avec un mépris de sa culture locale, des minorités indigènes, des personnes « non-éduquées », « arriérées », « beaufs », « ploucs » et j’en passe. Ensuite, parce que, quand bien même le voyageur — càd l’individu de passage — parvient à rencontrer « l’authentique », càd les Indigènes, les paysans, les petites gens (que souvent il méprise chez nous car, c’est tristement devenu un élément caractéristique du mépris de classe de bcp de gens de « gauche », et c’est à coup sûr une des clés de compréhension de la montée de l’abstention et de l’extrême droite, ainsi que de l’insuccès des gauches radicales, les petites gens sont des « beaufs », « Dupont-Lajoie », « Bidochon »,« ploucs », « racistes-homophobes-machistes », etc. ; Rousseau n’écrivait-il pas : « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux »), sa pénétration dans un territoire, sa curiosité portée sur des moeurs et des pratiques religieuses suppose la libre circulation, donc l’extension par le tourisme en tant qu’il est une activités-clés du libéralisme, de la mort des terroirs, des enracinements locaux, de la tradition, de la transmission, des « gisements culturels » dont parlait Castoriadis et qui font bien la diversité de l’humanité... autant de choses qui se trouvent prostituées par les communautés dont les particularités et traditions cessent d’avoir une motivation interne et anthropologique pour soudain pénétrer dans le registre de la transaction libérale et du Marché... 

    Pour le reste, je vous invite à lire quelques articles critiques sur le voyage, que nous avons publiés sur VDN : vous y verrez plus clair. 
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