Je suis comme Le naif , j’ai trouvé « Comment les riches détruisent la planète » un bon pamphlet, mais cette fois Hervé Kempf dérape ou en avait fumé du bon. Exemple, je cite : « La comparaison est-elle exagérée ? Non. »
Ma réponse serait la comparaison est pour le moins stupide.
Je commençais hier soir la lecture de Umberto Éco, À reculons comme l’écrevisse, et je conseillerais fortement à Hervé Kempf de lire et méditer le deuxième article « Aimer l’Amérique et marcher pour la paix » qui traite justement du parallèle qu’il fait en commençant son libelle. Je résume cavalièrement ce qui ressort de ces quelques pages : en 1938 on n’imaginait pas ce qui allait se passer et même s’il était clair qu’Hitler avait les caractéristiques d’un dictateur, comme il n’est pas question de détruire tous les dictateurs que la planète engendre, il n’était pas (encore) justifié d’intervenir. La violence montante a légitimé la riposte : le nazisme n’a pas été tué dans l’oeuf mais une fois que sa nocivité est devenue incontournable. Le rejet de toute situation paradoxale conduit à l’attitude « si tu penses ainsi, tu es notre ennemi. Cela aussi serait du fondatementalisme » (p51)
J’ai été mal compris, en total accord pour une non censure mais pour mon confort j’aimerai décider moi-même le filtrage, et ne pas le confier à un modérateur. Subir de longs trolls stériles et répétitifs, si vous aimez ça et que vous avez le loisir de les parcourir pour les sauter, tant mieux pour vous, mais cela n’est plus mon cas. Je suis donc face à deux alternatives : - les subir pour accéder à ce que j’apprécie encore de Agoravox - être écoeuré et chercher ailleurs au détriement de Agoravox car je me rends compte que je ne suis pas le seul. Il y a ainsi récemment au moins un auteur qui a demandé que l’on retire son article pour cette raison. Vous me direz peut-être que tant mieux, je vous dirai que c’est le principal risque de Agoravox : perdre progressivement des contributeurs puis des lecteurs à cause de certains trolleurs acharnés et probablement désoeuvrés. Mais je me refuse à ce qu’on les censure. Une solution est de donner à chacun le moyen de déterminer son propre filtage. C’est ça la liberté car un abus de certains prive d’autres de leur possibilité d’exercer leur liberté et nos moyens techno nous offrent de nouvelles solution. La liberté c’est de pouvoir voter avec ses pieds et il y a de multiples manières de le faire.
Les choix que chacun fait peuvent être assimilés à une censure personnelle, et c’en est une que j’aimerai pouvoir exercer dans Agoravox en filtrant par une liste personnelle les interventions dérengeantes et à répétition de certains commentateurs totalement prévisibles et qui n’apportent rien au débat (à mon sens) et me découragent de plus en plus souvent de considérer les commentaires voire même de consulter Agoravox.
Derrière ce cas d’espèce se profile la censure, et là je ne peux m’empêcher de citer Lula, le président du Brésil au sujet de la censure que veut imposer les lois liberticides sur Internet :
"La majorité est faite de gens biens. Nous n’allons pas nous énerver
parce que de temps en temps un fou dit quelque chose. Il y a même un
site qui propose la mort de Lula. Ce n’est pas un problème, ceux qui proposent la vie sont infiniment plus nombreux. Infiniment plus nombreux."
Si vous n’avez pas écouté sa conférence sur la décision du Brésil d’adopter le logiciel libre, faites le, pas d’excuse c’est sous-titré en français :
Si vous n’aimez pas un propos, fuyez le .Tant que nous serons libre et avons le choix de nos sources d’information, nous serons globalement protégés.
Si les débats de Agoravox deviennent par trop stupides et stériles, eh bien que ce soit dommage pour Agoravox, ce n’est pas grave tant que je peux aller ailleurs chercher ce que je cherche. Telle est la leçon que nous montre le Brésil.
Ah si la France et les pays occidentaux avaient de tels dirigeants on n’aurait pas à se battre contre des lois que veulent nous imposer les tireurs de ficelles de l’OMPI et maintenant de ACTA.
Mon papa me disait que ce n’est pas parcequ’untel a fait une connerie que l’on doit la faire, constater des échecs et des erreurs au capitalisme n’implique pas de le rejeter, au contraire de les corriger.