Ca faisait longtemps que quelqu’un n’avait plus déclenché une telle avalanche de critiques, assénées avec régularité, force, talent et conviction non-feinte, par des intervenants préoccupés par le bien-être social du peuple, en particulier dans son incarnation suprême et héroïque a savoir la fonction publique et les entreprises d’état, menacées par le grand capitalisme international et l’invasion de modèles de sociétés a l’anglo-saxonne.
Je reprends ma respiration.
Donc, après une longue période de ‘consensus mou’ et de ‘faut surtout pas mécontenter telle ou telle catégorie professionnelle’, ca surprend, ca agace (si, si, on le sent). Moi je suis curieux pour la suite.
Tout ceci montre bien les limites de l’Europe politique. L’Allemagne se méfie d’un tracé qui passerait par la Pologne, les pays baltes ou la Biélorussie. Et avec raison : ce sont des pays qui n’ont qu’une sympathie très limitée pour la Russie et qui ont plus la fibre atlantiste qu’européenne. Alors pour éviter d’être pris en otages entre la Russie et les US et leurs sympathisants, ils essayent de contourner le problème.
De plus, entre l’Allemagne et la Pologne, ca ne semble pas vraiment être le grand amour non plus. Les allemands défendent leurs intérêts énergétiques et ils ont bien raison.
Vous écrivez : ‘Le capital n’a alors plus aucune raison de consentir à un quelconque compromis : c’est la fin de la social-démocratie.’ Ceci m’a semblé être le point d’orgue de votre article, une espèce de constat d’impuissance. Jusque la je vous suis bien.
En revanche je ne vous suis plus pour le reste. Lorsque vous souhaitez une vrai politique de gauche, vous devenez un peu flou : l’objectif de plus de lits d’hôpitaux et d’abaisser l’âge de la retraite est certes louable mais un peu passe-partout. Comment définissez de façon plus générale ‘une vraie politique de gauche’ ?
De plus, si on reprend votre point d’orgue ‘la social démocratie n’a plus de prise sur le capital’, quelle prise aurait un socialisme avec ‘une vraie politique de gauche’ ? Et je ne crois pas, que la grève des cheminots soit un contre-exemple : les cheminots se trouvant par statut totalement isolés et protégés de toute influence du marché. Dans le même ordre d’idée : le capital a-t-il besoin de la démocratie ?
En somme : n’est ce pas foutu de toute façon ? Ce n’est pas le ps qui a perdu, c’est le socialisme tout court.