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PaotrGarz

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  • Premier article le 02/11/2010
  • Modérateur depuis le 11/06/2011
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Derniers commentaires



  • PaotrGarz PaotrGarz 28 décembre 2010 23:30

    Je pense plutôt que ETA a profité des trêves pour se réorganiser, ce qui est différent et somme toute logique de leur part. Dans chaque rupture de trêve, la responsabilité des deux camps est partagés. ETA veut forcer l’Etat espagnol à négocier, celui-ci ne veut entendre parler que de reddition, et ne pas faire la moindre concession. Difficile d’aboutir dans ce contexte.

    Depuis un an cependant, la donne a changé. La gauche abertzale s’oriente assez clairement vers une rupture avec la lutte armée. Un cessez-le-feu d’ETA est attendu. Mais les autorités espagnoles maintiennent leur stratégie de répression à tout va. Elles veulent une victoire totale, contre toute raison, alors qu’une négociation est la seule porte de sortie.



  • PaotrGarz PaotrGarz 28 décembre 2010 23:19

    En effet, ETA a connu le summum de son soutien populaire à la fin du franquisme, et ensuite il n’a cessé de se réduire. Mais il lui reste tout de même une base sociale conséquente. 200 000 personnes, 10% d’une population favorable à un mouvement armé, cela reste tout juste énorme. Ces chiffres globaux sont de plus à nuancer. Dans la zone bascophone du Pays basque, les opinions favorables à ETA sont très élevés, quand elles sont très réduites dans la zone castillanophone.

    J’ai dit que un tiers des jeunes basques étaient favorables à ETA. Cette donnée, je la tiens d’un sondage récent, mais dont je serais bien en peine de trouver la référence... Elle me paraît en tout cas tout à fait vraisemblable. Je connais assez bien la partie bascophone d’Hegoalde, et honnêtement, je ne serais pas surpris que la majorité de la jeunesse y soutienne ETA. Pour un observateur, ce soutien semble vraiment massif. Ceci en revanche n’est pas valable pour la zone castillanophone.

    Alors après, sur le « degré d’intelligence et de compréhension des jeunes en matière de politique », j’aurais quelques remarques à faire. Autant la jeunesse française est en voie de dépolitisation totale, autant la jeunesse basque offre l’exemple inverse. Le degré de conscientisation y est proprement hallucinant, sur des thématiques comme la question sociale, le capitalisme, le consumérisme, le féminisme, l’écologie, la solidarité, etc. De même, le degré d’organisation est impressionnant : dans chaque ville, dans beaucoup de villages, les jeunes s’auto-organisent et animent leur « gaztetxe », local ou squat, ou le contenu politique est omniprésent. Cette conscientisation précoce (dès l’adolescence) à son revers et explique que pour un certain nombre la lutte armée soit un prolongement logique.



  • PaotrGarz PaotrGarz 28 décembre 2010 20:28

    Si les autorités espagnoles avaient une réelle volonté de mettre en fin à la torture, elles auraient déjà suivi les injonctions d’Amnesty International et des autres organismes internationaux : mettre fin à la garde-à-vue incommunicado, permettre au détenu de voir son avocat et un docteur à n’importe quel moment, filmer ce qui se passe dans les commissariats. Or, ce n’est toujours pas le cas. Donc tout reste permis durant ces garde-à-vues, notamment le pire.



  • PaotrGarz PaotrGarz 28 décembre 2010 12:53

    Il ne faut jamais céder à la tentation d’une explication simpliste d’un conflit qu’elle qu’il soit. Résumer ce conflit à la juste lutte d’un Etat démocratique contre le terrorisme, comme nous invite à le faire les autorités et les médias, c’est passer à côté de tout début de compréhension.

    Pourquoi l’organisation ETA existe-t-elle toujours malgré les coups que lui porte la lutte anti-terroriste ?

    Pourquoi un tiers de la jeunesse basque soutient ETA ?

    Pourquoi la gauche abertzale n’a jamais dénoncé ETA ?

    Pourquoi environ 150 000 Basques votaient régulièrement pour cette gauche abertzale du temps où elle était légale ?

    Toutes ces questions ne peuvent que laisser circonspect quelqu’un qui n’a qu’entendu la version offcielle diffusée par les autorités françaises et espagnoles. Certains invoqueront le fanatisme, l’extrémisme, voire le racisme, pour tenter d’expliquer cette « anomalie » : un groupe armé qui continue de bénéficier d’un soutien populaire important. 

    Derrière la version officielle des autorités, si simple, si évidente, il y a le lourd passé de répression qu’a connu le Pays basque sous le franquisme puis sous la transition démocratique (avec les fameux GAL), et la situation actuelle d’exception que vivent maintenant les Basques. Pelle-mêle : dispersion sans cesse croissante des 750 prisonniers basques sur tout le territoire espagnol et français, acharnement judiciaire contre les prisonniers, brimades en tout genre dans les prisons, rafles fréquentes de jeunes ou de militants politiques appartenant à des partis ou organisations illégalisés, tortures et mauvais traitements presque systématiques en garde-à-vue, interdiction de partis, d’organisations, fermeture de bars, de médias, manifestations interdites, violences policières régulières, arrestations et perquisitions par centaines tous les ans, enlèvement régulier de militants politiques que la police essaye d’intimider et d’acheter (et qui décède en cours de séquestration comme Jon Anza), etc., etc. . C’est ça le quotidien des Basques. 

    Tu veux savoir comment est perçue la Guardia Civil là-bas ? Les gens (n’ayant pourtant rien à voir avec ETA ou la gauche abertzale) en ont peur, les exècrent et les considèrent comme une force d’occupation (témoignage entendu). L’an dernier, j’étais aux fêtes de Gernika. Le jour où j’y étais j’avais remarqué la présence pas très discrète de forces anti-émeutes. Le lendemain, un rassemblement de soutien aux prisonniers était prévu et les forces anti-émeutes ont chargé la foule, sous les quolibets. Résultats : des femmes et des anciens bousculés, des ados matraqués, de nombreux blessés, la population et le maire de Gernika outrés. Tant que la situation répressive perdurera, avec son lot de violences des autorités espagnoles et françaises, on trouvera facilement des jeunes pour grossir les rangs d’ETA. C’est ça la réalité du Pays basque : une violence loin d’être l’apanage d’ETA. Seulement on ne parle que de la violence d’ETA, et l’on tait toutes ces violences  quotidiennes, cette répression omniprésente dont le but est de maintenir la population basque dans la crainte et de l’éloigner de l’indépendantisme. 

    La lutte anti-terroriste ne justifiera jamais l’inacceptable. Au nom de l’anti-terrorisme, on s’attaque partout aux libertés fondamentales. Au Pays basque, c’est pire parce que l’Espagne et la France en font un laboratoire de mise en place de mesures répressives, où est criminalisé quiconque affiche des convictions indépendantistes.



  • PaotrGarz PaotrGarz 28 décembre 2010 11:26

    Il y a en Espagne un climat d’impunité couvrant les pratiques des polices espagnoles. La justice va systématiquement dans le sens de la version policière. S’il y a des stigmates de violences, alors « le détenu s’est auto-mutilé ». S’il n’y a pas de stigmates, « c’est qu’il n’y a pas eu de torture ». Tout simplement... Les policiers espagnols ne sont pas cons, ils font attention à ce qu’il n’y ait pas de stigmates trop visibles (sauf de temps en temps où ils y vont un trop fort et le type fini sa garde-à-vue à l’hosto). Ils copient pas mal ce qui se fait dans la police israélienne (aquaparc, etc.). C’est un style de torture « civilisé » en somme, qui convient particulièrement au monde occidental, bien loin de la gégène. Mais cela n’en reste pas moins de la torture.

    Même dans les cas rarissimes où des plaintes pour tortures sont étudiées, elles n’aboutissent pas pour des motifs du genre « on n’est incapable de savoir qui étaient les fonctionnaires de police présents à cette garde-à-vue, donc classement sans suite ». C’est ce climat d’impunité général qui continue d’être dénoncé par Amnesty International, le Comité de l’ONU pour les Droits de l’homme, et d’autres ONG encore.

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