pour être plus clair, si je devais résumer la guerre du Liban en style télégraphique,
ça donnerait :
« Grève des Enseignants : 200.000 morts. »
ça commence par des manifs style 68, les profs enchaînent,
arafat se branche sur cette gauche en mouvement,
une fusillade...
le réflexe communautaire se plaque alors en crispation sur le fond droite-gauche,
et c’est parti pour quinze ans ;
impossible de débrancher ce moteur !
inutile de chercher à revenir en arrière sur les vrais débats,
le cirque ne tolère nulle incartade.
mais entre temps, pas de naïveté, je ne doute pas que daëch fascine,
il y a un pouvoir de l’horreur, attractif-répulsif, et il faut savoir à quoi il tient :
daëch, ça marche pas sans youtube.
déjà, deux remarques :
-bien noter la différence entre daëch.fr et daëch-USA,
dans un cas c’est désert, orange, très clean,
dans l’autre les sous-bois, la victime est même autorisée à une touche perso, familiale-
ces détails sont d’importance, comme si daëch s’adaptait à son décor...
-ensuite, daëch est en nous, j’en veux pour preuve, que nous eûmes, même ici sur agoravox, un ancêtre éloquent de daëch : une star locale, brillante, mais en difficulté face à un débordememnt de trolls, n’avait pas manqué d’arborrer, en avatar, un personnage de bd avec dans une main un couteau, et de l’autre une tête coupée,...qui s’en souvient ?
bref, le pouvoir de daëch dans sa gestuelle tient à mon avis à un message de fond
adressé à une population spécifique.
cette population a en propre d’être touchée par les écrans, télés, ou réseau,
elle relève d’une génération qui, en vaste prise avec un système des machines,
en devenir d’appendice de ses propres appendices,
est en grave perte de mémoire, déperdition d’histoire, donc de corps -
les récepteurs du message daëch, plus ils sont jeunes,
plus ils sont des expropriés de leur corps, en termes de mémoire,
donc aussi de sensations pensées, vécues, etc.
le message simple de daëch, s’il acquiert cette puissance, jubilatoire au fond,
c’est parce qu’il ne dit rien de moins que l’évidence suivante :
Mesdames et messieurs,
votre attention s’il vous plaît,
Daëch a le loisir de vous rappeler que :
vous avez un corps.
voilà, cqfd, en face il ne reste plus qu’à « faire corps »,
et en même temps que ça semble très nouveau, quoi de neuf au fond ?
la Chance ici, c’est peut-être que contrairement à ce qu’on croit la France n’est pas latine, seuls les américains sont profondément fidèles au Latin, d’où le mauvais goût mondialatinisé en cours, dont daëch est tout au plus un jambage ; en cela, l’alignement hollandois actuel, dans tout son artifice, ne résistera pas aux effets à venir, et c’est là que l’Exotisme Français se souviendra des Jours.
parce que déjouer du mythe à ce point-là et aussi profond,
je sais pas ça doit être chirurgiens depuis 5 générations.
bref,
le scalpel en cours enlève couche sur couche, et c’est tellement piégé...
même le comm. de howahkan tombe aussi dans le piège,
car s’il dit vrai, il s’en tient à une erreur, or il y a foule, c’est le cas de le dire.
malheureusement, auteur, le processus est enclenché,
c’est celui-là même qui fit la guerre du Liban :
activer le communautaire, pour ou contre une exaction visible, cela revient au même,
or la mamma boubakeur, comme d’autres, est ici trop puissante, c’est joué,
parce que le boulet rouge manipulé tient trop de jouissance.
je ne sais pas si je me fais comprendre :
le Colisée, 129.000 places, voilà ce qui fait 4 siècles d’Empire.
En conséquence, c’est terrible, mais il faut l’affronter,
vous êtes une lueur ultime dans le début d’un très grand obscurcissement en cours,
et dont les derniers épisodes présagent un épaississement sans précédent
et surtout sans retour, c’est fini, joué,
c’est juste l’éructation d’un avant-propos, boubakeur,
trop tard.
le comumunautaire, combiné à la puissance orale du visuel technomédiatique,
c’est vouloir encore la diegesis contre la mimesis, impuissance au rendez-vous,
vous signez votre mise en zoo, une relique ! une découpe paléontologique...
c’est une question de temps,
bientôt il n’y aura plus que ces mouvements,
car reprenez votre spirale, au résultat vous avez quoi, en négatif ?
le scenario rêvé pour en finir avec toute revendication réelle sur les problèmes réels.
seulement ça se joue pas sur cette heure des rassemblements,
le silence n’est pas d’aujourd’hui, la complicité n’est pas de l’heure ;
l’un est le résultat de l’autre, en gain qualitatif,
approfondissement dans la perte du coeur, et de la pensée.
à quelle condition je n’ai plus de problème à sympathiser avec un égorgeur ?
quand je meurs de faim, ou presque.
lorsque je considère que la violence qui m’est faite ne mérite rien de moins.
le couteau daëch, dans toute son abjection, inaugure donc un style auquel nul aggrégat ne saurait répondre.
si cela se joue sur le terrain du style, l’analyse aussi brillante soit-elle
se trouvera aussi stérile que le rassemblement.
or un fond non-dit de votre logique, c’est peut-être que daëch et boubakeur ont en commun, non pas l’islam, loin de là, mais l’inauguration du Jugement : nous jugeons que vous méritez la potence ; nous jugeons que vous êtes excommuniables...
puis vous listez le nombre de Jugements qui n’ont pas eu lieu.
les implications de daëch n’ont donc rien à voir avec l’islam.
tiens des gens un peu trash, et qui s’imaginent qu’on pourrait se faire justice ?..