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Patrick Adam

Patrick Adam

55 ans - Résident dans l’ex Rio de Oro, aujourd’hui Sahara marocain. Chercheur autodidacte intéressé à l’histoire de l’Ouest saharien et du Maghreb. Spécialiste du raid de Michel Vieuchange, jeune Français mort en 1930 à son retour de Smara, cité interdite du désert, et dont les Carnets de route, préfacés par P. Claudel, ont connu leur heure de gloire avant de sombrer dans l’oubli. Auteur de différents articles sur le sujet et d’un ouvrage paru en février 2006, aux éditions L’Harmattan, intitulé : "De Smara à Smara".
 [décédé début décembre 2006]
 

Tableau de bord

  • Premier article le 07/02/2006
  • Modérateur depuis le 27/02/2006
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Derniers commentaires



  • Patrick Adam Patrick Adam 27 avril 2006 11:47

    I - « Les Etats Français, Chinois, cubain, syriens seraient aujourd’hui bien en peine - ainsi que l’autorité palestinienne du reste - de démontrer la validité de la prétention des peuples qu’ils encadrent respectivement à se percevoir comme des peuples dotés d’un droit historique sui generis. »

    Ce respectable auteur semble ne pas connaître lui-même ce qu’est un état. Mettre dans le même sac l’histoire de la France, de la Chine, de la Syrie et du Cuba est confondant d’inconsistance. Cet auteur est peut-être de la même école que celui qui nous claironnait la fin de l’histoire. Il serait vain de vouloir refaire ici la genèse de la mise en place, en Europe, de l’idée de nation française. Tout le monde connaît la démarche entreprise par Philippe Auguste, Philippe le Bel et poursuivie assidûment par Louis XI. Que dire de Richelieu, de Louis XIV, puis de la Révolution Française et de Napoléon ?

    La nation syrienne (on pourrait dire la même chose de la nation algérienne et de bien d’autres ex-colonies européennes) est une invention anti-coloniale. Cuba une invention anti-américaine. Quant à la nation chinoise, l’histoire ne va pas tarder à nous dire ce que ce concept représente exactement.

    II - En second lieu, il convient de noter que la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917, selon laquelle : « Le gouvernement de sa Majesté (britannique) envisage favorablement l’établissement en Palestine du mandat Britannique d’un foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif », offre une reconnaissance officielle valant légitimité.

    Diable ! Rien que ça ! La déclaration Balfour offre une reconnaissance officielle valant légitimité. Et l’acte d’Algésiras, il offre quelle légitimité ? L’histoire n’est pas une boîte à malices dans laquelle chacun peut puiser suivant ses intérêts. L’histoire n’appartient à personne. La Palestine d’aujourd’hui (démographie aidant) n’a rien à voir avec le pays que les Anglais ont connu.

    La création de l’Etat d’Israël est un fait historique et ceux qui cherchent à le remettre en cause sont de dangereux malades mentaux. Personne, sauf le fou iranien, ne parle de rayer Israël de la carte. Mais Israël entretient lui aussi la confusion sur la vision de son espace « culturel, historique, et religieux ». Y a-t-il oui ou non un concept de Grand Israël, et si oui, sur quels critères se base-t-il ?

    Bien sûr de nombreux Israéliens ne partagent pas cette vision d’illuminé. L’effort poursuivi de colonisation des territoires occupés (oui je dis bien occupés et je tire le terme des textes des Nations Unies auxquels vous faites référence quand ça vous arrange) est là pour en témoigner. Vous penser que l’Etat palestinien se situe en Jordanie. La communauté internationale a de plus en plus de mal à vous suivre sur ce point (Anglais compris).

    III - Si les (ou un certain nombre de) Juifs constituent un peuple, la cause est entendue. Quant à la localisation géographique précise qui doit correspondre à ce peuple, qui pourrait s’arroger le droit d’en décider à la place du peuple intéressé ? A cet égard c’est l’ONU qui décide très officiellement de cette localisation géographique de L’Etat du peuple juif.

    Pourquoi avez-vous omis de signaler dans ce brillant exposé que les pères fondateurs du sionisme avaient songé, au départ, à créer l’état d’Israël quelque part du côté de l’Ouganda, dans des territoires quasiment vides, dans le souci de ne déranger personne.

    C’est au souvenir de cette généreuse idée - émise pour ne pas avoir précisément à faire souffrir d’autres peuples ainsi que le peuple juif avait souffert tout au long de l’histoire.- que je me suis permis de faire allusion à la Terre Promise. Vous semblez oublier que beaucoup de Juifs savent très bien aujourd’hui que ce concept peut très bien être abordé d’un point de vue philosophique et non comme revendication territoriale.

    IV - « AINSI la question fondamentale est la suivante : si les Français, camerounais, Laotiens, Luxembourgeois sont admis comme des peuples - dotés donc collectivement de droit moraux, juridiques, politiques, nationaux précis- que les juifs ne le seraient ils pas, avec des droits nationaux identiques sur un espace INCONTESTABLEMENT ancestral ? »

    Là aussi on remet dans le même sac des peuples construit sur des critères bien différents les uns des autres. A quoi sert cet amalgame ? Une chose est sûre, ça ne fait pas avancer le débat. Surtout quand dans la foulée vous parlez d’un « espace incontestablement ancestral »... On a vu ce que ce type de raisonnement a donné en Yougoslavie, ou ce qu’il donne au Cachemire,

    L’idée de nation est une idée relativement neuve dans le concert des nations. On peut dire qu’elle est née de la révolution Française quand il s’est agi de défendre non pas seulement une terre mais une nouvelle représentation de la société. Avant la Révolution Française, la terre appartenait à des familles régnantes qui s’en échangeaient des lambeaux à l’occasion de leurs mariages princiers, parfois même sans que les peuples soient informés.

    Israël n’a pas plus de droits ancestraux sur la Palestine que les Romains sur l’Andalousie ou les Mongols sur l’Inde. La Palestine a été de tous temps un corridor de passage pour tous les peuples du Proche Orient mais il ne sert à rien aujourd’hui d’aller chercher dans l’histoire une quelconque justification à une occupation condamnée depuis longtemps par la communauté internationale. Pas plus que l’Occident ne laissera ais les juifs être jetés à la mer, il ne permettra pas de refouler tous les Palestiniens en Jordanie ainsi que vous le suggérez.

    V - « Certains prétendent qui ne faut pas ressasser le passé indéfiniment. Pourtant il me semble plus que nécessaire que pour bien comprendre une situation donnée il convient de revenir aux sources. »

    Bien sûr que le passé éclaire toujours une situation donnée. Mais je reviens à mon interrogation précédente : pourquoi sur un sujet aussi brûlant et qui engage l’avenir de populations déjà bien meurtries, aucun des intervenants (tant d’un bord que de l’autre) n’a daigné faire allusion à l’initiative de paix de Genève. Moi je préfère regarder dans cette directe. Et pour ce qui est des clins d’oeils historiques puis que vous en faites un à l’excellent empereur Hadrien, pourquoi m’interdire de rappeler les déboires de Moïse et d’Aaron dans le Sinaï quand il s’est agi de ramener le peuple juif au bercail.

    VI - « Le mot de palestina provient en fait des habitants de la côte de la mer rouge, les Philistins peuple marin. » Alors là, quand on recopie diligemment des bouquins on fait gaffe. Les Philistins, si mes souvenirs sont bons (Marsu au secours si tu es là...) sont un peuple de marins établis sur la côte de l’actuel Liban (Tyr et Sidon). Peuple de marins reconnus dans l’Antiquité, certains se sont mis au service de différentes puissances régionales. C’est à eux qu’on peut attribuer la première circumnavigation avérée de l’Afrique au temps du pharaon Néchao. De là à les installer sur la Mer Rouge...

    VII - « On voit bien que l’origine de la Palestine est plus proche d’un accident historique et d’une manoeuvre totalitaire plutôt que d’une soi disante lignée ancestrale des représentants de l’autorité palestinienne et au Hamas. »

    Attention, l’utilisation sans discernement de mots tels que « totalitaire » « manœuvre » « complot » peut se révéler paranoïdique. Quant à la notion de « lignée ancestrale », elle me donne envie de gerber. Vous parlez comme un palefrenier dans un haras, comme un éleveur de coqs de combat ou de moutons dans les Highlands. Vous emmerdez le monde avec vos races et vos lignées ancestrales. Y a en marre de vous entendre proférer de telles conneries. La race, vous pouvez vous la mettre où vous voulez. Les gens civilisés, y a longtemps qu’ils n’en parlent plus.

    Quand donc, les uns et les autres, Juifs Palestiniens, Turcs, Français, Chinois, Zoulous, accepterons-nous de reconnaître que, comme le disait le grand Léo, « nous sommes tous des bâtards ». Patrick Adam



  • Patrick Adam Patrick Adam 26 avril 2006 23:21

    Ah subodorante Lalla. Qui sait ?... « Errare humanum est » comme disent les vilains pirates chaque fois qu’ils croisent le bateau des gentils Gaulois... Sans rancune. Mais soit prête pour le prochain combat. Ne compte pas quand même que je vais te lâcher sur la colonisation et sur quelques-uns des minces sujets qui me tiennent à cœur.

    Et pour te montrer tout de suite que je ne me laisse pas circonvenir rapidement, même si tu me fais la danse des sept voiles, je m’empresse de te dire que je n’ai guère apprécié ta phrase sur les Palestiniens « qui appartiennent religieusement à cette terre ». Là, tu n’as pas pu t’empêcher de déraper, car si tu raisonnes en terme de religion, c’est foutu, et on est reparti pour un tour. Le Dieu que vous revendiquez tous et toutes dans le coin n’est quand même pas un agent immobilier qui ne retrouverait plus, dans ses tiroirs, le bon titre de propriété de la terre promise.

    Encore une fois, voilà l’exemple parfait des méfaits de la religion quand elle cherche à faire son nid (et son beurre) dans des coins où elle n’a rien à faire.

    Et puis, là aussi, il ne faut pas tout mélanger. Le terre de Palestine est peut-être « sacrée » pour les Juifs puisque « cadeau de Dieu », et un tel cadeau, ça ne se refuse pas. Pour les musulmans, (arrête-moi si je dis une bêtise) c’est seulement Jérusalem qui est sacrée, plus quelques tombeaux de patriarches dont ils se sont appropriés l’ascendance à la suite de raisonnements dont la justification n’est pas très catholique, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais passons. A l’époque, personne n’a crié au hold-up, alors on ne va pas s’y mettre maintenant.

    Les Palestiniens étaient donc jusqu’à présent devant un problème exclusivement politique et pas religieux. La redistribution des cartes au profit du Hamas a fait basculer officiellement le conflit dans ce type de revendication inspirée de l’au-delà. Moi, quand je voyais la tête d’illuminé (au sens strictement religieux du terme) de ce bon cheikh Yassine (paix à son âme comme on dit par là-bas), ben franchement ça ne me rassurait pas vraiment sur son niveau intellectuel et encore moins sur l’avenir radieux qu’il promettait à son peuple. Mais bon, c’est une opinion toute personnelle. Juste une question de feeling.

    Je pense donc que cette redistribution des cartes est, au mieux, du temps perdu, au pire un processus de blocage et de désolation supplémentaires. C’était le thème de l’article qui m’a valu des tas d’injures mais qui a permis aussi ce petit clin d’œil avenant dont tu viens de me gratifier et dont je te remercie. Patrick Adam



  • Patrick Adam Patrick Adam 26 avril 2006 21:36

    Ah Stimulante Lalla. Te voilà enfin dans les rails d’une discussion, allant droit au but, sans t’embarrasser de fioritures inutiles. Tu as mille fois raison, impossible de justifier que des Russes, des Marocains, des Polonais, des Français ou des Ethiopiens, puissent revendiquer une terre qui ne leur a jamais appartenue.

    Lalla Mennara = 1. Le commando israëlo-facho-du-sentier-pas-si-lumineux-que-ça = 0. D’autant que vos propos peuvent être susceptibles d’être examinés de près par un tribunal. Affirmer qu’un peuple entier a un QI de 35, c’est peut-être condamnable... Mais laissons à d’autres vos propres méthodes d’intimidation. Quoiqu’il en soit : nul, les gars ! Vraiment nul ! La petite Lalla, avec son argument de rien du tout, elle vous enfonce, vous et votre déclaration Balfour. Franchement aller chercher les Anglais pour revendiquer la Terre Promise ! Un peu de dignité que diable ! Ni Moïse, ni Aaron n’auraient songé à avoir recours à une telle bassesse pourtant ils ont eu fort affaire eux aussi dans le Sinaï avec ceux qui ne voulaient pas rentrer tout de suite à la maison. 40 ans, c’est pas une mince affaire. Presque autant que le conflit qui nous occupe maintenant.

    Alors, je le dis, je le redis, le coup de la Terre Promise reste à ce jour, la meilleure campagne publicitaire inventée pour, comme on dit dans les cours de marketing, « créer un besoin chez des gens qui, jusqu’alors s’en étaient bien passés ». Sans compter le nombre de fois que Yahvé s’est énervé, là-haut, en voyant son peuple « élu » se prélasser régulièrement sur les bords du Nil ou dans les banlieues huppées de Babylone. (Eh oui ; la banlieue chic, ça ne date pas d’aujourd’hui). Attitude passablement irresponsable qui le contraignait à envoyer régulièrement des tas de prophètes un peu râleurs (et un peu aboyeurs publics sur les bords) pour ramener le dit peuple vers la terre dont il lui avait fait cadeau.

    Ah réveillante Lalla. Une fois de plus tu me fais prendre pas mal de risques. Mais j’assume. Patrick Adam



  • Patrick Adam Patrick Adam 26 avril 2006 13:33

    Ah raccoucissante Lalla, Le « de quoi je me mêle » n’a pas cours ici. Si tu veux vivre tes petites cachotteries littéraires, il faut aller voir ailleurs, d’autant que le « petit vieux » en question n’a pas eu l’air non plus d’apprécier ton petit jeu.

    Je maintiens donc mon propos, ça fait deux fois maintenant que je vois, sur ce forum, des intervenants être traités de vieux et je m’étonne que, par deux fois, ce soit le fait de Maghrébins généralement plus respectueux de la vieillesse.

    Je ne vais tomber dans le panneau de la généralisation. Ce n’est pas ma méthode de fonctionnement. Je constate un dérapage, c’est tout. Quand on prétend donner des leçons de morale à la terre entière, il me semble qu’on doit éviter d’être aussi franchement péjoratif envers ceux qui expriment des idées qui dérangent. Ce n’est pas la première fois que je te vois, faute d’avoir des arguments à ta disposition, t’en prendre nommément aux personnes que tu te sens en droit d’interpeller.

    En ce qui concerne les vieux qu’on « jette dans les asiles ». Là aussi, crac, je vais te raconter un souvenir d’enfance. Décidément, vertigineuse Lalla, tu es ma madeleine à moi. Quand j’étais en 6ème, comme but de promenade pour un jeudi après-midi, les curés chez qui j’étais en pension m’ont amené visiter un asile. Ça s’appelait « La Miséricorde". Inutile de préciser dans quelle ville ça se passait. Disons qu’elle avait les ailes plutôt déplumées, la Miséricorde, dans le coin. Mais le fait n’est pas là. L’important, c’est qu’étant encore un enfant, on m’a amené là pour toucher du doigt une réalité qui s’appelle « la misère du monde ». J’en garde aujourd’hui encore un souvenir effroyable. Je me souviens d’avoir traversé, plutôt mal à l’aise, une grande allée qui coupait en deux le réfectoire quand une femme, vieille ou folle, ou les deux à la fois, a voulu me toucher. Je n’ai pas su quoi faire. Elle a agrippé un coin de mon tricot et un surveillant est venu arracher cette main...

    Alors moralisante-à-peu-de-frais Lallla, ne compte pas sur moi pour te faire l’apologie de la charité. Rimbaud disait « la charité est peut-être sœur de la mort ». Il avait bien raison et souvent je me dis que le « peut-être » est de trop, surtout dans les pays musulmans où la zakat est encore institutionnalisée.

    Nous avons compris en Occident (il a fallu le temps mais dans l’ensemble on y est arrivé) que l’injustice ne s’effacera jamais avec la charité (voir ce qui se passe aux Etats-Unis) et qu’il vaut mieux faire confiance aux lois d’un Etat plutôt qu’au sermon du dimanche ou au prêche du vendredi pour asseoir un peu plus de justice sociale.

    T’as raison, au Maghreb, on ne met pas les vieux dans les asiles. Mais on en laisse pas mal traîner dans les rues. Oh, ça se passe peut-être dans des quartiers où toi tu ne vas pas souvent traîner. Mais crois-moi, ça existe.

    Et puis sémantique Lalla, en France on ne met pas les vieux dans des asiles (ça, normalement, c’est pour les fous - mais pas toujours, j’en conviens). On les met à l’hospice. Je ne dis pas que c’est mieux, mais ce n’est pas la même chose, ni pour l’administration ni pour la famille. Patrick Adam



  • Patrick Adam Patrick Adam 26 avril 2006 11:40

    A l’attention de QwazyMoto.

    Franchement, à première vue, car votre texte est très dense et mérite une ou deux relectures, je ne peux qu’adhérer à votre analyse du conflit. J’y mettrais cependant une réserve. Elle concerne un fait significatif que vous passez à la trappe, à savoir la vente, en bonne et due forme, à des Juifs mandatés par le mouvement sioniste et donc pas encore Israéliens (puisque ça se passait dans la première moitié du XXème siècle) de la terre « sacrée » de Palestine par de riches propriétaires terriens Damascènes ou Bagdadi (arabes pour la plupart ou turcs) qui, plus ou moins encouragés par leurs « protecteurs » Britanniques et, dans une moindre mesure Français, ont cru réaliser une bonne opération.

    Quoiqu’il en soit, je considère encore qu’il n’est pas très constructif de ressasser sans cesse le passé, dans une partie du monde qui a vu s’affronter des tribus antagonistes depuis les premiers temps historiques et sans doute bien avant.

    Je vais dire ici une vérité qui va me faire traiter de tous les noms par ceux qu se nourrissent de complots en tous genres : le mythe de la Terre Promise, est en soi un aveu d’usurpation de terre. Si Terre Promise il y a, et si on prend ce concept au pied de la lettre et non comme un idéal philosophique (ce qui était à l’origine du mouvement sioniste), c’est qu’au départ on n’est pas chez soi. (Bon allez-y, les « istes » d’ici et les « istes » de là, déchaînez-vous, ça vous permettra de dormir un peu mieux ce soir).

    Peuple nomade à ses origines, issu des régions proches de l’Arménie actuelle (oui, je sais ça aussi, ça ne va pas plaire à tout le monde, mais le coup d’Abraham partant de Ur en Chaldée pour gagner Canaan, c’est du mythe pur et dur) le peuple Juif a voulu se sédentariser sur les rives du Jourdain. Et on peut dire que c’est de là que viennent tous ses malheurs. La Bible ne raconte pas autre chose (guerres, déportations et exil). Je ne vais pas me lancer dans une vaste reconstitution historique d’autant qu’il me semble vain de toujours vouloir bâtir de superbes analyses historiques si on n’a rien de concret à proposer pour entrevoir un bout de solution à un problème qu’on prétend cerner.

    Je suis particulièrement surpris que, vu le nombre de commentaires que cet article a suscité, personne n’ait eu encore l’idée (sans parler de l’envie) de mettre sur le tapis l’initiative de paix Genève. C’est pourtant un travail remarquable qui a été effectué là par les principaux intéressés au conflit. A entendre la quasi-totalité des intervenants, on dirait qu’ils fonctionnent exactement comme ce qu’ils reprochent aux gouvernants des pays arabes : ils ont un fonds de commerce idéologique bien confortable et qui fonctionne à merveille depuis plus de 40 ans, alors ils ne veulent pas s’en départir.

    Oui « la libération de la Palestine était au départ et a longtemps été (et reste encore chez une majorité de Palestiniens) une question de libération nationale et non pas une révolution islamique ou un mouvement voulant établir un état islamique en Palestine. » Mais que vous le vouliez ou non, ce n’est plus le cas aujourd’hui. La cause Palestine est devenue (depuis longtemps) un motif de jihad. Alors qu’est-ce qu’on fait ? On continue de pointer le doigt sur les méchants en disant c’est vous qui avez commencé ? On attend que les idéologues se désidéologisent gentiment ? A mon avis, on risque d’attendre longtemps.

    On a donc tout notre temps pour en revenir aux propos de l’article. Caduque... Est-ce que le Hamas va avoir le courage qu’a eu Arafat de le prononcer, ce petit mot, caduque. Et combien de temps va durer ce petit jeu bien sordide du « je te tiens, tu me tiens par la barbichette » d’autant que question pilosité, il en a autant dans les deux camps.

    Arafat était un politique, pas un intégriste religieux. Il a su s’adapter à des situations qu’il n’avait pas prévues et, lentement et intelligemment, il a guidé son peuple vers la voie de la paix. On lui a tendu bien des pièges dont le moindre ne fut pas le coup de pouce donné par Israël à Cheikh Yassine (fondateur du Hamas) pour l’affaiblir. Et ça aussi, on le doit à cet excellent Sharon... Mais un fois encore, on ne va pas sans cesse réécrire l’histoire. L’histoire on la connaît. Ce qui compte aujourd’hui c’est le message qu’on fait passer à un peuple qui vit depuis des décennies dans une désespérance qui profite à tous ceux qui en ont fait leur fonds de commerce (je ne dis pas que ce soit votre cas). Le deuxième thème de cet article était de tenter de se positionner, au regard de l’actualité, face à notre perception de la « démocratie ». Là aussi, je vois que cette interrogation n’intéresse personne. Pour la plupart des intervenants, la démocratie se résume à jeter un nom dans une boite ce qui laisse présager de bien mauvaises conséquences si un tel cas de figure devait arriver chez nous. Haidar, c’était donc la démocratie ? Le Pen du 21 avril, c’était la démocratie ? Moi, comme disait Gainsbourg : « j’ai des doutes... » Alors Caduque or not Caduque ? Cordialement. Patrick Adam

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