Entre les ayatollahs de l’internet gratuit et ceux qui pensent que tout doit pouvoir se rémunérer, il faudra bien trouver un modèle pragmatique pour les années à venir.
Même des sites à caractère non commercial (je pense à Wikipedia qui a lancé un appel aux dons) ont besoin de fonds, ne serait-ce que pour financer leurs serveurs et les fournisseurs d’accès. La publicité (le débat est à la mode) se fait envahissante, gêne parfois la consultation sereine des sites et de nombreux internautes tentent de la limiter (AD-block, Flashblock sous Firefox par exemple). Le modèle de la publicité qui finance tout va à mon avis perdre progressivement sa pertinence, surtout avec la crise économique.
Alors pourquoi pas un financement par paiment direct, je ne suis pas contre. En revanche, 4$ par utilisateur et par mois, c’est exagéré pour un site censé s’adresser à un très large public, et aux jeunes en particulier ! Il ne faudrait pas dépasser 1$ ou 1 euro (soit le prix d’un fichier MP3 par exemple).
Le monde, c’est comme le Titanic, il fonce droit vers un iceberg, mais tout le monde danse à bord. La conférence de Jancovici (donnée en lien dans l’article) fait froid dans le dos, tellement elle s’appuie sur des évidences, des fait avérés et incontestables, et des mathématiques élémentaires (pas celles des financiers). Au-delà de tout ce qui a été dit dans cette conférence, dans la synthèse de Julien et dans les commentaires ci-dessus, il y a une question que je me pose :
Pourquoi le sujet de cette course folle (et surtout ses conséquences prévisibles) n’est-il pas plus souvent traité par les médias ? J’y vois deux tabous :
- La décroissance : si elle est inéluctable, on peut choisir entre la subir ou l’anticiper. Il existe un parti politique (plus vert que les verts) qui prône la décroissance active. Un tel parti était représenté aux dernières élections régionales, son score se comptait sur les doigts d’une seule main pour une commune de 20000 habitants.
- La limitation des naissances : tabou parmi les tabous. Il va à l’encontre de préceptes religieux, et la moindre réflexion à ce sujet évoque l’eugénisme, le fascisme, le crime contre l’humanité et autres droits fondamentaux.
Cette façon que nous avons de nous voiler la face (je fais allusion aux politiciens et aux chaines de télévisions les plus "populaires") pourrait faire l’objet d’une étude de société intéressante.
A+
Julien, quand tu écris "Il suffirait de demander : seriez-vous prêts à payer plus d’impôts pour ..." est-tu sérieux ? Un tel référendum va exacerber les clivages entre ceux qui payent des impôts et ceux qui n’en payent (quasi) pas, et comme ce clivage se situe à 50%-50% de la population, ça va conduire à la même chienlit que celle qui règne au sein du PS, mais au niveau national cette fois-ci.
Une moitié va voter non au motif que c’est toujours les mêmes qui paient, et l’autre moitié va voter oui au nom de la "justice sociale".
- raison 1 : le taux de redistribution. Lima l’a bien souligné, la fiscalité des jeux en France ne supporte pas la concurrence. Le site évoqué plus bas détaille son mode de rémunération, d’où il ressort un taux de redistribution compris entre 96% et 98%. imbattable. Même la banque va me piquer plus de sous dans les opérations de change aller et retour.
- raison 2 : beaucoup de types de jeux n’existent pas en France. Le hasard pur ou les résultats sportifs ne m’intéressent pas. En revanche, je suis intéressé par les jeux de pari sur des évenements divers (pas forcément sportifs, mais par exemple des résultats électoraux, le prix moyen de l’essence à une échéance donnée, la sélection d’une ville pour les JO, la découverte ou non du boson de Higgs à échéance donnée...) Ce genre de pari en ligne n’existe pas (que je sache) en France.
J’ai investi quelques dollars sur un tel site étranger (que je ne citerai pas, mon propos n’est pas de leur faire de la pub). Curieusement, alors que j’ai voulu faire une seconde transaction (par carte banquaire), celle-ci a été bloquée par ma banque. Le site m’a alors proposé un virement banquaire, ce que je n’ai pas fait. Il semblerait (mais je n’en ai pas la preuve) que les banques soient complices dans la lutte contre la chute pourtant inéluctable du monopole français.
La pub fait vivre le gratuit. C’est vrai surtout sur internet, mais la pub sur internet est moins invasive, elle ne bouffe pas mon temps.
Les infos à 19h comme les suisses ou les allemands, c’est trop tôt, à cette heure on est encore à table. Je trouve que 20h c’est bien.
Une hausse éventuelle de la redevance, c’est pas top, je suis d’accord. Mais enfin on peut se poser la question de savoir s’il est normal que la télé publique, financée par la redevance, accepte de payer des sommes exorbitantes pour retransmettre des matchs de foot. J’aimerais que la redevance que je paye me fournisse des spectacles qui me conviennent.
Alors (dé)laissons le foot sur TF1, et posons nous la question de savoir si un peu d’imagination ne peut pas compenser un manque de recettes pour faire des emissions passionnantes. Juste un exemple, sur une chaine franco-allemande à budget moyen que je n’ose plus citer, l’emission sur le spectacle des "Rita Mitsouko" diffusée la semaine dernière m’a fait passer un bon moment.