La notation sur AV n’est une preuve de rien du tout. Parmi les lecteurs, une grosse masse s’en fout et n’est pas obsessionnelle au point de faire 250 clics sur un fil comme celui-là. A contrario il peut y avoir quelques acharnés (et vous en avez visiblement réveillés quelques uns) qui vont se connecter 15 fois pour saquer.
De grâce, n’allez pas vous imaginer que ceux qui ne disent rien sont d’accord avec vous.
Je suis d’accord avec vous sur le principe de s’intéresser à ce qui change, mais la LCR (ou les futurs anti-capitalistes) reste un parti d’extrême gauche. Je voulais simplement souligner la singularité du parcours de Fabius.
Quant aux anti-capitalistes (et comme j’ai déjà eu l’occasion de l’exprimer ici), cela me paraît une impasse parfaite. Le seul avenir de ce parti sera le maintien en place du capitalisme, car si vous supprimez le capitalisme, vous supprimez ipso-facto l’anti-capitalisme, donc l’existence de ce parti est conditionné à l’existence du capitalisme. C’est un vice de forme induit par la définition même de ce parti. Impasse.
Sur le fond, je ne crois pas qu’on puisse classer le capitalisme dans le champ politique, donc l’anti-capitalisme non plus. En revanche le libéralisme est bien la doctrine qui laisse se développer le capitalisme, mais faire un parti qui s’appellerait anti-libéral ne serait pas bien vu au plan marketing. Impasse.
Sur le fond du fond, l’idée de promouvoir un ordre dans lequel personne (sauf l’état) ne devrait tirer profit d’un capital me semble absolument effrayante, c’est du pur Léninisme / Stalinisme. Peut-on imaginer sans frémir la nationalisation de tout bien privé tel que l’immobilier par exemple ? (vous me direz, les plus riches pourront toujours s’exiler ... chez Poutine ?). Impasse.
Je rappelle pour l’anecdote que même Besancenot est un capitaliste ordinaire avec son appartement Montmartrois.
Et en admettant que par une révolution, ce parti parvienne à imposer sa ligne, la seule politique qui pourrait alors être conduite porte déjà un nom : le totalitarisme. Brrrrr !
@ l’auteur : bravo pour cet article qui ramène la raison dans un débat exacerbé. J’espère que les transpositions à d’autres sujets seront nombreuses.
@ gasty : désolé, je voudrais bien vous croire sur la preuve que constituerait cet article dans la lutte contre la désinformation via AV, mais pour un excellent article combien de ragots circulent sur AV ?
"...Certes, en refusant la facilité, elle risque de rater la plus haute marche..."
Tout est dit il me semble. Cette phrase résume bien l’inutilité de l’article, car à quoi bon se placer délibérément dans une posture qui interdit la victoire ? Quelle crédibilité de changement les électeurs trouveront-ils dans une politique dont ils peuvent être certains qu’elle ne sera pas mise en oeuvre ?
J’avoue avoir le plus grand mal à comprendre votre raisonnement, dont je n’ignore pas qu’il est très répandu par ailleurs. Il consiste en fait à placer la gauche comme le parti de l’anti-politique, une sorte de radicalisme pur dans ce monde où tout est si sale. C’est stérile. Se fabriquer un corpus de principes aussi beaux et nobles que virtuels ressemble à une sorte de transposition laïque d’une religion par laquelle l’amour de son prochain est la seule vérité.
La sission que vous faites par ailleurs entre la gauche et la droite par le moyen des valeurs morales, est au mieux un raccourci, au pire une manipulation. Les Lumières auxquels vous faites référence ne se posaient pas la question en ces termes et il est faux de réduire les électeurs de Sarko (dont je ne suis pas) à des gens dépourvus de tout sens moral.
Bref je mets votre article au compte de la crise identitaire qui ronge la gauche depuis 1983, date à laquelle la réal-politique a fait une entrée fracassante en son sein. A l’époque, le premier ministre s’appelait Laurent Fabius qui après avoir été le chantre de la plus droite des gauches, essaie aujourd’hui de se faire passer pour un authentique socialiste capable de discuter avec la LCR. Ce n’est pas le fait d’évoluer qui est blâmable, bien au contraire, mais cette évolution-là est tellement à contre-courant qu’elle nous révèle tout le désarroi de cette gauche décidément moribonde. Le reste continuera d’osciller entre de pitoyables lamentations et de comiques vociférations. Y’a plus d’jus dans la gauche !
Vous avez sans doute de nobles aspirations, mais plutôt que de chercher refuge dans un sarcophage pourquoi ne pas mettre votre talent à contribution pour nous aider à régler les problèmes d’aujourd’hui ? Car à part quelques intellectuels en mal de références idéologiques et quelques encartés à la recherche de pistons, les gens se contrefoutent de la gauche ou de la droite, ils veulent qu’on règle leurs problèmes de boulot, de logement, de fric, d’insécurité sociale, familiale et publique. Ils ont demandé à Sarko de le faire et Sarko les agace car il ne le fait pas, qui plus est, il se fout de leur gueule avec sa Carla et son bling-bling. Cela ne fera pas le lit de la gauche pour autant, les Français sont largement capables de comprendre que la Madone n’aurait pas fait mieux (sauf pour le bling-bling).
Faites un article aussi brillant et argumenté que vous savez les faire, pour nous donner des pistes pour compenser l’allongement de la durée de vie sans allourdir la durée du travail, pour faire face à la crise financière qui nous entraîne dans une dangereuse baisse de croissance, pour faire comprendre aux bandes des cages d’escalliers le b.a.-ba des droits de l’homme, pour désamorcer les haines et racismes divers en développement partout dans le monde, pour qu’on arrête de construire des bureaux dans Paris et les logements en banlieue, pour supprimer les queues à La Poste, pour que les profs arrêtent de se prendre chacun pour le Ministre de l’Education...