@Thierry SALADIN Il faut « faire avec » les outils en place, à moins de fomenter une révolution. Voter blanc n’a aujourd’hui absolument aucun effet dans le système en place. Les votes blancs sont ignorés par les médias exactement de la même manière que l’abstention, du coup voter blanc est un coup d’épée dans l’eau qui ne dérange absolument personne.
À supposer que 50% des électeurs votent blanc le week-end prochain, on entendra crier dans les médias la « victoire » de l’UMPS et du FN dans les différentes régions, la routine, cela ne changera rien, et surtout, l’abstention et le vote blanc sont bien les dernières choses qui font peur aux politiques.
En revanche, le vote blanc et l’abstention favorisent très clairement les extrêmes (qui, eux, iront voter quoi que vous en disiez)… en appelant à voter blanc, vous ne faites qu’amplifier la proportion de votes FN dans les camemberts finaux dont vont abreuver les médias au peuple la semaine prochaine.
Pourquoi pas plutôt voter pour un petit parti ? En cherchant un peu, on trouve des alternatives intéressantes, voire dissidentes. Votre voix comptera, et indiquera clairement votre opposition au système, vous serez réellement dans les camemberts au lieu d’être purement et simplement ignoré.
Vous allez me rétorquer que les petits partis n’ont « aucune chance » par définition. En raisonnant ainsi, vous ne faites qu’approuver le système, et vous n’obtiendrez que ce que vous méritez. Si une partie de la population fait le même calcul, cela peut changer les choses, c’est d’ailleurs notre seule chance d’avoir le moindre changement dans le système actuel.
@M de Sourcessure justement non... la détaxe pour les touristes est justement là pour leur permettre d’éviter de payer la TVA. Il faut être bien accroché (et renseigné) pour pouvoir en bénéficier, mais la possibilité est là.
@doctorix le bénéfice ne va pas à l’ouvrier remplacé, mais à l’investisseur
Tout-à-fait. Est-ce la faute de la machine si c’est le cas ? Donne-t-elle directement des billets à l’investisseur ? Le problème est social, pas technologique. Si je devais résumer en une phrase, ce serait que le chômage (dans le sens perte de niveau de vie) n’est pas créé par les machines, mais par le système économique et social en place.
Quant à l’exemple du poinçonneur, est-ce là un travail vraiment indispensable ? Les problèmes que vous soulevez ne sont à mon avis pas liés à la suppression des contrôleurs mais à un problème plus général… pour reprendre votre terme « rare », aujourd’hui je vous laisse postuler à un poste de poinçonneur tel que vous le décrivez, je ne suis pas convaincu que vous observeriez des mêmes effets… là encore, on touche à un problème de société, non à un « méfait » du progrès. Vous allez fustiger les consoles de jeu, je rétorquerai autorité.
L’automatisation peut nous libérer des tâches pénibles et répétitives, il serait tout de même dommage de s’en priver. Voulez-vous vraiment retourner dans une grotte ? Comme le souligne l’article, l’homme cherche simplement à améliorer ses conditions de vie. Reste à définir le contexte social dans lequel opérer cette transition vers l’automatisation. Pour l’instant, ce sont les élites qui ont écrit ce contexte, le résultat n’est du coup pas étonnant.
S’attaquer au progrès, c’est masquer le vrai problème : la montée des inégalités, orchestrée par des humains de chair et d’os.
Les élites ont toujours tout fait pour s’accaparer le maximum de ressources, tout en essayant d’éviter dans la mesure du possible de provoquer des révoltes chez les autres. C’est ainsi (et très humain), répertorié dans des tablettes d’argile, papyrus et autres parchemins, depuis des millénaires. Le progrès a-t-il changé les fondamentaux ? Pas qualitativement, mais quantitativement. Plus il y a de richesse à capter, plus elle est détournée, car le minimum vital dont le peuple a besoin pour ne pas se révolter évolue peu.
La différence est plus visible aujourd’hui Pour deux raisons.
D’une part parce qu’elle est plus grande : il y a globalement beaucoup plus de richesse mais le peuple n’en reçoit pas beaucoup plus qu’avant. Malgré tout, il en reçoit quand même un peu plus. Quand, en compulsant les registres des naissances et décès, je me compare à mes ancêtres paysans du XVIIIème sièclequi perdaient 4 bébés sur 5 dans leur première année, je me dis que le monde et la souffrance ont bien changé, même si je suis très conscient que ce n’était certainement pas l’époque la plus glorieuse de l’histoire humaine.
D’autre part mais aussi et surtout parce que nous savons lire et accéder à l’information qui expose une partie de ces inégalités, ce qui manquait à nos ancêtres. Et cela, nous le devons au progrès, car il nous a libérés des tâches les plus ingrates et ainsi nous devons nous éduquer un peu pour rester utiles.
Cette information est bien sûr contrôlée, déformée, manipulée, comme de tous temps, mais je suis persuadé que nous nous en sortons mieux que nos ancêtres à ce niveau-là, du moins pour qui a la volonté de s’informer en gardant son esprit critique.
Quant à l’obsolescence programmée, là encore il va falloir se battre sur un plan social. Pas technologique. Quelle est la part d’avantages perçue par l’ingénieur programmant une mort prématurée d’un équipement ? Son salaire. Maigre récompense (si on peut même considérer que c’en est une). Les bénéfices reviennent en plein aux actionnaires, qui redistribuent le minimum vital pour éviter la révolte. On en revient au problème systémique.
Dans les années 90, une prof de maths en classe prépa (dans un établissement recrutant pourtant uniquement dans les podiums des lycées) avec qui j’avais discuté se plaignait déjà que les élèves de première année avaient de plus en plus de mal à suivre ses cours, qu’elle n’avait bien sûr pas changés depuis des lustres. Le phénomène est loin d’être nouveau. Mais on pourrait croire que quelqu’un s’en soucie depuis le temps… apparemment c’est bien le dernier des soucis de nos ministres, tous partis confondus puisque la régression est constante depuis des décennies.