@suispersonne Bonjour et double merci pour votre visite comme pour votre analyse. Je saisis l’occasion pour remercier aussi tous les autres lecteurs et commentateurs.
Vous avez raison mais il y a aussi ceci, tapais dans l’ombre et dont personne n’a idée, que décrit parfaitement Juan Branco :
Ce
à quoi nous assistons est à une reprise en main véhémente du
pouvoir. L’Élysée a gagné du temps avec cette dissolution et
cherche, notamment avec l’aide du nouvel
oligarque Rodolphe Saadé,
à se reconstruire une assise en prévision des futures élections.Ils
ne comptent rien lâcher.
Les
recompositions en cours visent à ce que, sans légitimité
quelconque, ils puissent se maintenir au manettes et reprendre le
contrôle sur le « narratif » en coulant les oppositions.
Ils ne seront jamais aimés. Mais ils ont toujours fonctionné de la
même façon : générer la haine de l’autre de façon à être le
moins détestés.Tout est bon pour cela.Toutes les manipulations et
instrumentalisations.Bruno Jeudy, pilier de Paris Match sous l’ère
Sarkozy-Lagardère, avait ainsi été utilisé pour fabriquer
Messieurs Macron pour Attal. Exfiltré par Bolloré lorsque celui-ci
a fini de dépecer l’empire Lagardère en rachetant Paris Match, Le
JDD et Europe 1, il a été propulsé à la tête d’un concurrent
du JDD créé par M. Rodolphe Saadé sur demande expresse de
l’Élysée, La Tribune du Dimanche. M. Saadé est inondé d’argent
depuis que la crise du COVID a fait des transporteurs maritimes des
pompes à finance. Son alliance avec M. Macron, date de cette époque
et permet de compléter l’axe Niel-Arnault (Le Monde, Le Parisien,
l’Obs..), qui a depuis repris le contrôle de Paris Match.Avec le
désengagement de Patrick Drahi des médias, saturé de dettes après
avoir un peu abusé sur le LBO et avoir racheté Libération,
l’Express, BFM-RMC sur instruction d’Emmanuel Macron lorsqu’il
était secrétaire général de l’Elysée, et en avoir fait des
machine de guerre au service du pouvoir, voilà la bascule
achevée.L’empire Kretinsky a en effet pris le relais sur la
dimension la plus offensive, sous la tutelle de Denis Olivennes et le
duo de Caroline Fourest et Raphaël Enthoven au sein du média Franc
Tireur, là aussi créé et financé à fonds perdus dans le seul but
de démanteler tout ce qui pourrait menacer l’Elysée. Tous ces
gens sont payés des fortunes pour maintenir l’ordre et offrir des
relais aux pouvoirs.Ce sont de purs vendus.Le système ainsi créé
des boucles informationnelles.Il devient légitime d’inviter un tel
à raconter n’importe quoi ici puisqu’on lui a donné un titre
ronflant là bas.Bruno Jeudy et Raphaël Enthoven peuvent passer
leurs journées à BFM pour, c’est selon, détruire ou protéger.
Les liens incestuels au sein d’un petit Paris chloroformé achèvent
de tout pourrir. Bruno Jeudy recrute ses amantes, Raphaël Glucksmann
se met en couple avec le pilier de France Inter, Raphaël Enthoven
avec sa directrice, tandis que RadioFrance est bien gardée par une
camarade de promo de M. Macron, et qu’au Monde, la rédactrice en
chef du service politique était avec le conseiller de Gabriel Attal,
qui lui-même criait à l’homophobie lorsque l’on révélait que
sa relation avec son ministre des affaires étrangères,
quasi-analphabète transformé en « dislexique »
d’opportunité, lui avait servi de marche pied pour le pouvoir.Tout
cela a un sens politique, comme le fait de révéler que le père la
morale Benjamin Griveaux passait son temps au porte parolat du
gouvernement à envoyer des photos de son sexe à des étudiantes sur
Instagram.Cela permet de comprendre pourquoi nous sommes dans un tel
étau.C’est pour cela que les cris d’orfraie ne cessent de se
multiplier et que tout est fait pour fermer le robinet de ce qui est
partagé.Toute une galaxie parallèle nourrit ces espaces, que
l’affaire du Fond Marianne (ces millions d’euros censés financer
des actions en l’honneur de Samuel Paty détournés pour financer
des chiens du pouvoir) a très ponctuellement exposé.C’est à une
galaxie de communicants, influenceurs, fondations, « intellectuels »
qui sont subventionnés pour dire et penser sans jamais déborder,
auxquels nous sommes confrontés.Ce sont littéralement des milliers
de personnes qui, à Paris vivent du mensonge, de la manipulation, et
engloutissent des centaines de millions d’euros chaque année pour
tenter de parfumer la puanteur de cette ville .Reste, une fois le
système de production et de distribution de l’information créé,
à en organiser la circulation. Tandis que Meta (Facebook, Instagram)
est depuis longtemps l’un des vecteurs majeurs de canalisation des
opinions politiques, que Tiktok semble toujours plus programmé pour
nous abrutir, que le créateur de Snapchat s’est vu octroyer la
nationalité française par le Président de la République en dehors
de tout critère quelques années avant que la directrice des
relations publiques admette qu’elle se coordonnait avec l’Élysée
pendant les émeutes de 2023, rappelons que M. Macron a décoré de
la légion d’honneur le fondateur de Telegram pour des raisons qui
n’ont jamais été explicitées.Twitter, avec tous ses défauts,
est donc devenu sous Musk l’un des derniers espaces de liberté
d’expression en son sens le plus ample et radical. Les nombreuses
démarches de M. Macron à l’égard de son nouveau propriétaire,
qui connaît, disons, intimement Xavier Niel, ont semble-t-il été
plus efficaces que les pressions de Thierry
Breton, qui rappelons-le n’est pas seulement celui qui a coulé
Atos, et le commissaire européen chargé de l’économie choisi par
Emmanuel Macron, mais également celui qui était chargé de gérer
l’héritage de… Bernard Arnault.On
peut trouver sinistre ou détestable bien des contenus qui circulent
. Les restreindre reviendrait cependant à priver la citoyenneté
d’un des derniers espaces d’expérimentation et de liberté qui
la mette en contact, sans filtres, avec ceux qui se sont chargés de
la gouverner.Ce serait une catastrophe, pour tous, y compris pour ces
derniers.Juan
Branco.
« Kolyma, ô ma Kolyma ! / Colline enchantée / Douze mois c’est l’hiver / Tout le reste, c’est l’été. » (Chanson de zeks, les prisonniers du goulag)
« En vérité rien ne nous assure qu’à cet hiver-là ne succédera pas un nouvel automne ou même un hiver encore plus rude » (Félix Guattari, Les années d’hiver, 1980-1985, 7)