un ratio entre masse du capital variable engagé dans la main d’oeuvre et la rentabilité éventuelle du capital total engagé
L’évaluation de la productivité par la valeur ajoutée permet de
quantifier la contribution économique par employé mais elle n’est pas la
seule méthode. On peut aussi mesurer le temps passé pour réaliser une tâche ou l’évolution de la qualité du service rendu, le nombre de clients servis par heure, la satisfaction des clients etc. Il ne saurait exister de norme uniforme tant les services peuvent varier en fonction du contexte.
si l’on remplace les humains par des machines automatiques il devient
complètement arbitraire de parler de « productivité du travail »
Tant que les humains ne sont pas totalement remplacés par des machines il reste possible d’établir un ratio output/input qui pourrait se traduire par le chiffre d’affaire généré par employé ou par heure de travail. En entreprise on peut aussi utiliser des KPI ou Indicateurs de performance clés en français, tels que le nombre de clients servis, le taux d’achèvement des projets ou le chiffre d’affaires par employé. Et ça permet de voir l’évolution de la productivité.
Quant au RN son programme n’est pas incompatible pour partie avec d’autres et a séduit 11 millions
Le problème avec le RN est qu’on ne connaît pas vraiment son programme économique. Version Marine Le Pen, qui n’en est pas la présidente mais qui semble quand même en être la patronne, on est clairement dans l’anticapitalisme et l’opposition frontale au néolibéralisme, aux marchés et à la finance. Version Bardella, là on revient à un néo-libéralisme ultra-conservateur dans le genre des Ciotti ou Retailleau. Quelle politique aurait été menée si Bardella avait triomphé aux législatives ? Pendant la campagne, on a vu Bardella réorienter lentement la ligne du RN vers un néo-libéralisme assumé. Mais aujourd’hui, Marine Le Pen, en faisant voter la censure contre un gouvernement conservateur, met probablement définitivement hors jeu les ultra-conservateurs qui faisaient pourtant la part belle aux idées historiques de l’ancien FN. Où va le donc RN et que veut-il ? Hier encore Bardella demandait à participer aux discussions pour un nouveau gouvernement tandis que Le Pen, qui joue les Mélenchon, clamait qu’il n’y a plus de compromis possible sur les lignes rouges et toute transgression provoquera la censure. Ce qui revient à fermer la porte à tout compromis de gouvernement et ainsi couper l’herbe sous le pied de Bardella... Ce que je pense, c’est que Le Pen attendait de Barnier qu’il intervienne pour lui éviter une condamnation. Bien sûr, elle ne pouvait pas le formuler explicitement, mais son attitude était calculée pour ne laisser aucune place au doute chez ses interlocuteurs et malheureusement pour elle, la réponse de ceux-ci n’a laissé aucune place au doute non plus, vu qu’ils ont préféré aller au clash. Et comme il est improbable qu’un futur Premier ministre socialiste lui fasse la moindre fleur, je pense que Le Pen se prépare désormais pour une éventuelle condamnation et une longue traversée du désert. Et comme elle n’entend pas lâcher les rennes de l’entreprise familiale, elle a commencé à écarter pour un temps le RN de la course au pouvoir, de façon à en faire un parti purement contestataire du style de LFI, ceci en le recentrant sur la partie anticapitaliste de sa base, à laquelle elle donne des gages en jouant comme Mélenchon les leaders intraitables sur ses principes.
Notez que les socialistes ont les mêmes lignes rouges sur les médicaments et revalorisation des retraites. Eh oui !
Vu du RN, dont Marine Le Pen a fait un parti anticapitaliste opposé au néolibéralisme, tout ce qui est libéral semble de droite, mais ce n’est pas vrai. Macron est un homme de gauche de même qu’une majorité des cadres d’Ensemble qui sont des sociaux démocrates. Macron est un progressiste et un libéral qui au cours de ses deux mandats a préféré laisser filer les déficits plutôt que de resserrer la ceinture des Français. Il a fallu attendre un conservateur comme Barnier pour voir l’État mener une politique de rigueur. La ligne de fracture entre la gauche d’Ensemble et la gauche PS, c’est le néo-libéralisme et l’adhésion d’une partie du PS aux idées anticapitalistes de l’extrême gauche, laquelle veut taxer la finance et restaurer une économie dirigiste à tendance planificatrice, comme Marine Le Pen du reste. Bref, il faut que vous compreniez que ce ne sont pas aux centristes que Marine Le Pen s’est opposée sur la revalorisation des retraites, mais aux conservateurs de LR, qui sont certes à cheval sur les déficits, mais faisaient aussi la part belle aux valeurs historiques du Front National. Les centristes ne sont pas des gens qui aspirent comme les conservateurs à serrer la vis aux Français, en cela le PS et Ensemble ne risquent pas de s’opposer. Les sujets de friction viendront des questions économiques, le financement des retraites peut-être, si tant est que le PS persiste sur sa ligne anti-capitaliste, ce qui n’est pas sûr. Mais ce sont tous des progressistes qui s’entendront à merveille sur les questions de l’immigration, de l’éducation et de l’égalité des genres. Les centristes s’entendront bien mieux avec le PS qu’avec LR et le RN, il ne faut pas vous leurrer.
Le problème n’est pas seulement français, il touche toute l’Europe. Les dix dernières années les USA ont connu une croissance de la productivité du travail de 22% quand l’Europe se limitait à 5% (la France voit même sa productivité diminuer). La zone Euro dont le PIB dépassait au moment de sa création celui des USA est maintenant loin derrière et l’écart s’accroît d’année en année. La France et l’Europe sont carrément en voie d’arriération technologique face aux USA et à la Chine. L’Europe est quasiment absente des nouvelles technologies et continue de prendre du retard ; la faute à un investissement en recherche et développement bien trop faible qui limite l’innovation et la compétitivité des entreprises, lesquelles misent sur les coûts et les délocalisations. La richesse européenne repose aujourd’hui sur ses succès du siècle passé, de vieilles industries du 20ème siècle comme l’automobile, qui peinent à se renouveler et prennent maintenant du retard face à la concurrence chinoise. Il en va ainsi dans tous les domaines et c’est grave.
On pointe souvent le risque démographique pour l’Europe, mais je crois qu’on minimise trop le grave problème de l’arriération technologique dans laquelle sombre de plus en plus ce continent et qui ne se vaincra pas avec l’entrée d’un surplus d’immigrés. C’est la mentalité même des Européens qui est ici en cause. Trop de gens voient l’état comme la solution (et inversement le responsable) de tous leurs problèmes. Ils méconnaissent le fait que c’est d’eux seuls que peut venir l’innovation et la richesse. D’ailleurs, quand les jeunes Américains pensent à s’enrichir, les Européens s’inquiètent de leur qualité de vie et que leur travail n’empiète pas sur leurs loisirs. Les jeunes Européens ont perdu l’esprit de conquête et d’entreprise de leurs aïeux et finissent par percevoir la richesse comme une ressource naturelle dont il faudrait simplement faire le partage équitable. Dans un tel milieu si peu propice à l’épanouissement de ceux qui rêvent de succès, dans un monde ou les investisseurs pour les projets innovants sont rares et frileux, il est normal que les quelques jeunes Européens qui échappent à cette décadence morale se dirigent tous les USA, participant ainsi à accroître le déclin de l’Europe. Une plante a besoin d’un terreau fertile pour pousser et l’Europe devient d’année en année plus aride à l’innovation.