Il me semble plutôt que le Panturquisme traverse toutes les strates de l’échiquier politique en Turquie.
Par ailleurs, l’héritage Ottoman est une vieille lueur qui brille toujours dans l’inconscient collectif, autant sinon plus que la puissance tutélaire de la France du Roi soleil ou encore de celle de Napoléon jadis. Des guerres sanglantes et des révolutions sont passés par là cela dit, et il est vrai que les pays d’Europe occidentale n’ont pas été à ce point menacé dans leur intégrité par un démembrement arbitraire comme put l’être la Turquie au lendemain de la 1ère guerre mondiale et de sa liaison (plus que dangereuse) avec le Kaiser Allemand !!! Le nationalisme exacerbé de ce peuple et la fièvre nationaliste qui l’étreint parfois doivent pouvoir être , je pense, compris sous cet angle...
La guerre au Kosovo (ds les années 90) ou les Turcs ont gentiment été prié par leur allié de toujours , à savoir les Américains, de ne surtout pas intervenir dans le conflit pour soutenir les Kosovars contre les Serbes (orthodoxes) , eux-mêmes soutenus par les Russes témoigne bien à mon sens de la collusion entre la volonté politique présente et de l’attachement à son pouvoir hégémonique passé...
Les Américains ont l’art et la manière de l’humiliation souvent, et les européens aussi parfois.
Non, la révolution Française n’est pas européenne. Elle est avant tout Française. Il faut garder à l’esprit, à ce titre, le formidable élan qui a traversé les Monarchies européennes en réaction contre les soubresauts des Constituants à Paris et qui précipitera à posteriori l’Europe dans les guerres Napoléoniennes. C’est un premier point.
Par ailleurs, bien que représentant une réelle césure dans l’histoire de France, la Révolution Française , héritée de l’esprit des lumières - et donc imprégnée de philosophie Grec (Empédocle, Platon, Héraclès...) participe plus à une émulation qui s’inscrit dans un long et difficile cheminent historique qu’à un mouvement d’humeur, une subite et soudaine révélation qui aurait fait naître de manière spontanée ou fortuite l’Esprit Révolutionnaire en France. Ce qui a été loin d’être le cas .
Se souvenir à ce titre que les Anglais ont introduit, 1 siècle avant les Français, aux alentours de 1688 , le Parlementarisme pour contrôler le pouvoir Monarchique « la glorieuse Révolution Anglaise » sans effusion de sang, et que Jacques Stuart n’aura d’autre alternative que de se réfugier en France , à la cour de Louis XIV....
Garder en mémoire les jacqueries des paysans de la ligue Hanséatique (dans l’actuelle Allemagne) ainsi qu’en France au milieu du XIV ème siècle contre l’écrasante suprématie du pouvoir nobiliaire qui accoucheront d’un pouvoir centralisé fort dans les pays concernés y compris l’esprit Jacobin qui caractérise toujours notre pays et la Turquie aujourd’hui. Il n’y a pas de hasard ni de contingence historique.
Etc etc ....
Tout cela pour dire, avec ces quelques exemples, que l’histoire de l’Europe est une lente et douloureuse entreprise de démystification des pouvoirs en place au bénéfice de l’émergence des Libertés individuelles, de l’état de Droit et qu’il n’est pas sûr du tout qu’un modèle « universaliste » ou « démocratique » au sens ou nous l’entendons ou tel que vous le décrivez , si tant est qu’il participe à un long cheminement dans le temps et s’inscrit principalement dans son histoire en propre, soit nécessairement la panacée pour les 5 milliards 500 millions d’habitants qui de part le monde partagent une autre histoire, ou se réclament d’une culture politique différente.
La Turquie achoppe en plein à cette problématique, et loin de résoudre aisément ce qui nous paraît, à nous autres européens faciles ou évident, risque manifestement de la précipiter dans les écueils inverses du fondamentalisme avec pourquoi pas, un Islamiste à sa tête et un groupe parlementaire de même mouvance à l’assemblée....
Réduire le pouvoir de l’armée pour adopter un régime libre de toute contrainte à l’image des démocraties occidentales, et c’est tout l’édifice « démocratique » du pays qui s’écroule sous la pression de l’Akp aidé en cela par les efforts et l’arrogance parfois des commissaires de l’UE qui pensent manifestement avec vous l’homme en terme d’universalité sans mesurer ou quantifier à quel point il est avant tout héritier d’un milieu, dépositaire d’une culture.
Les manifestations monstres en Turquie pour montrer l’attachement des Turcs à M Kemal à la laïcité et à leur ARMEE agrémentées de slogans parfois ouvertement anti-UE ne sont pas étrangers à cet état de fait . Et les causes peuvent produire des effets inversement plus dangereux et néfastes que ce qui était initialement prévu.
Il me semble que l’universalisme ou l’état de droit sans être des concepts flou ou abscons se vident de tout sens ou de toute substance dés lors qu’ils sont montées tels des étendards, à l’instar des idéologies moribondes du XXème qui ont précipité les hommes dans des boucheries sans noms, pour uniformiser et niveler la conscience politique afin de moins avoir à réfléchir sur les choix et les orientations que les hommes souhaitent prendre sans s’aliéner corps et âme à ses principes. Ce qui a le défaut de produire les effets inverses au but recherché.
L’exemple le plus parlant est sous votre plume d’affirmer que l’universalisme et l’état de droit (la démocratie), sous l’impulsion de l’UE, doivent être un modèle « philosophique , pour le monde entier, tout comme Mao, Lénine , Trotski ont pu penser en leur temps leurs doctrines ou leurs idées en terme d’universalisme pour moins avoir finalement à se soucier des réalités concrètes afférentes à chaque peuple et éluder l’essentiel à savoir l’Homme.
J’abonde dans votre sens Mr Borat, à savoir que je ne crois pas non plus à l’UE (en l’état, telle qu’elle se construit) et ses mirages , bien qu’étant vous l’aurez certainement compris, plutôt contre l’entrée de la Turquie en son sein.
Au niveau philosophico culturel, il y a indéniablement une vraie cohérence . Mais elle est si peu mise en exergues , faute de crise identitaire ou de résurgence idéologique « fascisante » comme souligné ou « globalisante », qu’on n’arrive à peine à en distinguer l’originalité ou les contours faute d’être immédiatement taxé de xénophobe, de Chrétien ou de Raciste. Ce qui est un comble, vous en conviendrez.
Votre exemple sur l’internationale de la Waffen SS est à ce titre éloquent et démontre le dévoiement idéologique qui consiste à constamment annihiler toute référence historique autrement que dans une perspective décliniviste ou négative. Ce qui est à mon sens, le contraire d’une volonté politique qui s’appuie sur un prédicat démocratique....
J’abonde dans votre sens Mr Borat, à savoir que je ne crois pas non plus à l’UE (en l’état, telle qu’elle se construit) et ses mirages , bien qu’étant vous l’aurez certainement compris, plutôt contre l’entrée de la Turquie en son sein.
Au niveau philosophico culturel, il y a indéniablement une vraie cohérence . Mais elle est si peu mise en exergues , faute de crise identitaire ou de résurgence idéologique « fascisante » comme souligné ou « globalisante », qu’on n’arrive à peine à en distinguer l’originalité ou les contours faute d’être immédiatement taxé de xénophobe, de Chrétien ou de Raciste. Ce qui est un comble, vous en conviendrez.
Votre exemple sur l’internationale de la Waffen SS est à ce titre éloquent et démontre le dévoiement idéologique qui consiste à constamment annihiler toute référence historique autrement que dans une perspective décliniviste ou négative. Ce qui est à mon sens, le contraire d’une volonté politique qui s’appuie sur un prédicat démocratique....