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werbrowsky

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Journaliste professionnel, spécialisé dans l'écologie, le développement durable et le patrimoine. Je travaille pour deux magazines et ne souhaite pas mélanger ces billets à teneur politique avec mes activités quotidiennes.
Bonne lecture à tous.

Tableau de bord

  • Premier article le 23/11/2006
  • Modérateur depuis le 22/12/2006
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Derniers commentaires



  • werbrowsky werbrowsky 3 février 2007 23:31

    Nous sommes tous d’accord pour dire que cet article n’est pas d’un intérêt fantastique du point de vue informatif. Soit. En tout cas, il pose à nouveau une question qui est née dans l’esprit de beaucoup : peut-on encore effacer « l’erreur Royal » ? Et si la question se pose publiquement, c’est parce que de nombreux « vieux militants », dans les sections, se sont sentis abusés par cette élection.

    Petit rappel historique sur les cinq dernières années :
    - Jospin était crédité de 25 à 35% d’intentions de vote jusque dans les toutes dernières semaines des Présidentielles. Hollande était certain de devenir premier ministre, Chirac était totalement au bout du rouleau. De nombreux militants ont cru bon de voter Chevènement ou Taubira, voire Besancenot ou Laguillier, pour manifester leur mauvaise humeur ou leur spécificité. Rocardiens réformateurs contre Mitterrandistes orthodoxes, souverainistes chevènementistes, gaucho-socialo-altermondialistes avec l’aile gauche (Emmanuelli, Mélenchon), néo-socialistes (Peillon, Montebourg...) Les tendances ne manquaient pas et la diversité s’exprimait gaiement. Mais le chef suprême jouissait de la confiance et du respect de tous. Même ceux qui le critiquaient éprouvaient de l’admiration pour Jospin.

    - 22 avril et patatras ! La phrase malheureuse, l’exil, la débandade aux législatives et cinq ans de malheur.

    - un an plus tard, après la longue analyse de l’échec au sein des sections, bataille pour les motions. Hollande l’emporte haut la main en se positionnant dans la continuité Jospinienne. Défendre le bilan, exprimer des regrets pour les erreurs commises (aux dépens de Martine Aubry, principalement) et cap vers les prochaines échéances. Victoire aux régionales. Youpi !

    - 2005 : Hollande réclame un référendum à Chirac à propos du projet de Traité européen. Référendum interne : une majorité vote pour le traité. Guerre des chefs, redivision interne et contestation violente de la part de l’aile gauche. Résultat : rejet du traité.

    - 2006 : le projet socialiste pour l’élection présidentielle. Nouvelles grandes manoeuvres entre les différentes tendances. Hollande impose une nouvelle fois sa méthode. Vote et approbation par les candidats supposés. Ségolène sort du bois. Et si c’était elle ? Totalement portée par les médias, elle mène campagne en jetant des idées absurdes sur la table (inutile d’en refaire la liste), on rhabille d’un nouveau terme « joli » les anciennes réunions d’appartement ou les débats qui avaient lieu autrefois en campagne électorale. Entourée de néophytes et de jeunes fraîchement émoulus de l’ENA, elle impose son style et ses vues à l’ensemble des éléphants. Plus personne ne veut revivre le traumatisme du 22 avril. Les sondages ont dit qu’elle avait toutes les chances de gagner ? Et bien, choisissons-la et tout ira bien ! Sarkozy est cuit parce qu’il est contrecarré par l’Elysée, Villepin ou Alliot-Marie viendront peut-être le faire échouer en remportant 4 ou 5% au premier tour... Tout le monde suppute, fait ses comptes, relit les archives.

    Le 23 novembre, j’avais publié un article sur Agoravox intitulé « La Gauche peut-elle encore gouverner la France ? », immédiatement après la désignation de la candidate par le parti. Je m’interrogeais alors sur les capacités de la candidate à rassembler son camp et à proposer des idées fortes pour ressouder l’électorat de gauche autour d’elle.

    On sait que Jospin a perdu notamment à cause de sa fameuse phrase concernant son programme « qui n’était pas de gauche ». Mauroy s’était alors fâché tout rouge (c’est-à-dire encore plus rouge que d’habitude) et avait réclamé une « inflexion » du candidat à la Présidentielle. Aujourd’hui, personne n’ose critiquer Ségolène, publiquement, parce que personne ne veut endosser la responsabilité d’un échec de la candidate « de rassemblement ». Pourtant, dans l’intimité, une large majorité d’anciens militants (avant les militants à 20€)avoue sa désillusion et sa colère vis à vis de la candidate. Les nouveaux militants ont porté la candidate en dépît de l’histoire du parti, des traditions de la gauche, par haine de Sarkozy principalement, et pour éviter un 22 avril.

    Parmi tous les commentaires que j’ai pu lire ici, sans aller jusqu’à prédire un score à 5%, comme Deferre, j’ai constaté une tendance générale : Ségolène Royal n’incarne plus du tout les aspirations du parti. Sans parler de ses bourdes à répétition, elle a choisi une voie totalement contraire aux pratiques politiques traditionnelles. Elle rejette l’appareil politique, dont elle n’a jamais voulu faire partie, par simple ambition personnelle. Comme beaucoup d’autres avant elle, elle croit incarner la France, être en phase avec le peuple. Pourtant, ses techniques tiennent uniquement aux sondages qu’on lui fournit et aux opinions qu’elle recueille. Et c’est ici que se trouve la principale erreur, selon moi. On ne fait pas de la politique en écoutant les gens. Les permanences de tous les députés de France sont pleines de personnes en souffrance. Les maires sont assaillis tous les jours par des citoyens qui leur présentent leurs doléances. Tous les hommes politiques, de droite comme de gauche, tentent de trouver des sparadraps pour aider leurs concitoyens à survivre aux difficultés. Mais, fondamentalement, ce que les gens attendent, c’est un guide.

    Nous sommes tous plongés dans une obscurité, une pénombre pleine de dangers. Le chômage, la maladie, le surendettement, la violence, l’insécurité, la peur de l’avenir... On attend du Roi qu’il incarne nos espoirs, nous mette en ordre de marche et nous mène vers la victoire. Quel que soit le régime politique, l’adhésion du peuple avec ses dirigeants dépend de l’admiration que celui-ci lui porte. Chirac était le meilleur exemple, jusqu’ici, du Président « copain », proche des gens, surtout dans les provinces profondes, dans les petits villages du Limousin ou d’ailleurs. C’était le « gars pas fier », surtout pas parisien. Peu importe qu’il habite à Paris, il voyageait sans cesse en France pour serrer des mains, avaler des hectolitres de vin et de bière... Il a gagné contre Balladur en étant le type sympa. On détestait alors Mitterrand et les socialistes, la gauche-caviar parisienne. C’était tout l’inverse.

    La campagne du non au référendum a d’abord été une campagne de défiance vis à vis de l’establishment socialiste, la petite nomenklatura du bureau national, autour de Hollande et des héritiers de Jospin. La colère, très tangible lors du vote des motions, n’a pas cessé de grandir. Pour un temps, Ségolène Royal a semblé incarner cette rébellion, contre les éléphants, contre Jospin, contre les « riches » (DSK et Fabius, censés être beaucoup plus riches qu’elle) et finalement, contre son compagnon lui-même !

    A présent, la vérité éclate au grand jour. Elle n’a accompi cette campagne que pour des motifs personnels, par goût du pouvoir. Elle fait partie de l’establishment autant que François Hollande. A eux deux, ils ont cumulé plus de mandats que Lionel Jospin dans toute sa carrière !

    Bayrou et Sarkozy se sont glissés également dans ces habits du candidat « sympathique et proche des gens ». Mais ils ont infléchi leur discours en voyant que Ségolène Royal ne proposait rien et ne brassait que le vide autour d’elle. Tous les deux entonnent à présent des professions de foi plus gaulliennes, pour tenter de convaincre les Français de leur capacité à endosser le costume présidentiel. Ils cherchent à prendre de l’altitude. Sarkozy, avec Guaino comme rédacteur, invoque Jaurès et Blum. Bayrou parle de « cohésion » et de gouvernement d’union nationale, comme aux heures les plus sombres de la IIIème et de la IVème république. On doit lui concéder le fait qu’il est bien le seul à écrire ses discours et à pouvoir articuler ses idées sans l’aide d’un prompteur.

    Revenons donc à la question initiale. Peut-on encore choisir un autre candidat ?

    Techniquement, oui. Un candidat socialiste qui serait appelé au secours par les militants pour sauver la gauche obtiendrait automatiquement le nombre de signatures nécessaire. Mais qui oserait prendre ce risque politique majeur ? Certainement pas DSK et Fabius, écornés par la primaire du parti. Difficilement un second couteau, comme Montebourg ou Mélenchon. On voit mal également les grandes figures populaires, comme Kouchner, monter en selle dans un délai aussi court. Il ne resterait alors que Jospin, à condition que Ségolène Royal retire sa candidature, ce qui est encore moins probable. Alors, quelle porte de sortie ?

    Les anciens militants socialistes qu’on rencontre hésitent entre deux choix : l’extrême-gauche (Besancenot, encore) ou... Bayrou, dont l’invitation très intelligente de Rocard à son université d’été a marqué les esprits à gauche.

    Je ne veux pas faire de pronostic, voués à l’erreur et à l’imprécision, mais si les Français mettent dos à dos les deux candidats désignés par la presse, ainsi que cela semble se dessiner ici et là, c’est bien Bayrou qui paraît le mieux placé pour tirer les marrons du feu.

    A présent, à tous les militants du parti socialiste qui doutent, je dis : rassemblez vos économies et faites paraître un appel au retour de Jospin si vous désirez éliminer Ségolène Royal de la course. Sinon, restez bien au chaud chez vous et attendez de savoir qui sortira du chapeau.



  • werbrowsky werbrowsky 3 février 2007 12:12

    Désolé d’avoir mélangé les dates, mais il est vrai que Coluche, Le Luron et Desproges ont vraiment marqué cette époque de la fin du septennat de Giscard.



  • werbrowsky werbrowsky 3 février 2007 12:09

    Merci de remarquer mes petites pointes d’humour. Il est vrai que, malheureusement, Danielle Gilbert a trahi son mentor en choisissant la coupe « garçonne ».



  • werbrowsky werbrowsky 3 février 2007 12:08

    Nous sommes bien d’accord que le consensus proposé par Giscard était une bonne idée, mais la culture politique française, surtout depuis le début de la Vème République, est entièrement marquée par la bipolarisation. Ceci implique l’invective, l’opposition droite-gauche, jusqu’à l’absurde. La plupart des autres pays européens, dotés de systèmes proportionnels, sont obligés de gouverner au centre, par une culture de compromis.

    Aujourd’hui, peut-être que Bayrou sera capable d’abattre cette barrière en faisant travailler des gens comme Strauss-Kahn ou Martine Aubry avec des Jean-Louis Borloo ou des Robien. L’avenir (très proche) nous le dira.



  • werbrowsky werbrowsky 3 février 2007 12:00

    Malgré tout, il faut se méfier de l’histoire officielle. Le septennat de Giscard est aussi marqué par quelques morts « politiques » suspectes (comme l’affaire Boulin, par exemple), d’autre part, les médias et la police étaient bien plus verrouillés qu’aujourd’hui. On oublie que les radios libres existaient à peine, que les journaux satyriques étaient souvent interdits et que la France était toujours une demi-démocratie sur un certain nombre de sujets.

    Je vous renvoie également à la biographie de Mitterrand écrite par Franz-Olivier Giesbert, qui cite une anecdote impliquant Giscard dans un attentat pro-OAS pendant la guerre d’Algérie. Inquiétant et jamais démenti à ma connaissance. Le livre doit toujours se trouver en poche, collection Points du Seuil.

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