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zapinc

zapinc

Né en 1965 à Valence. Père Ardêchois, mère Corse.
Photographe représenté par l’agence VU et iconographe au Nouvel Observateur. A publié en 2002 un livre qui s’intitule "C’est encore loin la mer ? aux éditions Actes-Sud. En 2009, un nouvel ouvrage est edité, toujours chez Actes-Sud : "31 rue de la République" avec Abderrhamane Boufraine, préfacé par Edgar Morin.
Intéressé par toutes les questions relatives à l’identité et à la famille.
 

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  • Premier article le 07/02/2007
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Derniers commentaires



  • zapinc zapinc 21 juillet 2007 09:46

    Bonjour, En réponse à l’auteur de l’article et au sujet du numérique/argentique : je comprends tout à fait ce que vous développez (sans aucun jeu de mot) c’est vrai que la photographie numérique a considérablement déstressé le photographe professionnel, l’a délesté de quantité de préoccupations d’ordre technique dans certaines applications. Mais d’un autre côté, la vulgarisation qu’amène les technologies digitales à gommé ce qui faisait autrefois la différence : aujourd’hui, avec un réflex numérique, une bonne dose de bagout suffit souvent à faire un photographe et la profession est littéralement saturée de gens qui s’improvisent photographes sans le début du commencement d’une éthique, sans parler de réflexion. Mon propos pourra vous paraître quelquepeu méprisant mais pour croiser chaque jour ces nouveaux homo photographicus, je vous assure qu’on a un peu ce sentiment. Mais 100% d’accord avec l’auteur quant à l’irréversibilité : à mon sens, l’argentique restera, mais ne concernera plus qu’une petite portion de photographes, pour qui l’idée de permanence, de trace, de texture ou même d’imperfection de support, importe plus. Et puis... quid des supports numérique dans le temps ? On sera fixés dans les années à venir.

    Merci



  • zapinc zapinc 20 juillet 2007 23:42

    Je tente une mise à jour du texte précédent.

    J’observe depuis quelques mois des comportements urbains et pour tout dire un peu étranges : de plus en en plus de gens prennent des images avec leur petit galet poli, le tiennent à bout de bras et à tout bout de champ, les yeux écarquillés, prennent tout et souvent n’importe quoi. Scène vue cet été sur le quai d’une gare de banlieue : un groupe de filles, la trentaine, bavardent en attendant leur train. L’une d’elles avise une autre fille à distance, comme je suis à côté, je tends l’oreille : « t’as vu la fille là-bas ?, j’adoooore sa coiffure !!! » Et là, ni une, ni deux, avec un naturel désarmant, elle s’approche d’elle et lui demande si elle peut la photographier. La fille en question, tout sourire se prète au jeu, ravie d’être le centre d’intérêt du quai, fût-ce qu’un instant.

    Du coup, je me dis que finalement ce foutu téléphone portable, que je critique souvent est quand même un drôle d’objet de médiation.

    Malheureusement... autre scène vue, autres lieux... un corps de milicien du Hamas déchiqueté en palestine, suite à des combats entre miliciens du Fatah et membres du Hamas à Gaza. Au dessus du corps mutilé, des grappes de jeunes prenant en photo le maccabée... Même scène quelques années avant en Israël : des policiers israéliens sur le site d’un attentat tiennent à bout de bras la tête du kamikase et se photographient avec, hilares.

    Mais c’est une autre histoire...

    Pour ce qui est de la photo de tous les jours, le portable réconciliera peut-être nos contemporains avec la photo de rue. Reste que porter l’oeil au viseur de son Leica et tendre son portable à bout de bras, n’est pas la même chose. Pas la même attitude : dans le cas de l’appareil, qu’on le veuille ou non, on est un peu amputé de la tête (même si avec le Leica M précisement, c’est un peu moins vrai) du coup, pour celui qui est « la proie » il y a sans doute une appréhension bien légitime. Le geste du « tendeur de portable » est probablement moins traumatisant, et plus « in », ou plus « fun »... Les rolleiflex ou les blad, posés sur les paumes ouvertes du photographe avaient en d’autres temps, meilleure réputation. C’était sans doute fondé. On parlait d’ailleurs à ce propos que le photographe qui utilisait ces appareils s’inclinait devant les gens qu’il photographiait.

    Prendre une photo sur le vif requiert des compétences et du métier : un sens de l’anticipation, une discrétion et une maîtrise de la technique exemplaires, sans compter une bonne dose de psychologie. Mais quelquefois, apprendre aussi à s’approcher, à ne pas faire la photo tout de suite, à parler avec les gens, à leur donner confiance permet d’obtenir souvent de bien meilleurs résultats. Un regard qui vous sonde, un regard donné de plein gré, avec la générosité de l’instant est souvent bien plus précieux qu’une image volée. A ce propos, lire ce que raconte à ce sujet notre ami Nicolas Bouvier, et enchainer sur « histoire d’une image » du même auteur.

    Que du bonheur...

    VM



  • zapinc zapinc 20 juillet 2007 23:02

    Bonjour, En complément, voici un extrait d’un texte que j’ai écrit voici quelques années, mais qui me semble encore d’actualité.

    « Psychophotographie »...

    Un aspect me semble assez peu pris en compte dans les discussions ayant rapport au droit à l’image : c’est la dimension psychologique. Cette dernière nous renvoie à l’essence de la photographie comme mode de représentation du réel. Car enfin, quel malentendu historique que de croire la photographie toujours fidèle à la réalité, alors qu’elle n’en rend la plupart du temps qu’une facette réductrice et trompeuse. La photographie utilise comme matériau le réel comme le sculpteur utilise la glaise. Mais les mythes ont la peau dure et les habitudes aussi. Il aura fallu que pendant plus d’un siècle ( et cela continue) on utilisât la photographie à des fins documentaires, pour répondre à des nécessités mécaniques et fonctionnelles (la presse ; l’édition) pour s’apercevoir et encore grâce à l’emergeance de nouveaux mediums (vidéo) que la photographie n’est décidément pas le moyen le plus adapté, car trop peu fiable, à la représentation du réel. Las ! Cette idée est encore trop enracinée dans l’inconscient populaire et dans les habitudes pour être changée.

    Les gens, puisqu’il s’agit d’eux, les plaignants, ceux qui intentent des procès à des photographes sont pour l’essentiel, on le sait aujourd’hui, motivés par l’appât du gain. En revanche, la réaction souvent brutale (et traumatisante) que chaque photographe a connu au moins une fois dans sa vie, est, je crois révélatrice de la violence à peine voilée que représente l’acte de viser et de tirer... le portrait de quelqu’un « sur le vif. » La « victime » ressent une forme d’impuissance à contrôler son image (trop tard !) Du coup, la réaction, spontanément se place au même niveau que « l’attaque » et la réaction est souvent virulente. Le photographe est toujours surpris ( je l’ai été de nombreuses fois) mais il ne mesure pas bien cette violence car elle est contenue dans l’acte même et non dans sa démarche, généralement bienveillante. Pour preuve, il est amusant de constater la différence de réaction de gens devant une caméra de TV et devant l’objectif d’un photographe : la TV induit des comportements qui sont presque à l’opposé, les gens se livrant souvent involontairement à de l’exhibitionnisme. Devant une caméra il est possible de contrôler( on se l’imagine...) son image. Devant un appareil photo, en 1/125 eme de seconde...on est mort. Toute la différence est là.

    De tous temps il a donc été difficile de photographier les gens dans la rue. Cartier-Bresson disait : « On ne fouette pas l’eau avant de pécher », il avait ses trucs pour passer inaperçu, Robert Doisneau refaisait jouer souvent une scène, Raymond Depardon avoue voler « à la dérobée » et en faisant volte-face ses instantanés, Guy Le Querrec amuse la galerie et finit par se faire oublier... à chacun sa méthode. Reste que devant une photo publiée sans autorisation l’ avocat moyen se régale, car la différence énorme est qu’aujourd’hui la société s’est judiciarisée à outrance. vm



  • zapinc zapinc 14 février 2007 11:59

    Je réagis au post précédent pour dissiper toute ambiguité. Dans cet article, je me contente de décrire un phénomène. Je me réjouis par ailleurs du fait que les terribles images d’Abu Ghraib aient pû être diffusées. Je mets même en parallèle il me semble le cas de la torture en Algèrie en m’interrogeant sur ce qui se serait passé si à l’époque des images montrant la torture avaient été diffusées. Encore une fois, l’internet permet le meilleur comme le pire. Permettre de diffuser tranversalement dans la société des images « difficiles » est bien sur positif en ce qu’il limite probablement l’arbitraire et les traitements abusifs (encore que, croyez-vous que les régimes totalitaires sont idiots ? je crois malheureusement qu’ils pourront encore torturer tranquillement loin des caméras s’ils le souhaitent...) mais les excès inverses sont tout aussi possibles. Une image « libre » n’est pas forcèment fiable, elle peut être orientée, instrumentalisée, détournée. En s’affranchissant de toute structure de vérification déontologique (une rédaction digne de ce nom par exemple) on prend le risque de laisser fuser sur l’internet tout et n’importe quoi. Je finissais mon article par cette question qui est aussi un défi : Comment conserver la nécessaire liberté qui est l’apanage d’internet, tout en limitant ses excès ?

    Merci Zapinc



  • zapinc zapinc 13 février 2007 22:29

    C’est vrai, il en va de même pour les vidéos. Peut-être suis-je plus sensible aux images fixes, et plus convaincu aussi de leur force (persistance rétinienne) Cependant, je fais allusion en fin d’article aux vidéos mises sur Utube ou dailymovies. Cependant, merci pour votre commentaire qui prolonge mon modeste exposé et l’enrichit.

    Zapinc

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