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Commentaire de Gazi BORAT

sur Sexe et pouvoir en Turquie


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Gazi BORAT 25 juin 2007 07:32

@ stradivarius

« à propos du génocide arménien ».

Premier point : il s’agit bien évidemment d’un génocide, dont un consensus entre de nombreux historiens fixe le nombre de victimes à 1,5 millions de morts, majoritairement des Arméniens résidant à l’époque hors de la capitale.

Deuxième point : la Turquie a tout intérêt à faire la lumière sur ces évènements, ouvrir les archives aux historiens et chercheurs de toutes obédiences et enfin , reconnaître ce que que beaucoups s’accordent à qualifier de génocide. A l’instar des familles qui trainent sur plusieurs générations un secret, avec toutes les conséquences psychologiques induites, tous les peuples, pays, nations, ont le devoir et la nécessité vitale de regarder en face leur passé, TOUS...

Troisième point : lorsqu’il s’agit d’évènements aussi tragiques qu’un génocide, force est généralement de s’incliner devant un « mystère », qu’il est inadmissible de chercher à expliquer et face auquel on ne peut que s’incliner sans poser de questions..

Hormis le respect du aux victimes, cela pèse malheureusement sur le travail des historiens et c’est une position contre laquelle je suis en désaccord..

E n effet, pour moi, s’il y a mystère, c’est celui-ci : comment la communauté arménienne, la Millet-I-Sadiqa (nation fidèle) de l’Empire ottoman, associée au tout début du mouvement Jeune-Turc, s’est-elle retrouvée bouc émissaire et victime de cette époque ?

L’explication simpliste que l’on donne actuellement, dans le contexte post-11 sept, est d’y voir une simple manifestation de l’intolérance musulmane.. Cette explication s’appliquerait, à peine et en partie, pour les premiers massacres de la fin du XIXI° siècle, en raison des sentiments religieux forts d’Abdülhamid II et de sa volonté de restaurer la dimension politique du califat..

Elle ne tient pas pour les évènements de 1915, les officiers du Comité Istiklâl ve Terraki étant eux, pénétrés des idées de laïcité, bien avant l’entrée sur scène de Kemal Atatürk.

Pas plus que le génocide des Juifs ne saurait être réduit à une simple manifestation de l’intolérence millénaire des Chrétiens envers les Juifs, le phénomène se doit d’être étudié avec sérénité, pour le bien des générations futures, et non constamment instrumentalisé par des groupes ne se préoccupant absolument pas d’habitude du sort des Arméniens.

Quatrième point : Il existe en Europe sur ce sujet du génocide une grande hypocrisie.. Les Arméniens réfugiés en 1920 furent l’objet à l’époque du même mépris que les autres groupes d’immigrés de la part des populations françaises. La France terre d’accueil est un concept relatif..

Je me souviens d’un propos qu’avait rapporté à cet égard Mr Devedjian et que lui avait adressé Alain Peyrefitte, alors grand baron du gaullisme :

« Vous ne comprendrez jamais rien au gaullisme Mr Devedjian... parce qu’en 1958, vous étiez à l’Ecole Arménienne.. »

gAZi bORAt


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