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Commentaire de Johan

sur Expulsion de Khazra, quatre ans


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Johan Johan 4 octobre 2006 18:03

A Tous, un peu de philo,

Oui, derrière chaque expulsion il y a une histoire.

J’ai vécu 3 mois avec des clandestins. On est tous venus à Londres pour y travailler.

Une croate qui m’a demandé si elle pouvait vendre un rein, et si je pouvais l’aider à trouver où se faire opérer.

Un népalais qui avait calculé qu’il gagnerait plus en mois ici que son père en un an, pourtant haut responsable (ce n’était pas un intouchable mais un aryen - la caste supérieure chez eux).

Et pourtant, un controle de l’immigration est nécessaire. Est il juste, alors que les capitaux sont eux, libres comme l’air, et peuvent fuir tout régime fiscal défavorable ? L’homme doit il être prisonnier de sa naîssance ? Je repense à ce comique qui imaginait une carte d’identité à gratter le jour de ses 18 ans, avant, impossible de connaître sa nationalité. On imagine qu’elle encouragerait à développer harmonieusement le monde, comme si l’on pouvait se réincarner n’importe où ; dans un arbre ou un animal, un algue ou une pierre, dans un village de Floride ou du Bénin. Mourir israelien, renaitre palestinien. Faire partie du Tout.

Parfois je me dis que devant l’inhumanité des décisions à prendre, nous nous sommes, comme des militaires, tournés vers la hiérarchie qui apaise. Incapables d’assumer la schizophrénie nécessaire à la gouvernance, nous avons choisi des responsables à détester.

A la fin de la guerre, des expériences monstueuses avaient été faites sur des prisonniers, inhumaines mais offrant des résultats impossibles à reproduire autrement. L’individu a le droit de laisser parler son coeur : il aurait détruit ces conclusions d’expériences qui auraient été menées sur son frère. L’homme politique incarne l’intéret de l’Etat, fiction que nous avons inventé pour nous imposer les règles qui nous dégoutent de nous même.

Vous l’aurez compris, ce commentaire ne tranche pas. Certaines question restent, intactes, en nous, sans que nous ne puissions rien y faire.


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