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Commentaire de

sur Ne t'en fais pas, Ségolène, les images ne tuent que les images


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(---.---.117.164) 13 novembre 2006 20:42

http://360.yahoo.com/quicalt (12 novembre)

Emploi du temps des enseignants et vrais problèmes des institutions françaises

Les élections présidentielles approchent, et les périodes pré-électorales se prêtent à des incidents mettant en évidence des doubles langages. Ségolène Royal n’aurait sans doute jamais parlé, dans une réunion de travail, d’imposer aux enseignants une présence de 35 heures hebdomadaires dans leur établissement, si elle avait su que ses propos seraient divulgués dix mois plus tard. Pourtant, a supposer que le débat électoral puisse encore avoir un sens après ving-cinq ans d’alternances de façade, c’est bien sur ce que les candidats pensent vraiment et comptent faire. La charge contre les enseignants ne paraît pas globalement fondée, mais le sujet mérite réflexion, à condition : a) de considérer l’ensemble du secteur public et de ses partenaires privés ; b) de ne pas concentrer l’analyse sur les agents « de base », mais sur les mélanges de fonctions, passerelles intersectorielles, emplois du temps... de coupoles, hiérarchies et corps réputés « d’élite ».

(...)

Juge administrative au début de sa carrière à la sortie de l’ENA, Ségolène Royal est bien placée pour savoir qu’en dehors des audiences et des réunions indispensables des formations de jugement, les contraintes de présence imposées aux magistrats ne sont pas sévères. Si un justiciable en litige avec une administration se présente soudain au tribunal et demande à consulter son dossier, il peut se trouver devant un greffier de section ou de chambre qui ne sait pas comment l’aider car « les magistrats ne sont pas là » et « c’est eux qui ont le dossier ». Or, il semble bien qu’au moins une partie de ces absences soit due à l’exercice d’autres fonctions. La plus connue, traditionnellement, est celle de professeur ou maître de conférences associé à une université. La juridiction administrative n’est d’ailleurs pas la seule concernée.

Des juges enseignent également dans des établissements privés qui organisent des préparations à des concours. En toute légalité, explicitement autorisés ou nommés par les ministres compétents. De même, l’Etat n’a jamais objecté à ce qu’un président de juridiction à haut niveau puisse être en même temps professeur d’université. Y compris pour un Président de la Section du Contentieux du Conseil d’Etat (le lien d’archive concerne la personnalité ayant exercé cette fonction jusqu’en septembre 2004) ou pour le Premier Président de la Cour de Cassation.

(...)

Ségolène Royal est plus récemment devenue avocate, comme d’autres membres de la coupole politique. Il serait intéressant qu’elle dise aux militants de son parti et aux électeurs ce qu’elle pense de la double mission d’auxiliaire de justice et de « conseil » d’entités privées (notamment des banques, des multinationales...) que s’attribuent les corporations d’avocats. Lire, à ce sujet, un article d’Indymédia du 24 avril dernier, celui du 30 avril paru sur le même site ou encore celui d’Isabelle Debergue du 19 juin paru sur Agoravox.

Bref, Ségolène Royal en a trop dit, ou pas assez. S’il faut s’attaquer à ces problèmes, ce qui serait la moindre des choses, alors que chacun commence par balayer devant sa porte et qu’un état des lieux global sur la situation de l’ensemble de l’Etat, des administrations, des services publics, des professions proches de leurs missions, des grandes entreprises partenaires de l’Etat... soit dressé dans la transparence.


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