C’est la légitimation de la force sur le droit, avec le fort qui écrase le faible. Il y a longtemps que toutes les sociétés ont conclu qu’un minimum de justice et de solidarité était indispensable, tout en préservant une certaine émulation entre les individus, une concurrence. Même les sociétés primitives ont un système voisin, tout en gardant les meilleurs morceaux aux chefs, on ne laissait pas mourir de faim les faibles ou les blessés.
Si vous êtes attaqué par dix personnes, vous serez content de pouvoir appeler la police, vous ne direz pas : c’est normal qu’ils me massacrent, ils sont plus forts !
C’est pareil dans les langues : laisser le puissant du moment imposer sa langue, c’est nuire à la diversité linguistique, c’est la disparition des petites langues, c’est la baisse du vocabulaire des autres langues, c’est nuire à la diversité culturelle (les américains préfèrent acheter les droits d’un film français et en faire un « remake » à leur sauce plutôt que de les doubler), c’est accepter une mentalité de colonisé où tous les postes clés vont soit à des anglo-saxons, soit à des anglophones de très haut niveau qui auront accepté cette domination et mentalement intégré leurs valeurs, leur façon de penser, et auront consacré un temps énorme à l’acquisition du niveau fluent, pendant que les autres apprenaient autre chose, ou jouaient au golf.
Il faut choisir entre résister ou collaborer... à sa propre dégénérescence.
Il est temps de réfléchir à un système plus équitable pour la communication mondiale. Une langue neutre et largement moins difficile que l’anglais existe depuis un siècle, mais la plupart des élites lui font barrage, car ils veulent rester des élites et refusent la démocratie linguistique.