Qui fait quoi ?
L’artiste fait l’œuvre, le spectateur l’achève en « faisant » le beau quand il le ressent. Et chacun voit une beauté différente en fonction de ce qu’il est lui-même. Poncif, certes, mais qui récuse l’idée d’un « beau » absolu reconnu ici et maintenant, partout et toujours, universellement.
A quoi bon ?
Au niveau de l’artiste, je reste convaincu que la question ne se pose pas, et je le vois victime de son art comme le spectateur est victime de la vie. Vallée de larmes, douloureuse absurdité , la vie s’impose à nous, complice de notre corps, et force notre esprit à en endurer les vicissitudes, dans les chaudrons de l’amour et les affres de la décrépitude. Seul soleil de nos ténèbres, l’art et ses fenêtres ouvertes sur des émerveillements, des clins d’œil, des malices qui, soudain, nous ravissent de la beauté de l’œuvre, ou de celle de l’instant auquel elle nous a éduqués.