Toutes les familles ne sont pas à mettre dans le même cul de sac, évidemment.
Il en est heureusement beaucoup d’aimantes, de bien intentionnées, qui en dépit des insuffisances humaines qui nous taraudent tous, transmettront ce message d’amour rédempteur aux enfants, et donc de pardon.
Qui a dit : « On devient adulte quand on a pardonné à ses parents ! »
Reste pour que certains, c’est tout bonnement impossible.
Le danger alors vient de la possibilité de projeter cette violence comme une bombe sur les autres
Ou sur soi même, à moins d’arriver peut-être, à la comprendre, à la dépasser en la désamorçant.
Comme disait Le forestier, dans une de ces belles chansons,
"On choisit pas ses parents,
on choisit pas sa famille
On choisit pas non plus
les trottoirs de Manille
De Paris ou d’Alger
Pour apprendre à marcher"
Pour ma part, travaillant en psychiatrie, j’ai trop souvent constaté, que le malheur et la souffrance sont constitutionnels à certaines structures familiales défaillantes, et c’est une litote, pour illustrer le champ de mines qu’ont du traverser certains enfants.
Car le champ de la perversion manifeste et délibérée ne s’apparente pas alors là à des motifs existentiels, à un discours de défense projectif en trouvant un bouc émissaire en ses parents, à des conduites hystérisées en rapport à des crises passagères.
Que dire, que faire, quand un gamin de 17 ans vous passe entre les doigts, la tête dans un sac en plastique.
Alors bien sûr, les blessures psychologiques s’apparentent parfois à des traumatismes de guerre dans certains cas.
Mais il en n’est d’autres plus silencieux.
Le mot sac revient souvent dans ces lignes, ce doit être un lapsus.