Bel article... !
Je crois cependant que l’école fait très bien ce pour quoi, elle a été conçue. Ses objectifs sont immuables. Actuellement, elle les atteint peut être mieux qu’avant. C’est si voyant que certains s’en désolent sur un plan moral mais d’un point de vue pragmatique, la réussite est complète. Les progrès des travaux en psychologie scientifique ont permis en moins d’un siècle un excellent contrôle à distance de la société, celui-ci démarrant dès la maternelle, on ne peut que s’en réjouir si l’on tient les manettes, il y a économie de temps et de moyens par la suite !
Déjà en 1889, W. Torrey Harris écrivait dans « La philosophie de l’éducation » :
« 99 étudiants sur cent sont automates, attentifs à marcher sur des sentiers prescrits, attentifs à suivre les usages prescrits. Ceci n’est pas un hasard, mais le résultat d’une éducation effective qui, définie scientifiquement, est la subsumption de l’individu. »
Il savait de quoi il parlait puisqu’il était en charge de l’ Education aux U.S.A.
L’esprit critique (dialectique, mise à distance de ses émotions...) ainsi que la manipulation (rhétorique etc.) sont toujours enseignés pour la poignée de rejetons issus de l’oligarchie financière détenant le pouvoir réel.
En dessous, nous avons les grandes écoles à destination des exécutants intellectuels et politiques, les grands et moyens entrepreneurs (Paolo Cioni).
En dessous encore (ou à côté pour les susceptibles), sans démériter, il y a la fac malheureusement si indispensable qu’il est utile de ne rien laisser au hasard quant à son organisation (programmes, séparation des connaissances...). Les plus éclairés sont parfois alors les plus courageux ou/et les plus argentés ( plusieurs cursus, mentalité de l’autodidacte qui papillonne et s’informe).
Ensuite, il appartient à chacun de savoir ce qu’il décide de faire...
Parfois les bagages sont lourds à porter mais beaucoup s’en accommodent tant le conditionnement est parfait.
De la maternelle au bac, le travail consiste à paralyser le développement de certaines capacités chez les enfants, la minorité qui résiste se trouve affublée de troubles divers ou devient silencieuse et triste. Les enseignants qui ont eux-mêmes réussi (en partie seulement) à échapper à la doctrine... jettent l’éponge ou changent de travail. Certains finissent au CNED, ne supportant plus de voir la tête d’un mioche crétin et braillard ou poursuivent vaillamment leur travail dans le monde réel, en croyant encore aux braves histoires de maître Pagnol. D’autres plus cyniques attendent juste leur paye.
Les parents gavés de télé, soucieux de leurs conditions matérielles aléatoires, font partie du « public fantôme » si bien décrit par Lippmann.
Et roulez manège !
Cet ordre est auto-destructeur, c’est pourquoi nous touchons le fond aujourd’hui. Ce n’est pas grave, nous n’en accepterons que mieux, les mesures drastiques qui se profilent à l’horizon. Tout est prévu (sauf le grain de sable).
"L’information, c’est le pouvoir. Mais comme tous les pouvoirs, certains veulent la conserver pour eux-mêmes » disait-il...
Ah le redressement productif, bel exemple de novlangue encore !