D’accord avec votre diagnostic et sur le plan pour en sortir. Un seul point, peut-être : les Français se rêvent trop en « utopistes » qui ont une destinée manifeste à entraîner le monde que je ne crois pas devoir les encourager dans cette voie où l’on s’enivre de mots dans l’abstraction la plus complète. En revanche, là vous avez entièrement raison : donnons-nous en exemple. S’il est probant, cet exemple entraînera les autres. C’est le cas pour la gestion « républicaine » des communautés que Tony Blair commence à regarder après les attentats de Londres, c’est le cas de notre organisation des renseignements à laquelle les Américains font appel pour contrer le terrorisme islamique, c’est le cas sur l’appel à passer par l’ONU contre Saddam Hussein, et sur la gestion pour l’instant du dossier nucléaire iranien. Mais sur l’économie - la clé de la puissance dans un monde où la guerre totale n’est plus guère de mise - on ne peut PAS dire que la France soit un exemple avec près de 10% de chômeurs officiels, un déficit abyssal de la Sécurité Sociale et des réformettes qui, ne voulant fâcher personne, sont irritantes tout en étant quasi inefficaces. Que l’on ait donc le courage de présenter un projet cohérent et, fort d’un vote favorable, de l’appliquer. Quoi que l’on pense de M. Belusconi ou de Mme Merkel, comme hier de Mme Thatcher, ce sont bel et bien les électeurs qui ont DECIDE de leur accorder du crédit pour un mandat, au vu d’un PROJET qui (tout contestable qu’il puisse être à nos yeux et pour notre propre pays) avait le mérite de la cohérence. Changer le monde, ça commence par se changer soi-même, disait Confucius. La Chine ne procède pas autrement, et elle a du chemin à faire !