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Commentaire de ewropano

sur Expliquer les logiques du capitalisme


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ewropano (---.---.132.217) 1er novembre 2005 21:52

Personnellement, je crois en l’utopie, je crois à la valeur de l’utopie à condition de rester conscient que ce n’est qu’une utopie, mais c’est important pour fixer une direction commune vers laquelle tend une société. Les mythes jouaient ce rôle dans l’antiquité et force est de constater que les réalisations modernes sont issues en droite ligne de ceux-ci. L’avion, le char d’assaut, la télévision sont la version concrétisée de Pégase, du Centaure, de la boule de cristal...

Quand à l’utopisme - si je peux nommer ainsi une doctrine qui viserait à réaliser à tout prix les utopies - je m’en méfie : celles ci ne sont que des représentations idéales, et vouloir contraindre la réalité pour la plier à l’utopie donne souvent des résultats désastreux. L’épopée napoléonienne, concrétisation de la Révolution, malgré des succès indéniables, a quand même réussi à mettre l’Europe à feu et à sang...

Quant à croire que « la guerre totale n’est plus guère de mise », je ne crois pas que c’est la crainte de paraître ringard qui arrêtera un éventuel agresseur. Les menaces se profilent un peu partout dans le monde et on a vu, notamment lors de la 1ère guerre du Golfe, que les opinions publiques pouvaient être modifiées très rapidement. Croire que l’on peut rester dans le cadre de la guerre économique sans que les perdants finissent par se lasser et passer à la guerre tout court relève de l’utopie.

Ce qui illustre également ce que je disais plus haut : le mythe de la puissance invincible : la muraille de Chine, la ligne Maginot, le système soviétique... tous ont fini par se casser la figure ou s’avérer inutile. D’un côté des armements de plus en plus sophistiqués, de l’autre des stratégies de plus en plus vicieuses, l’éternel combat de la force irrésistible contre l’obstacle infranchissable...

C’est pourquoi, comme vous le dites, il vaut mieux commencer par ce changer soi-même et se demander à quoi sert tout cela. Faut il risquer une guerre mondiale pour continuer à consommer des bagnoles, des ordinateurs qui se périment avant qu’on ait compris comment ça marchait, des téléphones portables et autres gadgets qui nous pourrissent autant la vie qu’ils nous la facilitent ?

Quant à votre remarque sur Thatcher, Berlusconi et Merkel (1), si vous l’appliquez à Hitler, la phrase reste aussi vraie, mais l’argument paraît beaucoup moins convaincant... attention aux fausses évidences !

(1) « Quoi que l’on pense de M. Belusconi ou de Mme Merkel, comme hier de Mme Thatcher, ce sont bel et bien les électeurs qui ont DECIDE de leur accorder du crédit pour un mandat, au vu d’un PROJET qui (tout contestable qu’il puisse être à nos yeux et pour notre propre pays) avait le mérite de la cohérence. » - je la cite pour éviter toute interprétation hors contexte par des lecteurs pressés qui pourraient penser que je les compare.


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