Soyez honnête intellectuellement : l’attitude du PCF et de Pierre Laurent pour quelques strapontins auprès du PS est pour l’essentiel à l’origine de la déconfiture du FdG.
Le comble ayant été atteint avec l’utilisation du logo FdG sur les affiches d’Anne Hidalgo à Paris sans l’accord du PG ! Le FdG a déjà failli exploser à ce moment.
Vous feriez mieux de lire Mélenchon pour de vrai.
Interview de JLM publiée dans le Dauphiné Libéré le jeudi 21 août 2014 (extrait de son Blog) :
Le Dauphiné -
On avait lu au début de l’été que vous souhaitiez prendre du recul, or
vous voilà à Grenoble pour les universités d’été du Parti de gauche…
« Disons qu’il y a eu un emballement médiatique sur une de mes
phrases. Je ne me mets pas en retrait du combat politique. Je dis juste
que je ne veux plus être englué dans la bagarre politicienne. Je n’en ai
plus le goût et ce n’est pas ce que les Français attendent de moi.
Quand on voit l’état d’effondrement de la gauche, littéralement plombée
par François Hollande, il est temps de mener une vraie réflexion,
préparer les bases de l’alternative. Vous savez : notre heure viendra,
et il faut que nous soyons prêts à gouverner. »
Le Dauphiné - Dans votre réflexion, allez-vous aussi analyser vos échecs électoraux ?
« Je ne ferai jamais semblant, comme les autres. Je sais reconnaître
les échecs. Oui nous en avons subi un très sévère aux Européennes, et il
faut en tirer les leçons. Il faut se demander pourquoi on a été
incapables de créer une dynamique, pourquoi on a été incapables de
rassembler nos électeurs. Se demander aussi comment nous nous sommes
rendus à ce point illisibles ? »
Le Dauphiné - Une réponse à cette dernière question ?
« L’exemple des municipales de Grenoble, où une partie du Front de
gauche a choisi de couler avec le PS, est un miroir grossissant de la
situation nationale. La technique des dirigeants du PCF – qui tantôt
prônaient l’alliance avec le PS, tantôt se sont approprié le Front de
Gauche, a dissout notre message.
Et quand Pierre Laurent décide de se rendre aux universités d’été du
PS, c’est aussi, à mon avis, une erreur. La Rochelle, ce festival des
vanités ! Et ça l’année où Manuels Valls traite d’irresponsables tous
ceux qui, à gauche, ne pensent pas comme le gouvernement ? Notez : pour
moi, la question d’aller ou pas à ce rendez-vous ne s’est pas posée, car
je n’ai pas été invité ! Tant mieux. Être bien vu du PS, c’est être mal
parti. »
Le Dauphiné - Le Front de gauche est-il mort ?
« Le Front de gauche a été un acteur majeur de la dernière
présidentielle, donc un tel acquis ne doit pas être dilapidé. Mais le
Front de gauche souffre actuellement de n’être qu’un cartel, sans
participation populaire. Vous savez, le système actuel n’a pas peur de
la gauche, mais il a peur du peuple. Le Front de gauche doit cesser ses
palabres entre dirigeants et se tourner vraiment vers le peuple, et le
fédérer. Il y arrivera sur des perspectives fortes de rupture avec le
système. Il faut trouver les moyens d’en finir avec la monarchie
républicaine. Il faut mettre en route la VIe République et la
Constituante, cette assemblée dont le travail sera de réorganiser tous
les pouvoirs, avec le peuple. »
Le Dauphiné - Un exemple d’action de cette Constituante ?
« Donner aux électeurs la possibilité d’un référendum révocatoire qui
leur permettrait de décider si tel ou tel élu peut rester en place.
Cela existe au Venezuela ou aux États-Unis. En France, ce serait une
vraie bombe contre le système actuel. Et la politique en serait changée
du tout au tout. »
Le Dauphiné - Si cette rupture n’arrive pas ?
« Si cette rupture n’intervient pas, ce pays, qui a le sentiment de
tout avoir essayé, pourrait être tenté de tout casser ou de laisser
l’extrême droite gagner comme aux européennes… Mais on peut redonner
confiance à ce pays, en stoppant les discours déclinistes qui ne
correspondent en rien à sa réalité. Des discours qui viennent de
certains médias et de ce gouvernement piteux. Hollande a installé le
pire gouvernement du Cac 40 ! Un gouvernement qui court après Pierre
Gattaz, le patron pleurnichard du Medef. »
Le Dauphiné - François Hollande a toujours tout faux ?
« Je le disais déjà il y a deux ans. Et mon diagnostic était le bon.
Sa politique de droite, basée sur l’austérité, ne pouvait que générer de
la récession. Je ne suis pas devin, il suffit de lire ce qu’écrivent
les plus grands économistes de gauche. Mais Hollande a préféré faire du
zèle face à l’Europe, être le bon élève de Mme Merkel. Cela a d’ailleurs
déchaîné l’arrogance du gouvernement allemand à notre égard comme
jamais, alors qu’on n’a pas de comptes à lui rendre et que le modèle
économique allemand est inapplicable en France. »