En général depuis Vatican II, beaucoup
d’évêques du monde entier ont pris peur. Ils ont souvent préféré le statu quo au changement. En Amérique latine,
j’ai découvert qu’il existe une vénération des gens de pouvoir, ceux et celles
qui se sont hissés au sommet de l’échèle sociale. Je soupçonne que parmi les
évêques, formés localement ou à l’étranger, qu’il y en a qui se sentent bien en
haut de la pyramide, jouissant d’une reconnaissance
populaire, d’une sécurité économique, d’une liberté de parole et d’enseignement,
etc. Ils sont tentés de défendre leurs intérêts et leurs privilèges, souvent
acquis au prix de grands sacrifices. Ce qui est propre, en effet, à la nature
humaine. Mais en choisissant la pratique évangélique, ils ont été appelés à
changer toutes leurs perspectives d’avenir. C’est là toute la différence. C’est
la libération du peuple et des démunis qui est devenue le centre de leur engagement
et actions. Toute révolution libératrice, au nom de l’Évangile, implique des
luttes, des déchirements, des opposants et des adversaires. Les différentes
autorités ecclésiastiques vénézuéliennes sont-elles prêtes à sacrifier leur
statu social et à s’engager à la libération de leur peuple, à empester l’odeur
de brebis comme le réclame le pape François ?