Je serais d’accord avec votre démarche, mais reste néanmoins sceptique quant à certaines hypothèses.
Ce serait trop beau si l’être humain était comme vous le décrivez, désirant comprendre et apprivoiser l’autre - pour certains ce serait plutôt le dominer et le domestiquer - et désirant s’enrichir par l’échange - pour ceux-là ce serait plutôt s’enrichir matériellement, et prendre par force ou par ruse.
Les systèmes politiques sont justement conçus pour pallier les défaillances des humains et - dans l’idéal - visent,tout en prenant les humains comme ils sont ,à faire en sorte que tout se passe comme s’ils étaient comme ils devraient être.
Par exemple, un roi parfaitement juste, c’est difficile à trouver : ça peut arriver, mais c’est une question de chance. Une démocratie remédie à cet inconvénient. Mais ça n’est pas parfait car il en introduit d’autres, par exemple la corruption ou l’exclusion des minorités (pour faire le moins de mécontents, il faut toujours taper sur les mêmes...)
Deuxièmement, je pense que l’aggrégation des convictions est peu dynamisante, du moins dans le mode de fonctionnement actuel. Si on prend tous ceux qui veulent « changer le monde », on constate que, faute de tirer dans la même direction, la résultante de leurs efforts est très faible par rapport à ceux-ci. Comme si leurs actions s’annulaient mutuellement. Mieux vaut se concerter d’abord.
Troisièmement, tant que cela reste non violent, je préfère le conflit que l’on transcende à des compromis d’où l’on sort par le bas - ce qui est souvent le cas dans la culture de négociation. (mais je n’en dis pas plus là dessus, car l’article sur l’OMC, je ne l’ai pas encore lu, je rentre de vacances).