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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Festival de Wight 1970 » Un demi-siècle après... sa Plénitude

« Festival de Wight 1970 » Un demi-siècle après... sa Plénitude

Mercredi 26 août 1970 ! Le rideau s'ouvrait sur le plus fabuleux festival Musical n'ayant jamais existé.

Et aujourd'hui Mercredi 26 août 2020 ! Jour pour jour donc, un demi-siècle vient de s'affranchir du temps de l'émotion et de la mémoire en faisant de cette date un événement historique digne de trôner au feeling du patrimoine universel.

Tout simplement parce que "Wight 70" ce gigantesque happening avait d'emblée atteint l'apothéose d'une manifestation à nulle autre paroxysmique... dans sa plénitude.

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Festival de Wight 1970
© Jakez Morpain

 

Nous le savions tous au matin du lundi 31 août 1970, ce que nous venions de vivre durant cinq jours et nuits n'avait absolument aucune chance de se reproduire à nouveau :

L'espace / Temps y avait été tellement magistralement condensé qu'il en avait saturé ad vitam aeternam le ressenti de chacun des participants. 

Seuls en subsisteraient le souvenir ô combien sensitif et le sens à y apporter qui lui par la suite pourrait se renouveler à souhait.   

En cette période du cinquantenaire, la sphère des vétérans de Wight 70, comme ils se dénomment eux-mêmes sur les réseaux sociaux, est sur le pont de la mémoire sensorielle, olfactive, visuelle et bien entendu affective. 

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Festival de Wight 1970
© Jakez Morpain

  

Il est étonnant de découvrir à quel point cette aventure de fin août 1970 a marqué les esprits et l'imaginaire de ceux qui ont vécu cet événement a priori dans une relative insouciance et pourtant, désormais, comme l'une des expériences les plus fortes de leurs vies, voire pour certains revendiquée comme la plus intense, celle qui aurait eu le plus d'échos dans leur for intérieur.

Il faut dire que la plupart étant sexagénaire et davantage, c'est nécessairement avec la nostalgie de la jeunesse qu'est perçu aujourd'hui ce happening à la fois très localisé et, en même temps, doué d'une résonnance tellement universelle que le monde culturel en fait et continuera à en faire un marqueur musical bien sûr d'amour et de paix comme le signifiait l'idéologie hippie triomphante mais au-delà de ce cliché, l'enjeu d'un tel moment symbolique pourrait avoir été encore plus déterminant qu'il n'y paraissait formellement, comme si les forces d'un imaginaire générationnel s'étaient alors définitivement emparées de son propre logiciel existentiel en rupture avec les codes acquis.  

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Festival de Wight 1970
© Jakez Morpain

   

Certes, on le savait déjà auparavant, la musique est un formidable langage universel mais là, en plus d'une manière quasiment tactile et implicite, c'était la propension à ressentir qui changeait de registre.

Chacun allait vivre cette expérience d'un point de vue subjectif avec son propre bagage vécu mais celui-ci allait entrer en résonnance avec des milliers d'autres au point de former ce vaste choeur qui, aux jours du cinquantenaire, se rend compte que ses véritables valeurs existentielles se sont forgées en ces instants à jamais magiques.

C'est aussi d'ailleurs peut-être pour cela qu'aujourd'hui un regard apaisé sur le site ''East Afton Farm'' est au moins aussi signifiant dans sa nudité naturelle quasi intemporelle que les photos tellement évocatrices prises à l'époque au même endroit nous en rappellent les reflets bigarrés avec une si douce mélancolie.  

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Festival de Wight 1970
© Paul Coueslant

  

Comme il est troublant de superposer nos souvenirs avec la réalité d'un lieu qui semble avoir ainsi choisi d'être immuable. Il y a le ciel, le soleil et la mer... mais aussi les nuages, le vent, la colline et quelque chose qui ressemble à l'immensité du Paradis perdu sous ce relief vallonné dissimulant ses falaises.  

Oui, le Festival de Wight 1970 se déroulait au bord de la plage et personne de ceux qui avaient pris place dans l'enceinte échafaudée à dessein ne pouvait le soupçonner. 

Seuls ceux rebelles qui avaient choisi de résider sur la colline pouvaient savoir que sa crête plongeait sur l'autre versant directement dans La Manche. 

Qu'ils ont eu raison les organisateurs de feindre de croire que les festivaliers renonceraient comme un seul homme à aller s'installer là où la vue était imprenable sur le Festival et même, paraît-il, le son souvent excellent... par vent favorable ! 

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Festival de Wight 1970
© Jakez Morpain

  

Là-haut, les réfractaires se voulaient sereins et en paix avec eux-mêmes tellement le spectacle était idyllique (C'est, de toute évidence, de cet endroit stratégique qu'ont été prises les meilleures photographies du site).

Au diable, le manque à gagner, ils étaient suffisamment nombreux en bas pour subvenir aux frais... en tout cas jusqu'au moment consensuel où le Festival serait déclaré gratuit pour en finir avec le rapport de forces contre-productif.

Chacun pourrait alors potentiellement choisir la place qu'il pensait être la meilleure pour assister à la fin du fameux " 3 days (+2) / 3 pounds ". 

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Festival de Wight 1970
© Jakez Morpain

 

A titre subjectif, se positionner dès le premier jour dans l’axe de la scène sans en être trop proche nous était d’emblée apparu comme un excellent ajustement dont nous n’avons eu qu’à nous féliciter de manière empirique :

Panorama à 360 degrés, acoustique performante néanmoins sujette au « fading » lié au vent, 1 ou 2 déplacements quotidiens envisageables à l’extérieur de cette immersion... etc...

Selon ce compromis, la préférence quasi permanente faite à la musique devenait de facto exclusive et son souvenir impérissable… à l’exclusion toutefois du sommeil qui nous a joué quelques "tours".

De toute façon, il n'aurait pas été aisé de changer de place par opportunité tant il y avait du monde ! Nous étions donc 600.000 selon certaines estimations. 

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Festival de Wight 1970
© Jakez Morpain

  

En tout état de cause, ce fut le plus gigantesque festival de l'histoire puisque Woodstook s'était lui empêtré en embouteillages automobiles monstres.

Point de transport individuel sur Wight. Tous en bus à impériale vert olive pour retour au Ferry-boat car, bien sûr, ce serait plus pratique qu'à la nage !

Bref, on s'en souvient comme si c'était hier ! 

Et effectivement c'était hier, il y a juste 50 ans.

   

Photos 1 à 3 & 5 à 8 © Jakez Morpain ( références )

photo 4 © Paul Coueslant

  

WIGHT FESTIVAL 1970  sur Theothea.com -

voir aussi Le Festival de Wight 1970... 40 ans après !  

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Festival de Wight 1970
© Jakez Morpain

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32 réactions à cet article    


  • Surya Surya 1er septembre 2020 16:32

    Un endroit où j’aurais aimé me trouver. Tant pis. Cela dit, je m’imagine mal coincée au milieu de la foule, j’aurais sans doute préféré être dans les hauteurs, comme le montrent les photos.

    Je viens d’aller voir les pages mises en lien sur votre site, et en jetant un oeil sur le programme, je crois que vous avez fait une petite erreur d’orthographe : vous avez écrit Chris Christoffoson, et vu que cette personne ne me dit rien du tout, je suppose que vous avez voulu dire Chris Christofferson ? 

    Je ne savais pas que Supertramp y était ! Quand je pense qu’on ne m’a pas laissée aller à leur concert à Paris en 79, parce qu’on me trouvait encore trop jeune pour aller à des concerts... smiley Ah la la... un truc que je regrette encore.

    J’ai également lu votre autre article sur Agoravox, daté de 2010, où il est dit dans les commentaires que Hendrix et Morrison n’étaient pas dans leur meilleure forme à l’ile de Wight (ça n’empêche que j’aurais bien aimé les voir sur scène !). Est-ce que vous vous souvenez si les Moody Blues ont fait une belle version live de « Nights in White Satin » ? J’ai du mal à imaginer cette chanson magnifique chantée autrement qu’en version studio... et pourtant ce festival était sûrement le lieu idéal, j’imagine, pour chanter une chanson comme celle là.

    Pour ceux qui y étaient, repenser à ce festival doit être un grand moment de nostalgie, et peut-être aussi de tristesse parce que ce genre de festivals ne se renouvellera jamais ? Et pour les personnes comme moi qui n’y étaient pas, ça fait vraiment rêver...


    • Theothea.com Theothea.com 2 septembre 2020 01:49

      @Surya
      Merci d’avoir relevé cette erreur orthographique au sujet de Chris Christofferson. Elle sera corrigée incessamment. En ce qui concerne Supertramp, ce groupe était peu connu en 1970, c’est pourquoi il avait été programmé pour passer lors des deux premières journées de « pré-festival ». Enfin pour les Moody Blues, ils ont effectué une super prestation où bien entendu leur tout nouveau « Nights in white satin » avait transmis ses intenses vibrations au sein du public. Vous pouvez trouver aisément plusieurs vidéos (leur concert complet de Wight 70 ou extraits) notamment sur YouTube... Vous dîtes que ce Festival vous fait rêver... sachez que c’est pareil pour ceux qui y ont assisté... ils en rêvent encore et toujours !... JM pour Theothea.com 


    • goc goc 1er septembre 2020 18:36

      j’ajouterais qu’a l’époque, ou le fric n’avait pas pourri tout ce qu’il touchait, on pouvait écouter à la radio, la retransmission en intégralité du dit festival, ainsi que le concert de Pink-Floyd au théâtre des Champs-Élysées

      j’ai aussi le souvenir, lors du festival, du choc (plutôt négatif) du changement de voix chez Bon Dylan, qui avait « perdu » ce son aussi nasillard que fabuleux.

      bref que de bons souvenirs.


      • Theothea.com Theothea.com 2 septembre 2020 01:27

        @goc
        En ce qui concerne Bob Dylan je précise qu’il n’était pas présent en 1970 mais au 2ème Festival de Wight c’est à dire en 1969 où il se produisait pour la première fois en public depuis son accident de moto de 1966...


      • goc goc 2 septembre 2020 04:19

        @Theothea.com
        Vous avez raison, et c’est cette année-là que le festival avait été transmis à la radio. A l’époque, il y avait sur Europe1, un type un peu barré, adepte du psychédélique (et du lsd), mais qui savait parler de musique et savait en diffuser. je crois qu’il s’appelait Michel Lancelot. Il est décédé quelques années plus tard


      • Pauline pas Bismutée 2 septembre 2020 05:46

        @goc

        Oui je me souviens de Michel Lancelot, il avait aussi écrit un bouquin ou deux sur le mouvement hippy (dont « je veux regarder dieu en face », et au moins un autre que j’ai oublié, lus il y a bien longtemps !)
        Il avait aussi commencé à animer une émission sympa à la télévision (films, musique, etc...) qui n’avait malheureusement pas duré très longtemps...
        Je crois qu’il est mort d’une crise cardiaque..


      • Nowhere Man 2 septembre 2020 08:15

        @Pauline pas Bismutée
        Décédé dans les gradins du Parc des Princes...
        Il est un des premiers à ignorer les reprises le plus souvent lamentables des tubes anglo-saxons chantés par « artistes » yéyés français. Il a contribué à la disparitions de ces daubes.

        Parmi les plus pitoyables (encore en 69) :
        https://www.youtube.com/watch?v=OhkDCOsZykA
        https://www.youtube.com/watch?v=AHdaVJhrXNY

        La majorité des français pensent que « Le Pénitencier » est un morceau 100% made in France.
        Dans son émission Campus il passa en boucle des titres du fameux premier album du groupe « The Chicago Transit Authority » qui devint tristement « Chicago » machine efficace pour produire de la soupe.
        Chicago TA donc présent à Wight.


      • velosolex velosolex 2 septembre 2020 12:46

        @Theothea.com

        Je garderai la nostalgie des premiers albums de Dylan, qui comme les Beatles concentrèrent dans leurs premières années, leur génie. « Master of war » ou « Mister tambourine man », raisonnent toujours en moi. Dylan baigna dans le Greenwich village, où il épanouit son génie, comme Monet le fit à l’ère des impressionnistes à Paris, ou Picasso plus tard dans le cubisme. Il y a des époque géniales qui transcendent les artistes. Comme d’autre transcendent la connerie. 
        Il y a quelques années, les frères Coen, ont réalisé un très bon film, " inside Lewyn Davis", qui s’inspire de la vie de Dave Van Ronk, un énorme folk singer que Dylan à pompé quelque peu....De très beaux instants musicaux, où l’on voit les fantômes de "peter paul and mary", de Dylan lui même, arrivant en scène quand dave van ronk, pardon « lewyn davis » la quitte, à la fin du film, comme un symbole. 
        Van ronk n’était pas très doué pour le succès, contrairement à Dylan. Le film s’attache à ce personnage sympathique, qu’on pourrait nommer un looser. Mais il a été tout de même très reconnu par ses pairs. Il a le chic pour gâcher les occases offertes, tel ce morceau qu’un producteur  lui demande d’interpréter, après qu’il ait fait 3000 kms en stop pour le voir. Il ne réussit à chanter qu’une vieille ballade française du moyen âge...Alors que sa voix puissante et son jeu de guitare étaient impressionnants. 


      • nono le simplet 2 septembre 2020 04:57

        3 copains de mes copains plus âgés que moi ont été à Wight ... en 70 puisqu’ils ont vu Hendrix ... Doors, Who, Baez, Cohen, Jethro Tull, E L & P ... du beau monde ...

        le dernier des derniers ... Morisson, Hendrix et Joplin (absente à Wigth) vont disparaître peu de temps après ... le club des 27 ...


        • velosolex velosolex 2 septembre 2020 10:03

          @nono le simplet
          Mes deux sœurs y ont été. J’avais 14 ans. Ca m’a laissé envieux. Je n’avais que mes quelques vinyles que j’écoutais en boucle pour me consoler. Le rock and roll laissait plus de cadavres derrière lui que la guerre de 14. Toute cette légende autour de la mort des 27 avait quelque chose de romantico débile. La gloire et la drogue faisaient des cocktails parfait pour disparaitre de la scène, sur des gamins finalement se croyant immortels, comme il le resteront toujours. A Kathmandu quelques années plus tard, j’ai vu des types qui prétendaient avoir croisé le dealer qui avait vendu la dose fatale à Morrison...Légendes urbaines, naïvetés rurales. Une fille du 27 ( le département de l’Eure m’a reconnu alors qu’elle faisait la manche au milieu des singes d’un temple de Soyambu. c’était la fille du notaire qui m’avait tant fait rêver, et qui passait comme une frégate inaccessible dans la rue. Elle avait fugué six mois plus tôt,, dés qu’elle avait pu se faire un passeport. Elle m’a déguisé en Hippie, elle s’est déguisée en Janis. On devait faire le tour du monde. Son père lui a envoyé un ticket d’avion. J’ai passé un mois avec un Nantais dans une cabane accrochée à l’Himalaya. On rêvait de transcendance et on s’emmerdait, en fumant de l’herbe...Je suis rentré par la route sans un sous, l’hiver, faisant la route avec un migrant ceylanais qui rêvait de s’acheter en Allemagne une voiture comme 007....
          Pendant longtemps je me suis demandé ce qu’était devenu Gaby, le Nantais, qu’était fasciné par les Doors, et qui scandait sans cesse L.A woman, et « riders of the storm ! ». Il m’avait tant parlé qu’il voyagerait toute sa vie, mais qu’il ne dépasserait surement pas l’Age de 27...Au delà on devenait un bourgeois. Il y a quelques années j’ai vu un semi me doubler. sur l’autoroute Il y avait le nom de Gaby dessus. Sur internet j’ai vu qu’il était maintenant à la tête d’une multinationale de 100 camions. Pour la fille du département de l’Eure, je veux pas savoir ce qu’elle est devenue. 
          This is the end, my friend, the end. 


        • foufouille foufouille 2 septembre 2020 10:27

          @velosolex

          passer de hippie à gros pdg, faut vraiment le faire.


        • Pauline pas Bismutée 2 septembre 2020 12:18

          @velosolex

          Certainly the end my friend, but rock and roll will never die… Tellement chanceux d’avoir connu une époque sans internet, sans sida, (et sans Covid, aie, aie…), quand on pouvait encore économiser sur un salaire de smicard, à condition de vivre dans une chambre pourrie et de coller à son rêve..
          Aurais pu vous croiser à Pokhara ou Kandy, Vârânasî ou Surabaya, partie seule sur « la route » à 19 ans….
          Je ne sais plus si c’est Allen Ginsberg or Alan Watts qui avait un poster chez lui « the rats’ race is over, the rats won »
          J’écoutais ca cet après-midi (aucun rapport)
          https://www.youtube.com/watch?v=HfT02FVw8JM


        • velosolex velosolex 2 septembre 2020 12:40

          @Pauline pas Bismutée
          J’avais acheté un vieux reflex à un australien à Madras.
          C’est surtout lui qui m’a donné ce troisième oeil, celui avec lequel on voit au delà des apparences.

          C’est comme ça que j’ai ramené quelques rouleaux de pellicules. De celles que j’ai ramené de Pokhara, j’ai tenté de comparé presque un demi siècle plus tard les points de vue avec ceux de google earth.
          Les pirogues en bois ont fait place aux hors bords, les buildings des maisons en terre. C’était il y a 1000 de ça on dirait. Les pagodes de Durbar square sont tombées, et le ciel bleu a disparu.

          Dylan nous avait prévenu. « Times are a changing... »


        • Pauline pas Bismutée 2 septembre 2020 13:03

          @velosolex

          Je crois que je ne pourrais jamais revoir ces endroits... trop mal aux tripes. Presque aucune photo de cette année de bourlingue.

          C’est plus que « a hard rain that is gonna fall » ! At least, no regrets ...


        • Aristide Aristide 2 septembre 2020 14:03

          @nono le simplet

          3 copains de mes copains plus âgés que moi ont été à Wight 

          on dirait du Fergus avec sa soeur dans la recherche, sa fille dans je ne sais quoi et toute sa famille dans autres choses...

          Moi c’est mon copain qui connaissait le chauffeur taxi qui a conduit à l’aéroprt le type le pilote qui a décollé de Blagnac pour .... vous vous en foutez ? Vous avez raison. 


        • velosolex velosolex 2 septembre 2020 14:04

          @Pauline pas Bismutée
          J’aurais jamais imaginé que je survivrai aux bouddha de la vallée de Bamyan, en Afghanistan, le jour où je me suis assis sur la tête de l’un deux. Les Russes étaient encore des soviets, les chinois accessibles derrière la muraille fermée à double tour, le shah d’iran se faisait les griffes sur son peuple en achetant des mirages.
          .IL y avait ce train d’un autre temps qui allait de Quetta, pour rejoindre Zāhedān en deux jours, avec des hommes qui déblayaient les rails du sable du désert. Un pilote de chasseur m’a hébergé quelques jours. Il était curieusement bouddhiste...Qu’est t’il devenu, après la révolution islamiste ?
          Il n’y a pas de regrets, juste des soupirs en se rappelant des étoiles filantes. J’ai relu les écrits d’anne marie swartzenbach et de Nicolas Bouvier, l’une témoin des années 30, l’autre des années 50, sans qu’on ne voit trop l’évolution du désert, et des hommes, sur cette route qui s’est maintenant éteinte.
          C’est encore une possibilité de mettre les bouts, de se tenir à l’abri des temps mauvais


        • Aristide Aristide 2 septembre 2020 14:08

          @Aristide

          Une palme particulière à Vélo sur ces aventures à la Martine à Katmandou !!!


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 2 septembre 2020 14:39

          @Aristide

          Perso j’aime bien ce genre de témoignages. Et Vélo a le sens de l’autocritique avec humour.


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 2 septembre 2020 14:57

          @Philippe Huysmans

          Toi tu dois aimer la littérature et le journalisme gonzo ...


        • nono le simplet 2 septembre 2020 15:00

          @velosolex
          quand la jeunesse devient un naufrage ... les cheveux longs ... les idées courtes
          je retiendrai « peace and love » de cette époque même si je faisais le grand écart en aimant le Tche et Maxime Leforestier ... l’un est mort en héros de l’inutile et l’autre s’est embourgeoisé ... le vieux Fidel a fini sa vie en pyjama ... Dany le rouge est pote avec Macron ... maintenant j’ai des idoles de vieux ... Madiba et Gandhi ...être en paix avec soi même et avec les autres ... enfin pas tous les autres ... mais un bon paquet


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 2 septembre 2020 15:21

          @Philippe Huysmans

          Le gonzo y allait direct , sans métaphores et autres conneries ...En France Actuel a suivi un peu la ligne dans les 80’ ...Et un mensuel dont je ne me souviens plus du nom , imprimé noir et blanc sur papier journal sauf la 1ere et dernières de couve ...du 60 pages mini avec des auteurs poètes, graphistes...etc venant de tous les horizons .


        • Pauline pas Bismutée 2 septembre 2020 15:27

          @velosolex

          Je viens de relire “l’usage du monde” de Bouvier… (? Marie Swartzenbach, je regarderai) …Ne connais pas l’Afghanistan (mais qui sait…)

          Mais ai beaucoup aimé le Pakistan, surtout son peuple d’une générosité

          extraordinaire… n’ai jamais rencontré l’équivalent. Voyager seule m’a débloqué

          les tripes et ouvert tant de portes… comme vous sans doute, aurais tant d’anecdotes et d’aventures à raconter…

          Mais de très gros soupirs, et le cœur bien lourd devant la destruction du Yémen, une de mes tendresses gravée dans l’âme...


        • velosolex velosolex 2 septembre 2020 15:28

          @nono le simplet
          Je suis arrivé aux indes par la route sans faire exprès. Parti pour la Grèce en passant par la suisse, moi qui n’était jamais allé à l’étranger, j’ai voulu monter le col du saint Bernard à pied comme Arthur Rimbaud mon grand modèle avait fait 100 ans auparavant. Je faisais d’une boite de sardines une fête. De la soif, un plaisir. Revenu presque une année plus tard. Un voyage à 20 ans n’est pas le même que celui qu’on fait plus tard.<br /> Je crois que le fond de l’air de l’époque était très jeune à l’époque, avec des idéaux de boys scouts en cheveux longs qui feraient rire maintenant les cyniques. Quelques années plus tard j’ai voulu repartir après avoir travaillé tout l’été dans le sud de la France pour me faire de l’argent. Descendu au guidon d’une vieille moto. Un été solaire, où nous avons habité quelques mois dans une grotte, en rêvant de mettre les bouts l’hiver...<br />Enfin parti, le bout du monde m’est paru tout à coup triste, faux, avec des rapports impossibles avec les autochtones. Alors j’ai regrette l’été passé, la Provence, et même le boulot, source de rencontres et de contacts vrais.
          C’est là que je me suis rangé des années de bohème, me rappelant qu’Arthur était revenu d’Afrique bien trop tard, avec une gangrène à la jambe, et n’avait jamais plus écrit. Ce qui est bien dommage. Les rêves il faut les tenir parfois en respect, sinon ils prennent le dessus sur toi, et finissent par avoir ta peau. Le naufrage, je l’avais entrevu dans les yeux de ces vieux babas, tentant de ramer à l’envers du temps , comme des courtisanes éculées. 

          A l’époque, je me souviens d’avoir lu un bouquin d’Herman Hesse, « l’ornière », qui m’avait marqué. Il racontait les années de bohème d’un jeune musicien, toujours accueilli chaleureusement, de ferme en ferme, lors des moissons.
          Et puis l’âge aidant, les filles se font moins amoureuses. Il perd la grâce, la légèreté qui le servait sans qu’il s’en rende compte ; encore dix ans, et le voilà un matin, mort de froid dans la neige


        • velosolex velosolex 2 septembre 2020 15:47

          @Aita Pea Pea
          Il y avait aussi le magazine « le sauvage » dont mon fils qui travaille dans une ressourcerie m’a ramené dernièrement quelques vieux exemplaires. C’est étonnant de revoir comment tous les problèmes actuels d’écologie, des pesticides aux centrales, à la désertification, étaient déjà traités ; La différence c’est qu’on pensait qu’on allait forcément résoudre rapidement ces problèmes,, tant le vieux monde n’en avait plus pour longtemps. je dis cela en rapport avec tous les révisionnistes qu’on entend actuellement sur les médias, feignant l’innocence, osant dire qu’on ne sait que depuis l’an 2000 les risques de dystopie, et que l’écologie, grosso modo, est un thème qui vient de sortir du placard. 
          Ce qui est sûr c’est que le monde était clivé :
          Vieux -jeunes....Gauchos- bourgeois....Amateurs de Tino Rossi et de musette, contre les amateurs rock an roll., musique qui ne passait pas à la télé ni à la radio, sauf quelques tubes....
          Les Mao pontifiaient, s’excommuniaient entre eux, dévoraient cette ineptie de petit livre rouge ; quelques années plus tard, ils feraient « science po » et l’ENA...80 avec l’arrivée de Thatcher et de Reagan ont définitivement enterré les années pat d’eph...
          Pour la route, les limites du voyage ont été depuis longtemps dressés par des écrivains qui refusaient les paillettes collant à l’exotisme facile. Je me souviens d’un très bon bouquin de Simenon. « Touriste de bananes », qui s’attache à un jeune gars partant pour la Polynésie, croyant comme tant d’autres à l’époque,, que quelques régimes de bananes suffisent pour survivre, dans des endroits « enchanteurs » ou « à couper le souffle », pour reprendre la terminologie de la 2, faisant la promotion du tourisme, ce grand cadavre, qu’on tente de réanimer. 


        • velosolex velosolex 2 septembre 2020 16:07

          @Pauline pas Bismutée
          On ne mesure guère quand on les parcourt, combien ces années de route peuvent nous avoir construit.
          Avec le recul, les changements politiques en fermant beaucoup, sans compter l’islamisation, et la banalisation outrancière d’un monde, par le tourisme de masse, on peut constater qu’on a vécu un peu la fin d’un monde, du moins celui attaché à une certaine lenteur, avec des grands trous dans les cartes, qu’internet à bouché à toute allure, et que l’usage du smartphone, a fait participé à la marchandisation criminelle, celle qui détruit la fierté, la culture, amène à se comparer à un autre incessible. . 
          C’est difficile de copié collé des images de destruction, liés aux conflits, quand on a traversé des pays solaires, qui nous ont semblé des citadelles à l’abri du ravage du temps et des hommes.
          Cela a été vrai avec l’Afghanistan, si longtemps, « au delà du temps » fidèle à l’âme dépeinte par Joseph Kessel dans « les cavaliers »...On retrouve au Pakistan, dans la région de Quetta, les mêmes hommes, que les frontières arbitraires ont séparé. Je n’ai pas connu le Yemen en dehors de mes rêves, mais il me semble apparenté, à cause de la beauté et la fierté de ses habitants, à ceux de l’Afghanistan. 


        • velosolex velosolex 2 septembre 2020 16:19

          @Aristide
          En 80 je suis revenu de Grèce sur un vélo de marque « Bismark » acheté là bas ; c’était un vélo sans vitesse, qu’il fallait souvent pousser dans les cols du Péloponnèse, et qui laissaient les grecs dubitatifs. Il fallait être pauvre pour voyager pareillement. Ou fou. Ce qui était bien possible

          En Italie du sud, les mecs, amateurs de vélo, s’intéressaient à la machine, mais me mettaient en garde, chacun leur tour. Je courrais me disaient ils de grand risque dans l’arrière pays., en faisant du camping sauvage..... Mais le danger semblait toujours être ailleurs, sûrement pas dans leur village, où l’étranger était sacré.

          . Le vélo reste un engin où l’on ne peut tenir à la fois le vélo et une arme, ce qui rassure les gens, et leur donne envie de vous aider. Parfois le vélo désoriente les imbéciles, et excite c’est vrai les chiens. Rouler en tandem est une aventure délicieuse et favorise les contacts et les échanges, donnant un prétexte pour échanger. Mais on peut se contenter d’un SUV, si l’on est handicappé


        • Pauline pas Bismutée 2 septembre 2020 16:31

          @velosolex

          Tout à fait d’accord…

          Ne veux pas « polluer » les commentaires avec mes « bla bla »sur le Yémen (et il est 2h du mat passées ou je suis), mais j’inverse votre remarque, je m’imagine l’Afghanistan proche du Yémen pour exactement les mêmes raisons…..


        • velosolex velosolex 2 septembre 2020 17:14

          @Philippe Huysmans
          Faire des dessins, des peintures est un deuxième voyage, qui surligne le premier. un chance aussi. Le dessin est une façon de rentrer à la fois avec le dialogue, qu’avec le paysage. Dans le temps, les premiers voyageurs, les aristocrates anglais, en faisant « leur grand tour » ,emmenaient toujours avec eux un carnet d’aquarelle, ou de croquis. Avant la photo, c’était en effet la seule façon de ramener des témoignages de ces voyages. Un art qu’on développait en même temps que d’autres humanités. Les bons dessinateurs étaient aussi très appréciés dans la marine, l’armée, la cartographie, l’espionnage s’y apparentant, quand on était sur le pont d’un bateau. 
          Beaucoup de rapport au temps avec la pèche en bordure de rivière. Le temps se dilue lentement à l’ombre des saules


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 2 septembre 2020 18:34

          @#Julian ALAPILIPPE42

          T’as perdu le slip jaune pour avoir taxé un clope a un kilomètre de l’arrivée.


        • foufouille foufouille 2 septembre 2020 19:01

          @#USS John F. Kennedy (CV-67)

          j’ai cessé de fumer en 2012.

          et pas de problème de fin de mois.

          tuas certainement plus tôt chez toi comme vendange. mais en vélo ......

          tu veux des liens direct la chine pour du matos ecig pas cher ?


        • foufouille foufouille 2 septembre 2020 19:17

          @#USS John F. Kennedy (CV-67)

          non tu parlais de clope.


        • Aristide Aristide 4 septembre 2020 12:01

          @velosolex

          Vous avez mal interprété mon message si je parlais de Vélo, c’était en référence à votre pseudo. M’enfin ... votre mauvaise interprétation me donne droit à un autre récit du type Martine en vélo en Italie en passant par la Grèce. C’est beau comme du Sylvain TESSON ....

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