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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Louis Ferdinand Céline ou la littérature de l’échec

Louis Ferdinand Céline ou la littérature de l’échec

Si derrière un auteur et son œuvre, on trouvera toujours une blessure (humiliation, perte irremplaçable, traumatisme...), car les gens heureux et ceux qui ont réussi, n’écrivent pas... ou bien, des imbécilités sans nom et sans lendemain…

Quelles interprétations donner à la haine célinienne, et pas seulement dans les pamphlets ?

D’aucuns s’interrogent sans fin, les raisons à la fois inavouables et inconscientes de cette haine semblant échapper à l’auteur lui-même qui ne s’en excusera jamais : « J’ai eu le tort de l’ouvrir ; j’aurais mieux fait de rester à ma place. Mais aujourd’hui encore, je défis qui que ce soit de m’apporter la contradiction sur ce que j’ai pu écrire à cette époque ».

_____________________________


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Qu’à cela ne tienne !

Vraiment, rien ne remplace une biographie ! Celle de l’enfance, sans oublier, en ce qui concerne notre auteur, la généalogie de la famille Destouches.

***

Fils de Fernand Destouches issu d’une famille de petits commerçants et d’enseignants, et de Marguerite Guillou, famille bretonne venue s’installer en région parisienne pour travailler comme artisans et comme petits commerçants…

Le Père de Céline, homme lettré mais incapable d’épargner à sa famille la hantise du prochain terme à payer (hantise qui sera très longtemps aussi celle de Céline) était opposé aux études, gardant à l’esprit sa propre expérience : « Les études, c’est la misère assurée » disait-il à son fils.

Une mère dentellière, travailleuse indépendante qui vivra péniblement de son métier et de sa boutique…

Lourd de sens, Céline ajoutera : « On a toujours été travailleurs dans ma famille : travailleurs et bien cons ! » (c’est là un fils de commerçant qui s’exprime, et non un fils d’ouvrier ; et la distinction est importante).

Celine 2.jpgCertificat d’études en poche, un rien désœuvré, Céline joint l’armée très tôt, même si, en 1919, il reprend le chemin de l’école, passe son Bac - il a alors 26 ans -, avant d’embrasser la médecine, véritable vocation de Céline, et ce dès l’enfance ; il se dit « guérisseur dans l’âme ». Il étudiera la médecine dans les livres, seul, le soir, tout en travaillant le jour, même si jamais cette médecine ne lui permettra de joindre les deux bouts (… de payer son terme) : il fermera son cabinet de Courbevoie très vite après son ouverture – fait lourd de conséquences.

Céline conjurera ce qui n’est pour l’heure qu’une déconvenue, en se lançant dans l’écriture, et entreprendra un long, un très long Voyage (1)

Il poursuivra sa vocation de médecin auprès des pauvres – dans les dispensaires -, non pas par charité mais tout simplement pour la raison suivante : de par son appartenance sociale, et après l’échec de son installation à Courbevoie, Cécile ne pouvait en aucun cas prétendre à une meilleure situation.

1 - Il se vantera d’avoir écrit son "Voyage au bout de la nuit"… avec pour seul souci : être à l’abri du besoin, assuré qu’il était du succès de son récit : « cet ouvrage, c’est du pain pour un siècle de littérature, le prix Goncourt assuré pour l’éditeur qui s’engagera ».

Céline avait vu juste : ce sera le succès, mais le prix Renaudot pour consolation.

***

louis-ferdinand-celine 3.jpg

Céline se dit athée et mystique ; craignant sans doute tout autant l’étiquette d’humaniste que celle d’anti-humaniste, il revendique le fait de ne pas s’intéresser aux hommes mais aux choses. Ecrivain et chroniqueur, pour Céline, écrire c’est mettre sa peau sur la table : « la grande inspiratrice, c’est la mort » ; à la fois risque et certitude que cette mort.

Homme sans joie, chez Céline, le vulgaire, c’est l’homme qui fait la fête ; l’homme qui souffre est seul digne de considération ; et pour cette raison, rien n’est plus beau qu’une prison, puisque les hommes y souffrent comme nulle part ailleurs.

Hormis son appartenance de classe (on y reviendra plus tard), sur un plan générationnel, Céline demeure un pur produit de la France de l’après boucherie de 14-18, avec le traumatisme de la trahison de l’espoir et les humiliés de Bernanos ; génération sacrifiée dont nul n’attendait le meilleur ; l’époque l’interdisait : elle n’en avait plus besoin (à ce sujet, difficile de ne pas penser au père de Céline). Aussi, ce meilleur dont l’époque ne savait que faire, cette génération l’a accumulé jusqu’à devenir une force. Et quand cette force s’est libérée, de quoi a-t-elle accouché ? De quelles actions vertueuses ? Ou bien, de quels desseins monstrueux pour avoir trop longtemps macéré dans la frustration, le ressentiment, l’impuissance, la retenue et le dépit ?

Ce meilleur-là a alors donné naissance au pire qui est souvent, en littérature, le meilleur.

Littérature de l’échec que cette nuit noire : échec en tant que médecin (sa seule véritable vocation : on ne le rappellera jamais assez !) ; échec de la mère de l’auteur qui mourra épuisée et aveugle à l’ombre du ressentiment d’un mari déclassé...

Et si... avant de mettre le feu à la littérature, l’exercice de cette médecine qui ne le mettait nullement à l’abri du besoin a pu contribuer à son dégoût plus social qu’humain (Céline n’a pas toujours su faire un tel discernement) pour cette société dans laquelle on ne fait décidément que l’expérience de l’échec…

Dès les années trente, nonobstant le succès littéraire en 1932 de son Voyage (à la fois succès commercial et succès d’estime), Céline devra faire face à un nouvel échec : celui de son intégration sociale, car jamais Céline ne parviendra à se faire accepter malgré sa tentative désespérée de rallier à lui les classes dominantes à coups de pamphlets antisémites - antisémitisme largement partagé à cette époque ; et plus encore, pendant l’occupation, en commettant l’erreur fatale (2) de soutenir un régime et une idéologie par avance condamnés à l’échec (encore l’échec !) : les ignorants plus que les imbéciles… osent tout ; c’est d’ailleurs à cela qu’on les reconnaît ; ce qui, par ailleurs, n’empêche nullement l’expression et l’épanouissement de leur talent, voire de leur génie.

2 - Faute due à l’absence de culture politique et historique au sein d’une classe dépourvue des outils conceptuels propres à la compréhension de l’organisation d’une société.

***

Céline ne se serait-il donc jamais pardonné de n’avoir pas su (ou pu) sortir de sa classe, de son rang doté de l’immense talent littéraire qui était le sien ?

Choisissant alors de retourner contre ses semblables - et non contre lui-même ; ce qui nous aurait privés de son œuvre -, toute la violence d’un déterminisme social dont les parents de l’auteur furent les victimes muettes et résignées (3) ; et les heureux élus auront pour noms : les plus faibles - les pauvres qu’il a soignés sans profit ; puis les juifs – minorité de tout temps bouc-émissaire ; mais aussi.. communauté incarnant l’excellence artistique, scientifique et philosophique, et plus important encore : la réussite sociale – argent et pouvoir ; et en médecine, cette communauté n’était pas non plus la dernière à s’imposer…

Violence donc… bientôt étendue à toute la société ; et pour finir : à tout le genre humain.

3 - Encore une fois, attitude typique d’une classe et d’un milieu (petits commerçants pauvres sinon modestes) privés de culture et de conscience et politiques et historiques.

***

Céline 50.jpgSi l’amour, c’est l’infini mis à la portée des caniches, Céline n’a jamais cessé d’être ce caniche et tous ses personnages avec lui ; personnages pour lesquels le calice de la réussite est passé loin, très loin d’eux ; calice qu’il ne leur a jamais été permis d’entrevoir, encore moins de saisir, eux tous pourtant à la tâche, jour après jour, indéfectibles, comme d’autres... au temple, zélés et fervents.

Céline n’a jamais vraiment quitté sa classe ni son milieu familiale : il n’a jamais su s’en affranchir.

L’aurait-il fait… nombreux sont ceux qui affirment qu’il nous aurait privés d’une œuvre incomparable. Certes !

Echec après échec, ne sommes-nous pas aussi tout ce que nos prédécesseurs et nos contemporains ont tenté d’accomplir ? Pays, Etats, régimes, nations, continents, cultures, individus, seuls ou bien en grappes indissociables, nous tous, n’héritons-nous pas de leurs échecs comme de leurs réussites ?

Aussi, n’en déplaise à Nietzsche…

Et si le ressentiment était le sel de la terre, un moteur créatif sans rival et qui ne cessera jamais de nous surprendre ? Après Matthieu, Céline accouchant d’un évangile d’un nouvel ordre : un évangile vengeur... même si privé d’une revanche digne de ce nom...

sade.gif

Car, nul doute, Céline est bien à l’humanisme ce que Sade (marquis triste et désaxé) est au romantisme : une fois déçus parce qu’introuvables, amères, ils n’en sont et n’en demeurent pas moins, aujourd’hui encore, tous deux, redoutablement, les pourfendeurs impitoyables pour avoir été de ceux qui auront longtemps poursuivi en vain, faute de posséder les aptitudes requises, une telle quête qui, nul doute, cache un besoin insatiable de transcendance et d’absolu, dans une recherche effrénée de leur propre salut.

 

Céline Meudon.jpg

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35 réactions à cet article    


  • frugeky 22 octobre 2010 11:21

    D’accord.
    Il n’en reste pas moins le voyage au bout de la nuit (et mort à crédit, dans une moindre mesure).
    Le voyage, c’est les fleurs du mal du XXe siècle.


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 octobre 2010 23:07

      Baudelaire ?

      Sans doute. Mais je pense que Céline est bien plus prêt de Sade dans l’importance (et non dans la nature), des interdits qu’il trangresse (interdits politique, sociale et éthique).


    • frugeky 23 octobre 2010 00:02

      @ Gary
      C’est votre opinion, permettez moi de ne pas la partager même si Mort à crédit m’a tordu le ventre.

      @ uleski
      Charabia que vous nous dites là
      Interdits politique ? L’antisémitisme ? Largement répandu à l’époque, ce qui n’excuse rien, nous sommes d’accord.
      Interdit social ? Là je ne vois pas. Médecin ?
      Ethique ? Sa vie, son œuvre ?
      Le rapprochement avec Sade me semble incongru.
      Je n’ai pas comparé Céline et Baudelaire mais Le voyage au bout de la nuit avec Les fleurs du mal pour l’impact et la beauté littéraire.
      A mon sens...


    • CAMBRONNE CAMBRONNE 22 octobre 2010 14:08

      Merci à l’auteur pour cette rapide bio .« Mort à crédit » est la clé de l’univers Célinien où il nous fait vivre sa vie de famille .

      De tous c’est « voyage au bout de la nuit » que j’ai le mieux supporté .
      Céline est un grand écrivain mais insupportable .

      Il est de la race des maudits comme Brasillac , Drieux la rochelle , Rebatet mais utiles, voire indispensables pour comprendre ce qui s’est passé dans la tête de nos anciens dans l’entre deux guerres .

      Lire : « d’un chateau l’autre » et « nord » sur son errance dans l’Allemagne de l’apocalypse .

      Bien à vous .


      • Krokodilo Krokodilo 22 octobre 2010 15:59

        Très intéressant.


        • Triarii Triarii 22 octobre 2010 15:59

          Il ne vous est jamais venu à l’esprit que si Céline était ce qu’il était, c’était JUSTEMENT parce qu’il n’avait que trop bien compris comment fonctionnait le monde en son temps, et que c’est cela qui le lui rendait insupportable ?


          Et que c’est cela qui reste également insupportable à nombre de ses lecteurs contemporains.

          Là ou il est illégal d’être à la fois libre et sain d’esprit, la lucidité apparaît comme de la folie.

          Heureusement, il reste le génie. Au moins n’aura t’il pas tout perdu.

          • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 octobre 2010 23:09

            « Céline était ce qu’il était, c’était JUSTEMENT parce qu’il n’avait que trop bien compris comment fonctionnait le monde en son temps... »

            Le monde en son temps était ce qu’il a toujours été. Ca n’explique pas « sa haine ».


          • non666 non666 23 octobre 2010 10:43

            Malheureusement si.
            Quand on commence a comprendre le dessous des choses, la haine de ceux qui organisent cet etat de fait devient une evidence.

            Il en nait d’autres, des Drieux la Rochelle et des celines, à chaque minute.
            Les mensonges de la fin du XXeme et du debut du XXIeme siecle sont de meme nature que ceux du XIXeme et du debut du XXeme.

            Les memes ennemis reapparraissent aussi.


          • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 22 octobre 2010 16:48

            Ce papier est quand même un peu ridicule pour être gentil, plein de prétentions inavouables ou on sent l’envie ou la désolation de n’être qu’un tout petit écrivain. Et quel échec ? Il reste un des plus grand écrivain du XXème siècle, qu’est-ce que ça aurait été s’il avait réussi !...

            Non Céline était un désespéré, qui fustigeait les médiocres et les opportunistes, il s’est égaré dans l’antisémitisme certes, mais il était d’un pessimisme qui ne demandait qu’à être contredit et n’était pas dans la mesquinerie ni dans la petitesse et l’intrigue afin d’atteindre la réussite matérielle et les honneurs auxquels il n’aspirait pas. S’il est mort dans la misère et réprouvé (quand on pense aux Papons et cie qui eux ont commis des horreurs et s’en sont tiré indemnes) c’est qu’il s’est fait arnaqué par ses éditeurs. Il avait une grande gueule et il n’hésitait pas à dire le fond de sa pensée au sujet des nombreux imposteurs dans la société française. Actuellement on peut constater à quel point ceci reste actuel.

             Serge ULESKI ne se grandit pas en disant :


            "Si l’amour, c’est l’infini mis à la portée des caniches, Céline n’a jamais cessé d’être ce caniche et tous ses personnages avec lui"

             

            Ce qui veut dire « moi je suis encore plus cynique que lui », peut-être que c’est possible, mais en terme de talent littéraire il est largement en dessous de sa cheville pour ne pas dire bien plus bas....


            • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 octobre 2010 23:10

              « ...Ce papier est quand même un peu ridicule pour être gentil, plein de prétentions inavouables ou on sent l’envie ou la désolation de n’être qu’un tout petit écrivain. Et quel échec ? »

              Je parle de littérature de l’échec et non d’échec en littérature.

              Merci de faire l’effort de me lire et de me comprendre.

              Cordialement.


            • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 octobre 2010 23:15

              «  »L’amour, c’est l’infini mis à la portée des caniches" 

              Phrase de Céline dans son Voyage...

              Si vous comprenez réellement cette phrase, vous comprendrez aussi qu’il n’a rien d’insultante pour quiconque : on y trouvera bien plutôt de la moquerie un rien compassionnelle que du mépris.


            • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 23 octobre 2010 11:39

              « L’amour c’est l’infini à la portée des caniches »

              est quand même assez cynique est méprisant mais en même temps un peu tendre, plus un sens de la formule lapidaire teintée de populisme, c’est tout Céline, c’est ce qu’on appelle le style.

              Ne pas réussir socialement tel n’est la question, il n’a fait aucune concession suite à la grande boucherie de 14-18 (l’état major français n’était-il pas l’héritier des Versaillais ?) ou comment ne pas sombrer dans le pessimisme le plus noir, cette période Céline la vivait avec une lucidité exacerbée. Il l’a sublimée par la littérature ou l’on sent la rage (je ne parlerai pas de haine) de la catastrophe humaine récente (l’Ecole des cadavres, Guignol’s band) ...

              « échec en tant que médecin (sa seule véritable vocation : on ne le rappellera jamais assez ! »

              Je ne comprend pas ce qu’est l’échec du médecin, il a pratiqué non ?

              « Céline n’a jamais vraiment quitté sa classe ni son milieu familial : il n’a jamais su s’en affranchir. »

              ou

              "Violence donc… bientôt étendue à toute la société ; et pour finir : à tout le genre humain.

              3 - Encore une fois, attitude typique d’une classe et d’un milieu (petits commerçants pauvres sinon modestes) privés de culture et de conscience et politiques et historiques.« 

              Là aussi c’est incompréhensible, vous voulez dire que c’est de la littérature de petits commerçants, ou qu’il n’est pas devenu un grand intellectuel à la Camus ou Sartre ? Vous savez ce qu’il disait de Sartre ? »Je l’ai chié, qui se soucie de ses étrons ?"

              Mais là n’était pas ses intentions et son stoïcisme touche au sublime...Mais ou sont les Sartre et les Camus actuellement ? Nulle part, les intellos actuels sont de mauvais écrivains et des imposteurs poseurs médiatiques à part quelques sociologues...


            • Aldebaran Aldebaran 22 octobre 2010 17:45

              Voici un bel article, sans concession avec une sacrée thèse à l’appui : Céline et/ou l’échec. Immédiatement, je pense à Artaud, autre suicidé de la société.

              Vous avez raison d’évoquer l’échec médical de Céline dont les soins consistaient à injecter essentiellement du sérum physiologique à ses patients. 
              Quant à sa lecture, c’est vrai que Céline est insupportable. Comme Artaud, il ne supporte pas l’humanité qui est en lui et qui l’unit raisonnablement aux autres. J’ai essayé 100 fois d’ouvrir « le voyage » ou « la mort » sans parti pris, mais sans résultat. C’est comme visionner requiem for a dream : infaisable.

              • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 22 octobre 2010 21:15

                Ben dis donc t’es pas arrivé à lire « le Voyage » ni « Mort à crédit » ? Est-tu sure de savoir lire ? (si tu ne l’a pas lu comment tu peux savoir de quoi tu parle ?) Dans ce cas je te conseille de ne pas lire autre chose que « Le club des cinq » et encore !!!...


              • Agoravix 22 octobre 2010 21:01

                Auteur, c’est le CRIF qui vous a commandite cet article ?


                • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 octobre 2010 23:21

                  « Auteur, c’est le CRIF qui vous a commandite cet article ? »

                  On ne renonce jamais à ce que je vois !

                  Ah ! La mauvaise foi, quand ça vous tient...

                  « les juifs – minorité de tout temps bouc-émissaire ; mais aussi.. communauté incarnant l’excellence artistique, scientifique et philosophique, et plus important encore : la réussite sociale – argent et pouvoir ; et en médecine, cette communauté n’était pas non plus la dernière à s’imposer… »

                  Si vous contestez ces faits c’est qu’alors vous connaissez mal l’histoire des peuples, et que vous n’avez sans doute jamais ouvert une encyclopédie médicale, philosophique ou bien touchant à l’Art.

                  Et là.... mon Dieu...


                • Agoravix 27 octobre 2010 22:30

                  Celine a pu mettre sur papier pour la posterite tout ce qu’il pensait, ressentait, avec justesse et talent, honnetete, n’en deplaise a certains, car il en avait les moyens intellectuels. Ce n’est pas un privilege donne a tout le monde.
                  Comme quoi, les absents morts ont toujours tord, une chance pour vous qu’il ne puisse vous repondre.


                • Hieronymus Hieronymus 22 octobre 2010 21:40

                  bon article mais quasi uniquement a charge contre Celine (c’est moins bien)
                  « Voyage au bout de la nuit » demeure un roman inclassable et insurpassable


                  • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 octobre 2010 23:24

                    « article mais quasi uniquement a charge contre Celine »
                     
                    Merci de garder à l’esprit le sujet de mon article  : quelles interprétations donner à la haine célinienne, et pas seulement dans les pamphlets ?


                  • friedrich 22 octobre 2010 22:10

                    Un grand artiste certes, mais qui a vécu 15 ans de trop. Aujourd’ hui il serait sûrement neo-con, comme Dantec.


                    • friedrich 23 octobre 2010 10:04
                      Au moinsseurs

                      Céline était un journaliste éminent de la propagande vichyste. Tout y passait, appel à la haine des juifs bien-sûr mais aussi apologie de l’ occupant. Il s’ est d’ ailleurs enfui en Allemagne quelques jours après le débarquement américain... 

                      J’ avoue y être allé un peu fort, mais dix ans de cabane aurait été un minimum de respect pour les victimes de cette tragédie. La justice doit s’ appliquer à tout le monde, même à un génie de la littérature.

                    • Radix Radix 22 octobre 2010 22:19

                      Bonsoir

                      Article intéressant.

                      Il est difficile de séparer l’homme de son vécu tant il est lui-même et sans s’en apercevoir, la résultante d’une éducation, de ses réflexions et du contexte social (comme nous).

                      Il est stupide de juger Louis Ferdinand Céline d’une autre manière ou alors nous sommes tous jugeable sur nos erreurs !

                      Juger Céline est pour moi comme juger mon père et pourtant les deux étaient dans des camps opposés.

                      Qui peut me dire avec certitude si, dans les mêmes circonstances, j’aurais fait le « bon » choix !

                      Radix


                      • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 octobre 2010 23:50

                        Blessé, Céline a très vite été démobilisé. Céline n’est pas ce qu’on peut appeler « une gueule cassée » loin s’en faut.


                      • Serge ULESKI Serge ULESKI 23 octobre 2010 12:28

                        Céline n’était pas médecin en 14 ; il l’est devenu à 30 ans après des études commencées à 26 ans.

                        En 14, Céline avait 20 ans. Il a passé 3 mois au front avant d’être blessé au bras.


                      • LOVE 22 octobre 2010 23:46

                        Je crois que CELINE ne comprenait rien à rien au JUDAISME (au sens... très large du terme) en bon nihiliste qu’il était !
                        Je crois que CELINE a tout compris au JUDAISME (au sens...très large du terme) en bon nihiliste qu’il était !


                        • Serge ULESKI Serge ULESKI 23 octobre 2010 01:05

                          @rodier_a

                          « Article un peu vert... »

                          Ce n’est pas faux.

                          Vous trouverez la version définitive de ce billet sur mon blog à l’adresse suivante : http://sergeuleski.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/10/20/celine-ou-la-litterature-de-l-echec.html


                          Cordialement.


                          • yoav 23 octobre 2010 02:08

                            Faut-il porter du crédit à un article anti-Céline écrit par un juif ? Alors, que Céline était profondément anti-juif ?


                            • vinvin 23 octobre 2010 03:08

                               Je n’ ai jamais lu de livres de CELINE, mais J’ ai entendu parler de CELINE par un autre Grand écrivain MARC-EDOUARD-NABE a l’ émission de Bernard pivot APOSTROPHE en 1985 ou NABE avait été invité, et il avait justement fait référence a CELINE au cours de l’ émission.


                              J’ ai l’ impression que NABE c’ était beaucoup inspiré de CELINE lorsqu’ il avait écrit son célèbre livre LE RÉGAL DES VERMINES.

                              CELINE et NABE ont quelque chose de commun a mon avis. Pour moi ce sont deux écrivains qui lorsqu’ ils écrivent, ils écrivent avec une plume trempée au vitriol et ils ASSASSINENT, ils CLOUENT tout et tous ce et ceux qu’ ils débectent a travers leurs écrits.

                              Pour CELINE ce qui choque c’ est qu’ il ASSASSINAIT, ( par ses écrits bien sur,) les Juifs et le JUDAÏSME, ( Je ne partage pas ses opinions écrites et je ne suis pas antisémite,) simplement a cette époque des années trente il faut comprendre le contexte historique de cette époque.

                              (De plus, contrairement a nos jours le MRAP ni le CRIF n’ existait pour faire chier CELINE).

                              Mais je terminerais en disant que si de nos jours on parle encore de CELINE, ( contrairement a bien d’ autres écrivains de son époque qui ont étés purement et simplement oubliés,) c’ est par-ce que CELINE était quand-même un écrivain qui a marqué sa génération et son époque. (Notamment avec son célèbre livre LE VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT ).



                              Cordialement.




                              VINVIN.

                              • Serge ULESKI Serge ULESKI 23 octobre 2010 12:25

                                Nabe est un enfant du show-business (son enfance, son père). Les raisons qui ont fait Céline n’ont jamais été réunies chez Nabe.

                                Ceux qui souhaitent prolonger au sujet de Nabe, merci de vous reporter à mon billet : http://sergeuleski.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/12/12/marc-edouard-nabe-le-no-men-de-la-litterature.html


                              • le-Joker le-Joker 23 octobre 2010 10:50

                                La merde a de l’avenir, vous verrez qu’un jour on en fera des discours... L.F Céline

                                Lui qui regardait les publicités pour voir dans quel état de décadence sombrait le monde aurait eu ici de quoi en mesurer l’abysse.


                                • le-Joker le-Joker 23 octobre 2010 11:08

                                  Pour tous ceux qui veulent se faire une réelle opinion des pamphlets de céline :

                                  http://www.editionsdelareconquete.com/LES_BEAUX_DRAPS.php

                                  Vous constaterez peut-être que Céline avait vu le monde tel qu’il était et tel qu’il devenait, bien avant tous les autres.


                                  • alberto alberto 23 octobre 2010 11:45

                                    Bonjour,

                                    Pas facile de parler de Céline !
                                    Écrivain maudit au style flamboyant !
                                    Et puis aussi cette ultime trilogie : D’un château-l’autre, Nord et Rigodon ou une fantasmagorique errance dans une Europe en ruine avec en prime la mort du chat Bébert pour vous secouer quelques ultimes sanglots...
                                    Oui vous êtes bien courageux, M. Uleski de vous frotter à cet exercice, mais merci quand même d’avoir essayé.

                                    Bien à vous.


                                    • rocla (haddock) rocla (haddock) 23 octobre 2010 12:56

                                      Quel tableau aurait peint Céline , ou quelle musique aurait -il composé s’ il n’ avait su écrire  ?


                                      • Michel Frontère Michel Frontère 29 octobre 2010 16:29

                                        J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article, personnellement, j’aurais mis une virgule dans le titre après « Céline », pour créer une apposition mais c’est un simple détail.

                                        Les éléments biographiques et familaux que vous avez rappelés éclairent très bien la personnalité et l’écriture de Louis-Ferdinand Céline, qui est un vrai styliste.

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