Etre pour la peine de mort c’est penser qu’un être humain,
quel que soit son crime, ne peut s’amender, ne peut changer et donc ne peut
réintégrer notre société. Condamné à être perçu comme fondamentalement mauvais.
Ce serait trop facilement oublier l’impact de l’environnement social de chaque
condamné qui, s’il n’excuse en rien le passage à l’acte, nous permet de mieux
en comprendre les ressorts... Et souvent, ce qui nous induit en erreur, c’est
que la justice ne dispose pas d’assez de moyens pour faire correctement son
travail, éviter la récidive en accompagnant les détenus libérés, soigner les
malades autrement que par la prison,... Il est facile ensuite de jeter le bébé
avec l’eau du bain... et d’en appeler à la peine de mort. La justice a pour but
de réinsérer celui qui a commis une faute car cette dimension sociale est
déterminante dans la naissance de la criminalité. Relisez Victor Hugo ! Mais il
est tellement plus « simple » de tuer celui qui dévie d’un comportement
socialement acceptable. Ne réglant en rien d’ailleurs l’origine de la
criminalité ! A moins de penser, comme aux USA, que les fauteurs sont
irrécupérables. Vaste consensus là-bas que la foi religieuse aide à soutenir, à
tort selon moi. Méfiez-vous des raisonnements trop simples et je vous encourage à vous renseigner sur le système carcéral canadien qui est très en avance sur le nôtre, et qui prouve que des choses peuvent être entreprises sans avoir à rajouter le meurtre au meurtre.